Esther Canadas - Espagnole - 1m78 - 86/58/89

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Agence

La Repubblica delle Donne

26 septembre 2000

Wayne Maser

D

Elle Top-Model France

Février 1998

Friedemann Hauss

Autres modèles
Planetemode.comby Yann Gabin

Esther Canadas est espagnole. Et, on a du mal à y croire. Si l'on se fie seulement à ses grands yeux en amande, on pourrait penser qu'elle est suédoise, finlandaise ou norvégienne, mais surtout pas espagnole. En vrai, Esther est tout sauf andalouse. Ses yeux de chat, son regard vert limpide, inoubliable ont la fraîcheur des glaces. Il n'empêche que la belle Esther, est Espagnole pur jus, et fière de son hispanité. Fière de représenter une nation "où la joie de vivre et le plaisir l'emportent sur les soucis" dit-elle.

" On la comprend. En quelques années, la petite fille d'Alicante est devenue une véritable star qui s'affiche sur les couvertures des magazines et sur tous les murs des Etats-Unis. Choisie pour la campagne DKNY (Donna Karan New York), elle en est devenue, aujourd'hui, son égérie. Esther s'est installer au sommet des tops. Au jour le jour, Esther est plutôt une jeune fille dépouillée de tout artifice. Sa tenue de travail se résume au jean, une chemise toute simple. Mais, on ne peut nier qu'Esther canadas est une "bombe, un tourbillon vaguement sixties, très rock n'roll", plein de santé. Son destin est celui d'une petite fille trop grande. Depuis qu'elle a quitté son Alicante natal, à 14 ans, pour tenter sa chance à Barcelone, depuis son premier succès lors d'une compétition de mannequins en Afrique du Sud, à Johannesburg, Esther ne cesse de courir le monde.
Milan, New-York, Los Angeles, Paris, Madrid, Tokyo. Le rêve de toutes les filles qui se lancent dans le métier. Pour tenir le choc, elle s'est installé dans un appartement à Paris, du côté des Champs-Elysées, et un autre près de Gramercy Park à Manhattan. Esther Canadas est du genre optimiste. En vérité, toute sa jeune carrière s'est construite sur un malentendu. A la différence de nombreux mannequins en herbe, Esther n'a jamais songé à se faire un nom dans le monde âpre et mirifique de la mode internationale. Plus que conquérir la terre, elle voulait échapper à sa ville, fuir les regards moqueurs de ses copines de classe, trop contentes de brocarder " l'asperge ". Car Esther est grande, très grande. Alors, extravertie, elle songeait à la scène. Puisqu'elle ne pouvait passer inaperçue, elle s'était résolue à jouer à fond de sa silhouette. Elle essaya donc de monter un spectacle local. Elle songeait à suivre des cours de danse et de théâtre. Cependant, un jour, un représentant de l'agence Group passa par Alicante et la vit. Et décida que cette adolescente devait monter à la ville.
" A ma grande surprise, dit Esther, ma mère qui était pourtant du genre timide, réservé, prit l'idée avec bonheur. Elle m'encouragea à courir à Barcelone. Ce fut mon père qui était affolé à l'idée que son unique fille soit dévorée toute crue par les requins de la mode. Pourtant, à force de discussions, j'ai pris le train pour la Catalogne". Avec ce corps de liane et des yeux de félin, il faut croire qu'Esther a su se défendre. Rien d'étonnant d'ailleurs car, comme elle le dit elle-même, "si je n'avais pas été mannequin, j'aurais été... détective privé !" Elle que l'on remarquerait au premier coup d'oeil, rêvait de passer inaperçue, d'épier les autres. Cette passion d'ailleurs ne la quitte pas. Esther a une passion pour les livres qu'elle prenait au hasard dans la librairie de son père. "A table, elle tournait les pages" dit son père. Bizarrerie du monde des tops espagnols, Esther, comme l'autre mannequin vedette ibérique, lnès Sastre, est née dans une famille de libraires imprimeurs. Esther aurait, aussi, adoré jouer du violon.
Aujourd'hui, c'est Esther qui fait les illustrations. Physiquement, Esther Canadas, c'est une liane. Elle a quelque chose des femmes dessinées par Kiraz dans la souplesse et le maintien la finesse extrême, les reins creusés, le bassin projeté vers l'avant, les épaules en arrière et arrondies. Ensuite, un visage caucasien, large avec des pommettes hautes, un front qui n'en finit pas, une adorable fossette du seul côté droit, et au beau milieu du visage les deux yeux de félin. Un petit air de Michelle Pfeiffer. Pour le style, c'est idem, l'instinct du fauve. En espagnol, comme en anglais et, paraît-il, en italien, les trois langues qu'elle maîtrise, son débit tient de la mitrailleuse. Esther qui jure être une fille calme est un moulin à paroles.
Jamais sans Mark Vanderloo (dont elle est l'épouse depuis un an environ) et son portable. Entre deux cigarettes, Esther avoue qu'elle n'a pas de règles strictes. Certes, elle fait attention et surveille sa ligne, mais elle n'a rien d'une végétarienne et, mieux, elle adore la cuisine. Tout comme les animaux. Elle a compté dans sa vie un chien et plusieurs chats. " Malheureusement, aujourd'hui, avec mes déplacements continuels autour du monde, finie la ménagerie !" Pour la campagne de Donna Karan, Esther pose carrément avec son mari, le top model Mark Vanderloo. A vrai dire, c'est sur une séance de prise de vue pour la campagne Donna Karan qu'ils se sont rencontrés. Et trouvés. Entre l'Espagnole et le Hollandais, le courant passe. Il est vrai que les premiers envahirent autrefois les seconds. "Nous partageons le même humour, les mêmes plaisirs et surtout nous avons de la chance. Quand je dois partir pour Los Angeles ou rentrer à Londres, dit Esther, lui aussi. Aussi nous passons beaucoup de temps ensemble. "
A n'en pas douter, Esther Canadas a de la chance et elle le sait. "Voilà pourquoi je ne prends pas la grosse tête. J'ai beau avoir travaillé avec quelques-uns des plus grands photographes, Steven Meisel, Christophe Kutner, André Rau, Ellen Von Unwerth..., je garde les pieds sur terre. Je continue de voir mes amies du lycée quand je repasse en Espagne. C'est cela qui compte le plus. Et toutes savent qu'en cas de coup dur, elles pourront aussi compter sur moi". Les petits problèmes dus à son métier se résume par la perte de ses valises lors de ses incessants voyages. "Comme j'arrive souvent le soir, tout est fermé. Alors, le lendemain, je fonce au studio de prise de vue avec ce que je trouve dans l'hôtel. J'ai l'habitude. Je voyage toujours avec très peu de choses. En fait, le seul objet qui ne me quitte pas, c'est une petite statue de la Sainte Vierge, un peu cassée, que m'a mère m'a offerte, il y a cinq ans". Je m'y suis attachée. " Si Esther Canadas n'est pas, à proprement parler, une Sainte Vierge, pour sûr, elle est espagnole". (Inspiré de l'article de Philippe Tretiack - Elle Top-Model N°20, Février 1998, page 40)
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