Jean-Baptiste Mondino |
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Qui n'a pas déjà entendu au moins une fois le nom de Jean-Baptiste Mondino ? C'est le "Stark" de la photographie. Le "Pape" du visuel publicitaire de luxe. Son palmarès (si l'on peut le nommer ainsi) paraît tellement riche et varié que l'on ne compte plus le nombre de ses réalisations vidéo (clips, campagnes publicitaires télévisés) et visuels photographiques. Le clip vidéo "Tandem" de Vanessa Paradis : c'est lui. Le clip de Zazie "Tout le monde", c'est toujours lui. La dernière campagne publicitaire pour le parfum "J'adore" de Dior, c'est encore lui. Sans compter "Opium" d'Yves Saint-Laurent, "Elle et Lui" de Giorgio Armani, "Hypnotic Poison" de Christian Dior, etc... |
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Dans les années 70, Jean-Baptiste Mondino part à Londres ou il se retrouve à travailler dans une boîte de nuit. Peu à peu, il s'empare d'un appareil photo et fait quelques clichés des personnalités de la musique, venant se distraire dans ce night-club branché. (Ci-dessus, photo de Jean-Baptiste Mondino tirée de Vogue France - décembre 1997/janvier 1998). Passer d'une boîte de nuit aux pages glacées des magazines ne fut pas évident. "Surtout parce qu'à l'époque, tu n'entrais pas dans la mode comme ça. Il n'y avait que quelques photographes de mode, comme Guy Bourdin, Helmut Newton ou Gilles Bensimon. Dans les années 80, il s'est produit un rapprochement entre la mode et la musique. Il y a eu l'avènement de Jean-Paul Gaultier, le début du Rock français, avec "les Rita Mitsouko" et des journaux comme le "Palace Magazine" ou "Façade". La mode s'est démocratisée. Elle a commencé à prendre ses repères dans la rue, dans le SM, dans le rock ou dans le sport". |
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Aujourd'hui, l'état d'esprit de Jean-Baptiste Mondino est l'exact contraire de ce qu'il l'a motivé à ses débuts dans la photographie de mode. A l'époque, il ne se sentait pas très à l'aise avec le côté machiste des photographes de mode, leur regard fantasmé sur la femme. "On n'avait plus envie de ça. On avait envie d'ambivalence, de mixité, de changements dans le rapport entre les sexes". Dans son travail, Jean-Baptiste Mondino tente toujours de souligner un petit quelque chose qu'il n'a pas compris et tente de le mettre en exergue. "Moi, j'aime la mode dans la mesure où elle me montre une évolution et une envie collective. C'est un moyen très rapide de voir. La mode n'a pas besoin de réfléchir, elle est instinctive. C'est pour cela que les gens de la mode n'ont pas toujours un discours très intéressant. Et plus ça va, plus ça me passionne, dans la mesure où je pense que c'est ce qui me permet le mieux, au vu de mes capacités intellectuelles, d'exprimer ce que je ressens, de comprendre ces codes là et d'en jouer". |
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Jean-Baptiste Mondino avoue que la réalité ne l'intéresse pas trop, qu'il aime la beauté et que les gens soient sexy. Il adore trafiquer les photos. "Je n'ai aucun respect photographique. J'ai envie de rendre les gens beaux à tout prix. Si ça veut dire allonger des jambes, grossir un peu les lèvres, je n'hésite pas". Son métier de photographe lui semble être une bénédiction. "Je fais de la photo pour gagner ma vie. Je travaille pour payer le loyer, pour me nourrir, pour partir un peu en vacances, pour élever mes enfants. C'est intéressant et en plus ça m'amuse". Il aurait préféré être guitariste ou sportif. "Mais, si j'étais sportif aujourd'hui, je serais un peu dans la merde. Et la guitare, je trouve ça un peu démodé. En fait, je me dis que je m'en sors pas mal". Jean-Baptiste Mondino a sorti un livre retraçant une grande partie de son travail. Et, c'est dans "DEJA VU", aux éditions Schirmer/Mosel ou presque vingt ans de ses photos sont rassemblées. |
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