Mario Testino |
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Mario Testino est né, il y a quarante ans environ, au Pérou, d'un père italien et d'une mère irlandaise dont la peau laiteuse a conservé une pâleur digne du XVIIIème siècle, malgré la chaleur de Lima. Cet héritage génétique, sorte de fusion entre la formalité du vieux monde et la modernité du nouveau monde, a fasciné ces deux mondes. A l'école de Mario, les élèves portaient des cols amidonnés et des vestes bleu marine du lundi au jeudi, et tous les premiers vendredis du mois, ils revêtaient le même uniforme, blanc immaculé, en l'honneur de la Vierge. A la plage, une de ses premières influences majeures, où presque tout peut arriver - et arriva - il apprend la valeur et le pouvoir des contrastes. Jusqu'à ce jour et malgré son amour pour la couleur, qui effraie tant les Anglais, ses oeuvres les plus marquantes sont presque toujours en noir et blanc. |
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Mario |
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Testino |
Testino débarque à Londres vers vingt ans et tombe amoureux du contraste qu'offre a ville par opposition au monde d'où il vient. Il partage un appartement avec des amis et décide de s'installer comme photographe. L'appartement se trouve dans un hôpital désaffecté d'où l'on aperçoit le dos d'un opéra et où, à quelques mètres de là, la présence de Nelson sur sa colonne se fait sentir. L'hôpital, dont les lits en fer et la salle d'opération sont toujours intacts, animé par une foule bohème, devient le berceau inattendu d'une génération de futurs grands talents. Mario commence alors à travailler tel qu'il poursuivra par la suite. Pour lui, le rire a toujours été le meilleur remède et il en dispense, frôlant parfois l'overdose, dès sa première pellicule. Vous pouvez être sûr que même une image d'un sérieux glacial a été prise au milieu de grands éclats de rire. Avec du recul, il est possible de discerner, jusque dans ses premières images, ces qualités qui permettront plus tard de le distinguer des autres. |
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Aujourd'hui, ce photographe de mode, - très à la mode - a rassemblé des images inattendues pour son tout premier livre. Il n'a pas choisi les plus célèbres mais sûrement les plus intimes, celles qui révèlent son environnement et sa personnalité. C'est en quelque sorte une balade dans l'univers de Mario Testino. Ce livre, dirigé par Edouard Lehmann et désigné par Stephan Gan et Visionnaire, est sorti le 15 octobre 98 chez Phaidon et est distribué en France par Interart. |
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Cependant, il ne fait aucun doute que ses photographies pour le magazine Vogue, entre autres, lui ont valu une place de choix dans les hautes sphères de la mode tandis que ses portraits de Diana, la princesse de Galles et de Madonna, ont offert au public un autre regard sur ces visages si familiers et pourtant insaisissables. Si le photographe de mode est celui qui capte l'essence de l'instant, Mario Testino est à vrai dire le photographe de l'instant. | ||
Les séances de Mario Testino sont avant tout une vraie fête. Ses origines latines n'y sont pas pour rien. "Etre latino, c'est la chaleur. La générosité. C'est l'hospitalité, l'humour, la légereté. C'est ce que je recherche pour ma vie. Je ne sais pas si vous avez remarqué, c'est la première qualité que les gens perdent quand ils ont réussi. Le Brésil, pour moi, c'est la plus grande fabrique de latino. Tout y est exagéré : chaleur, légèreté, sensualité". |
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"Aujourd'hui, dans une très large majorité, les plus beaux mannequins sont les filles brésiliennes. Gisèle Bundchen est pour moi l'archétype de la fille latino. Terriblement sexy. Qui s'amuse, qui aime la vie, qui en profite. A New-York, dès que je l'ai vue, j'ai pensé : cette fille est une star. Pourtant de belles filles, j'ai l'habitude d'en voir". Mario aime à dire que "Une séance où l'on rit, c'est une séance où les photos sont belles". | ||
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