Défilés Automne/Hiver 2025/2026
Par
Yann Gabin pour PlaneteMode.com
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Alaia Automne/Hiver 2025/2026 par Pieter Mulier
Depuis l'arrivée de Pieter Mulier à la tête de la direction artistique de la maison Alaia, le label n'a jamais été autant courtisé, complimenté, flatté, louangé. Il s'est avéré que le directeur artistique belge a su, avec l'aide de son équipe, faire perdurer l'Aura, maintenir un savoir-faire et projeter la marque vers un avenir radieux, tout en maintenant intact l'héritage de Monsieur Azzedine Alaia. Des vêtements racés, presque fait main, frôlant bien souvent un style couture. Un véritable prêt-à-porter bijou qui ravie chaque fois journalistes, clientes et simples aficionados de la maison. Pieter Mulier a travaillé la silhouette pour l'automne/hiver 2025/2026 en incorporant des excroissances gonflées, à la structure des vêtements, comparable à la configuration de bouée. Des boudins s'infiltrant sous une jupe, une taille, autour de la tête afin d'engendrer des proportions novatrices mais aussi de souligner des points précis de l'allure. La fameuse touche contemporaine. Elles permettent d'esquisser des silhouettes statuesques. Même si Pieter Mulier ne souhaite pas mettre en lumière de représentations précises de la beauté, celles-ci demeurent partout autour de nous comme aimait le répéter Monsieur Alaia lui-même. Pour ouvrir le bal, et mettre le goût à la bouche de l'auditoire, la robe carbone d'Alix Bouthors met en exergue cette inédite silhouette, à la fois seconde peau et légèrement transparente, tout en soulignant visage et taille par cette implantation fraîche de bouées textiles. Alors que la périphérie du crâne se trouve enveloppée telle la capuche d'un esquimau, la taille, elle, s'élargit d'un coup via une jupe longue au plissé mille-feuilles. Une ambiance gravitationnelle s'instaure pour ce flottement majestueux ne durant qu'un fugace instant. Bebe Pharnell, qui clôtura le show, portera le même body ; couleur chair ; qui, à contrario, emprisonne ses bras chaudement. Tel un cocon. Voire une camisole de force mais Hype. Quand le déséquilibre tente de nous atteindre, alors enfiler une pièce Alaia pourra être un excellent compromis et réconfort pour contenir son instabilité émotionnelle. La veste de Lauren Huyskens, tricotée d'un entremêlement de points zigzags, via de pansu fils en laine, s'enroule d'un col engendrant un oblong boudin à l'effet 3D frappant. Le manteau de Jacqui Hooper, en fourrure synthétique pétrole, s'offre un proéminent col asymétrique s'achevant par une configuration fantaisiste en tête de serpent. Alors que celui de Libby Taverner, ne laissant seulement son visage apparent, s'habille d'une fourrure à l'aspect d'ours des Carpates. Quelques boléros viennent dissimuler les poitrines laissant paraitre avec décontraction ventre et nombril comme sur les looks de Betsy Gaghan ou Elodie Guipaud. Pieter Mulier affectionne à dévoiler quelques morceaux d'épidermes, toujours bien placé et amplement délimité. Ce n'est jamais outrancier ou dégradant mais constamment sensuel et élégant. Les robes sombres de Claire Marie ou d'Alex Consani se sectionnent de quelques morceaux textiles mordant des formes serpentines au niveau du bassin ou de la taille. Il y a énormément de travail consacré au modélisme des pièces avec des épaules arc-boutées comme sur Lina Zhang, des boutonnages en arc de cercle ou de la dentelle en cuir à l'effet craquelure sur Sara Caballero. Quelques touches de couleur viennent s'insinuer avec parcimonie via un grenat flouté du sous-pull translucide de Mona Tougaard ; un bleu céruléen de la robe mille feuilles de Vittoria Ceretti ; un lapis-lazulis sur le top sans manches d'Annemary Aderibigbe ; un prune sur la robe en mousseline d'Awar Odhiang ; un tournesol sur la jupe à la multitude de pliures d'Ida Heiner ou un bleu ciel de l'ensemble froncé foulards de Qiuyue Li. La jupe en cuir chocolat d'Ajus Samuel, évasée, se perfore de microalvéoles, typique du style Alaia. Son pull col roulé, sans manches, s'adjoint les fameuses bouées cylindriques aux emmanchures et à la taille. On alterne deux escarpins distincts afin de concéder un style plus décontracté. Relax. Surtout avec un escarpin surplombé d'un pompon hérisson turquoise. Quand l'allure ne tient à pas grand-chose. Une jupe se bâtit autour d'une cascade de plissés s'enroulant en tire-bouchon. Un travail titanesque à reproduire. La jupe peut aussi être présentée sous forme de jeu de lanières ou prendre la forme d'un entonnoir comme sur l'américaine Lexi Boling. Pieter Muler surprend de collections en collections. Il parvient chaque fois à exciter et surprendre l'esprit des invités tout en anoblissant la garde-robe Alaia. Finalement, c'est ce qui demeure le plus important. Il renouvelle le style maison sans jamais le dénaturer. Toujours sculpturale, les silhouettes peuvent intégrer l'idée d'un certain minimalise par l'optimisation des tonalités, des matières et de certaines coupes strictes. Cependant, dans cette simplicité apparente, on perçoit rondement toute la complexité insufflée dans chaque pièce de ce vestiaire automne/Hiver 2025/2026. Un pur bijou textile.
 

Alaia

Automne/Hiver

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Alexander McQueen Automne/Hiver 2025/2026 par Sean McGirr
 
 

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Balenciaga Automne/Hiver 2025/2026 par Demna Gvasalia
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Balmain Automne/Hiver 2025/2026 par Olivier Rousteing
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Chanel Automne/Hiver 2025/2026 par le studio Chanel
 
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Coperni Automne/Hiver 2025/2026 par S. Meyer et A. Vaillant
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Courrèges Automne/Hiver 2025/2026 par Nicolas Di Felice
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Dior Automne/Hiver 2025/2026 par Maria Grazia Chiuri
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Duran Lantink Automne/Hiver 2025/2026 par Duran Lantink
 
 

Duran Lantink

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Givenchy Automne/Hiver 2025/2026 par Sarah Burton
Givenchy parait probablement comme l'un des défiles les plus attendus de la semaine parisienne. Avec l'arrivée de Sarah Burton à la tête de la direction artistique, la horde de modeux semblait sur le qui-vive afin de discerner quelles impulsions et directions stylistiques Sarah Burton allait livrer pour cette maison iconique de l'avenue Georges V. Serait-elle encline à revenir vers les basiques de la chic Madame de Monsieur Hubert de Givenchy ? Allait-elle, après son départ au mois de d'octobre 2024, de la maison britannique McQueen, reprendre le flambeau laissé par son maitre à penser, Alexander McQueen, lorsqu'il eut la charge de relancer la mode et couture Givenchy ? Se réorientera-t-elle vers un univers gothique et streetwear à la Ricardo Tisci ? Ou bien à une certaine épure du jeune Matthew Williams dernier directeur artistique maison ? Peut-être tout cela et rien à la fois. Sarah Burton demeure maître de son destin. Elle n'est pas femme à se laisser envahir par les réflexions et références culturelles des autres. Ce qui compte finalement s'insinue dans l'intégration des codes identitaires tout en maintenant avec courage et authenticité sa propre grammaire stylistique. Conserver et revendiquer sa vision subjective. Eventuellement un peu de flair, d'air du temps. Pour cette première présentation sous le trait de crayon de Sarah Burton, l'équipe proche a décidé faire son comeback dans l'antre du maitre du lieu, Hubert de Givenchy. Revenir à la genèse. Au sein des salons du 3, avenue Georges V dans le 8eme arrondissement. L'immeuble haussmannien ou tous les domaines de compétences et d'expertises sont agglomérés. Un moyen, en quelques sortes, de les célébrer. Avec la boutique accessible dès le rez-de chaussé. Un retour vers les fondamentaux identitaires. Peut-être la meilleure décision pour écrire ce nouveau chapitre maison. Dans les salons étroits des premiers étages s'échelonnent quelques fauteuils en carton éparpillés dans divers salons. Le lieu étant exigu les invités ont été triés sur le volet par le service de communication. Seulement 350 personnes auront la chance d'y accéder. Un privilège amalgamé d'un certain snobisme. Le premier look, incarné par Binx Walton, offre la vision d'un mannequin porte-manteau. Vêtue d'une combinaison en résille carbone de la tête aux pieds, tamponnée d'un Givenchy Paris 1952 (date de création de la maison), Binx déambule nonchalamment dans les cursives étroites. Une allégorie de la femme sandwich ne pouvant s'exprimer de vive voix. Sarah Burton souhaite repartir de la genèse de la maison, de la première collection d'Hubert de Givenchy. Un excellent moyen d'ancrer le passé dans ce présent en quête de sens, d'authenticité. Une collection ou la ligne demeure le sujet principal. Un maillot une pièce, de couleur chair, vient se froncer délicatement en six plissés au niveau du buste sur Akur Goi. Une version manche longue est proposée en jaune mimosa promulguant une douceur certaine au mannequin Rejoice Chuol. Vittoria Ceretti se pare d'une veste, presque smoking, à l'unique bouton, qui prend la conformation du fameux tailleur "Bar" de Dior. Une ligne incurvée à la taille pour libérer épaules et fessier. Les manches demeurent légèrement convexes. En version perfecto rn cuir anthracite sur Diane Chiu. Avec un pantalon relax sur Karolin Wolter. Une allure d'Eliott Ness sur le mannequin coréen Sora Choi. Ou sauvagement inverser, porté à l'envers sur le top Coréen Soo Joo Park. L'épure s'installe dans de nombreuses pièces comme pour préparer les futures clientes aux basiques des prochaines collections. Un manteau champagne, agrémenté de quelques pinces à la taille, se couple d'une cravate/nœud gigantesque, de gants et bottines mi-mollets, de tonalité anthracite. Un look d'une vitalité, sur Rosalieke Fuchs. Immaculé le manteau d'Awar Odhiang avec un quatuor de boutons sombres, tranchant la pureté de cette tonalité. Du tailoring maitrisé à la perfection qui devrait être inusable et portable à volonté pendant des années. Un imprimé au design de probable plume d'autruche contemporaine s'insinue sur les gabardines d'Alex Consani ou Wali. La maille resille, seconde peau, vient galber les formes girondes d'Emeline Hoareau laissant apercevoir sa culotte bien en forme, contrairement à Fatou Kebbeh dont la silhouette demeure indubitablement dans une approche plus traditionnelle du corps féminin. Du corps du mannequin lambda. Toutefois, quelques mannequins des années 2000 viennent fouler ce podium dont Malgosia Bela, Elise Crombez, Jessica Miller, Liu Wen ou Eva Hezigova. Un jaune mimosa demeure une véritable trouvaille pour une robe résille même si, admettons-le, cela ne parait pas une couleur idéale à enfiler. Toutefois, Yar Aguer la transcende comme jamais. Des courtes robes bustiers, rikiki, presque à l'allure Pierrot, se définissent par leur tonalité unique : lactescent ou charbonneux. Certaines se la jouent tutu sur Aleta Jok et Hana Grizelj. D'autres tombent comme un simple drap suspendu. Retenues à la nuque, plissés tenture, on s'interroge sur son maintien sur les silhouettes d'Ajus Samuel ou Achol Ayor. Quelques broderies délicates, aux élans de chinoiseries florales, accrochent une jupe en satin de soie crème, revalorisée d'un énorme nœud frontal comme vu sur May Carter. L'ample manteau carbone de Lulu Tenney se brode et borde de ce paysage d'estampe asiatique, exquis et délicat. Panorama répété sur la jupe sublimant les formes du mannequin Devyn Garcia. Une veste kimono jaune poussin se tord d'une large ceinture noire sur Aluel Keror. Toutefois, deux tenues feront sensation auprès des invités avec la robe bustier agrémentée de poudriers de maquillage sur Stella Hanan. Clin d'œil à la beauté maison. Et, le bustier de Loli Bahia composé d'une multitude de cabochons multicolores, pampilles et perles pour une pièce vestimentaire qui se veut être un bijou de corps. Le final sera incarné par Nyakong Chan qui, avec grâce, serpentera autour des invités en les chatouillant de sa volumineuse robe boule en tulle mimosa. Une friandise visuelle. En s'obstinant à extraire les fondamentaux maison, Sarah Burton a fait ressurgir l'identité basique de Givenchy. Celle d'Hubert, celle qui la définit, la construit tout en mêlant une vision acérée et juste. Consolider les fondamentaux parait comme un signe d'intelligence. Non seulement parce que Sarah Burton soumet et diffuse un sens novateur à la marque tout en le calquant à la succulence d'aujourd'hui. En cela, Sarah Burton arrive avec clairvoyance à faire ressurgir du passé des pièces qui s'installeront pleinement dans notre quotidien hivernal 2025/2026.
 

Givenchy

Automne/Hiver

2025/2026

 
 
Louis Vuitton Automne/Hiver 2025/2026 par Nicolas Ghesquière
Le voyage fera toujours parti de l'histoire intrinsèque de la maison Louis Vuitton. Un concept assimilé depuis fort longtemps par son directeur artistique Nicolas Ghesquière. Une fois de plus, avec l'aide de son équipe, Nicolas Ghesquière a dégoté un lieu improbable pour présenter sa collection prêt-à-porter automne/hiver 2025/2026. Exit le musée du Louvres. On le déserte cette fois pour atterrir dans une immense salle, qui réunira moins de convives que d'habituel (400 convives), se situant au sein de la gare du Nord. Plus précisément nommé l'Etoile du Nord. Utiliser cette fameuse salle des pas perdus pour présenter l'allure de l'hiver 20205/2026, quel décalage audacieux et astucieux. On pénètre dans cette réalité du quotidien, tellement éloigné du monde du luxe. Car un vêtement, une malle, une tenue demeurent finalement pour cheminer d'un lieu vers un autre ; voyager, transiter, traverser d'autres contrées. Une tenue quelle qu'elle soit doit circuler. Alors, l'endroit précis de l'étoile du Nord prend ici tout son sens. Un lieu de passage, de brassage, de rendez-vous. Au sein de ce nouvel espace aménagé pour les voyageurs premium, la maison Louis Vuitton, sous l'impulsion de son directeur artistique, a désiré réaménager éphémèrement cette salle à l'allure très parisienne. Entouré de façades d'immeubles haussmanniens, aux balcons de fer forgés caractéristiques, les fenêtres ont été harnachées d'écrans leds projetant des silhouettes mouvantes tels des ombres du théâtre chinois. Ça bouge, ça remue, ça parade. Journalistes, célébrités, acheteurs, influenceurs sont disposés en ligne droite comme des rails de chemin de fer. Quelques luminaires immaculés, de factures contemporaines, trônent juste en hauteur pour divulguer une ambiance studieuse et appliquée. La bande sonore dissémine une sonorité de locomotive sur le départ indiquant le démarrage imminent du show. Mixé avec une complainte électro pop, la salle des pas perdus va s'éveiller à une galerie de femmes superbes et disparates. Le sol en dalles lumineuses bat à la sonorité de cette musique spécialement conçue pour le show. C'est la new-face belge, Marylore Heck, qui a la primauté de fouler ce podium pharamineux, aussi long qu'un quai de gare parisien. Cheveux lâchés, elle déambule avec une combinaison vermillon, une chemise à l'imprimé coloré contemporain et un trench en latex gris souris. Mains dans les poches, ceinture tressée tombante, Marylore dégage cette cool attitude des voyageurs en partance vers de nouvelles contrées. La salopette peut se revêtir en latex anthracite intégrale, légèrement transparente sur la jeune Constance van Rosmalen qui défile en exclusivité pour Louis Vuitton. Un bandeau dans sa longiligne chevelure et le tour est joué. Le sac speedy carbone, classique, s'incruste du fameux marquage LV. Un fanion Vuitton vient incruster le haut d'une parka comme vu sur Mary Chuykova. L'imprimé de la jupe se déchire en de multi-jets vermillon dont la configuration rappelle celle de piments contemporains. Le maquillage demeure en grande majorité nude et naturel mais s'agrémente, de-ci delà, de quelques looks puissants et abstrait, inspirés probablement du théâtre ancestrale japonais comme sur Libby Bennett. Cela pimente les looks. Maria Mavarez détonne avec un pull/robe en velours anthracite complémenté d'un plastron tricoté retroussé d'un simple lacet rouge sang au col. Une réminiscence sous-jacente du petit chaperon rond rouge vient me frôler l'esprit. La parka beige, d'une droiture sans faille, empoigne cette allure d'équipage de navigation fluviale, notamment à travers ce jeu de bandes latérales émeraude vu sur la britannique Jacqui Hooper. Les tartans, aux reflets de vitrail, accaparent les doublures comme sur la suédoise Tida Rosvall. Ces damiers réputés, souvent lié au domaine du bucheronnage, soufflent sur quelques pièces textiles comme la chemise/plaid de Mathilda Gvarliani. Quelques looks plus opulents recouvrent cette fameuse touche architecturée de Nicolas Ghesquière. Dodus pulls géométriques au camaïeu vermillon et jupes tablier aux volants mille-feuilles lie de vin sur Annemary Aderibigbe ou carbone sur Chu Wong. Quelques chapeaux feutrés en diverses tailles, bérets, bibis, chapeaux de pécheurs, bandeaux, voire turbans dispensent une atmosphère retro baroque. On les accompagne de baskets bowling ou de bottes froissées relevées de longues chaussettes. Nombreux sacs de la ligne Speedy ou Keepall réinterprétés. Toutefois, on retiendra les inédits comme celui à la configuration d'étui de violon ou la besace à double pochettes frontales. Ella Mccutcheon parait avec un look décontracté, en velours grenat foncé, composé d'une tunique chemise et d'un jogging. Avec des bottes aux semelles de boudins pneumatiques. Idem au zodiac. Les manteaux hivernaux s'amoncellent en fourrure synthétique, en cuir, avec des intonations eighties sur Qisi Feng. Les corolles de fleurs s'agrippent sur de quelques textiles propageant une vibration très quarante. En version mousseline de soie dévorée, aux bouquets floraux multicolores, sur l'oblongue robe d'Awar Odhiang. En simple liberty lapis-lazulis sur une robe aérienne d'Ida Heiner. Ou en jacquard mordoré sur Dru Campbell. Une redingote en jeans décatit, presque tannée par cette tonalité tabac, véhicule un œil original sur le traitement de la toile denim. Même application usitée sur l'imper et le pantalon de la française à l'ascension fulgurante, Nastasia Legrand. Quelques tenues blanches afin de ramener une fraicheur à ces premiers looks hivernaux, riches en informations textiles. Quelques pulls cachemire, aux graphismes triangulaires, aux layerings anguleux, aux épaules carrées, légèrement bouffantes, pourront être aisément assimilables au vestiaire. Notamment celui bleu pastel de Minji Lee ou bien plus tapageur de Dana Smith, avec cette tonalité corail vitaminée. Nanne Groenewegen semble hiératique avec sa redingote pétrole et son nœud lavallière. Toujours avec ces bottes aux bouées captivantes. Une nuisette alterne layering de dentelles chantilly ivoirine avec une mousseline de satin carbone sur América Gonzalez. Anthracite pour Mona Tougaard. La tenue en denim délavé d'Ella Dalton se greffe d'une myriade de perles tubulaires pour une veste qui se voudra finalement d'allure néogothique. En version crème sur Apolline Rocco Fohrer. Loli Bahia aura la charge d'une tenue plus commerciale avec un sous-pull col cheminée corail, paré d'un jet de perles cylindriques. Son pantalon, en laine bouillie noisette, emprunte l'allure d'une golfeuse professionnelle. Mica Argañaraz clôture cette présentation, casquette de chef de gare, vissé sur la tête, cheminant d'une lanterne illuminée. Simplissime de décontraction, cette combinaison moulante en laine côtelée bistre, à la Barbarella, agrémentée de son oblongue cape permettera à la belle argentine d'être parée pour une longue nuit ferroviaire. Nicolas Ghesquière engendre, une fois de plus, une garde de robe globale, idéale, qui trouvera assurément preneur. Celles qui auront l'envie ou l'audace d'apprivoiser certaines pièces se sentiront privilégiées. Et même sublimer. Toutefois, ces silhouettes néo-classique, voire retro futuristes, qui redéfinissent la silhouette automne/hiver 2025/2026 peuvent parfois sembler "déjà vu". Rien de péjoratif ou de négatif mais un simple constat. Il est parfois ardu d'innover constamment afin de concevoir de nouveaux designs stylistiques. Seules les proportions corporelles et validation de la politique commerciale maison peuvent être les freins à une créativité excessive et exagérée. Enfin des limites.
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Louis Vuitton

Automne/Hiver

2025/2026

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Miu Miu Automne/Hiver 2025/2026 par Miuccia Prada
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Miu Miu

Automne/Hiver

2025/2026

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Paco Rabanne Automne/Hiver 2025/2026 par Julien Dossena
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Paco Rabanne

Automne/Hiver

2025/2026

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Prada Automne/Hiver 2025/2026 par Miuccia Prada et Raf Simon
Un hymne à l'élégance dépouillée, dépiautée, équarri tel pourrait être les quelques vocables pouvant définir la présentation Prada Automne/Hiver 2025/2026. Intitulé "Raw Glamour" ou "Glamour brut", on présuppose que Miuccia Prada et Raf Simons ont souhaité écrire un manifeste sur la meilleure disposition à se vêtir simplement cet hiver. Tout en maintenant un certain enchantement, désuet et déconstruit. pouvaient être immédiatement identifiables. pouvaient être immédiatement identifiables. Pour l'automne/hiver 2025/2026, celle qui voudra s'essayer à ces nouvelles pièces vestimentaires devra déconstruire cette modeuse tapageuse pour se diriger vers un d'esprit plus primaire. Toutefois, on perçoit rondement que celles-ci ont été ouvragées dans les moindres détails. Coutures apparentes, effilochés discrets, pinces cachées, plis chiffonnés, froissés validés, amplitudes exagérées qui, finalement, diffusent des failles textiles captivantes, insistant sur une manière d'être. Seules les clientèles fidèles les percevront. Un échafaudage métallique fait office de décor accueillant l'ensemble des invités au sein de la fondation Prada, à Milan. Un dédale de chantier, labyrinthique à souhait, composé de divergents paliers, permet aux mannequins de défiler dans une direction unique comme si elles étaient encerclées, cernées par une interminable allée. Un moyen efficace pour cette assemblée, triée sur le volet, de posséder un front row. Cette disposition permettant à chacun d'observer de près chaque look, chaque détail. Une moquette éditée spécialement pour l'occasion, composée d'un médaillon florale redondant à l'infini, céruléen et perle, diffuse une atmosphère cosy, cocooning, de palace. C'est le top australien, Julia Nobis, qui a la primeur de fouler ce méandre labyrinthique. Muse de longue date de Raf Simons, Julia déambule avec cette robe carbone d'un seul tenant. Presque soutane, probablement en laine bouillie, elle se donne un air austère. Mais pas monastère. Col rond, manches amples, un tantinet oversize, stoppant juste au-dessus des genoux, un simple sac ivoire, au format 24x36, viendra relever ce premier look absolument sévère, strict, rigoureux. Presque d'après-guerre. Une déclinaison de ces petites robes noires viendra soit raccourcir les emmanchures sur Lilja Einarsdottir, ouvrir un décolleté sur Fatou Kebbeh ou simplement le refermer sur Qin Lei. La robe/pull d'Awar Odhiang, vermillon, se gratte d'un pantalon en denim et de simples lofers carbone. La version émeraude d'Ajus Samuel intègre complètement cette austérité, toute mormone. Quant à Caitlin Soetendal, elle fusionne un top brut grenat, aux scarifications apparentes sur le thorax avec une jupe orange sanguine légèrement froissée, par à-coup. Une allure totalement Color Block. Ava Shipp flane avec une chemise pyjama "papa", couleur tabac, rehaussée d'une jupe, vert d'eau clair, se maintenant à la taille par des jeux de pinces apparents. Avec un effet stylistique linéaire voulu. Un collier plastron, en macramé de laine taupe, rigide et couvert de cabochons améthyste, enserre le cou. Sans omettre les lunettes de première de la classe. Des jupes et minis s'édifient autour d'une armature structuré qui, visuellement parlant, contiennent ces pièces tels des objets carrés. Comme sur Libby Taverner ou bien sur Penelope Ternes avec sa jupe en cuir vieilli chocolat. Alix Bouthors, star française des podiums, jaillit avec un démesuré manteau en fausse fourrure, type vison. Pour une bourgeoise dégingandée. Idem pour l'une des muses maison, Noor Khan. Cette fausse fourrure vient s'intercaler sur le col d'un caban comme sur Sascha Rajasalu ou carrément entourer l'encolure proéminente d'un manteau de banquier comme sur la toute jeune Lia Marie Mielke. Un pull tournesol, près du corps, s'incruste d'un trio de chaines argentées à l'encolure s'achevant par une boule en métal, une fleur ou un méli-mélo de perles en verre bordeaux. Quelques robes droites, en laine tricotée, se parent d'un jaune paille sur Laura Reyes ou un rose chamallow sur Kat Milliard. Un imprimé floral vif se damasquine, sur la robe sans manches de Dobi Mazurek, d'un nœud géant en forme de X. Celle de Constanze Van Rosmalen demeure droite comme un I avec des tonalités de linoléum. Quant à celle de Wali, elle s'égaye d'un mélange de tonalité chaleureuse. Un même imprimé pour trois ambiances radicalement distinctes. Des pièces, à la silhouette passe-partout, au nuancier gris souris, viennent conforter et complémenter ce dressing. On peut les associer de quelques pièces de saison afin de les pimenter avec, par exemple, un top à l'imprimé floral, un maillot de bain léger tournesol ou une simple parure tricotée. Le manteau de Sora Choi, sans couture, se verrouille par un duo de boutons en perles nacrées, seule extravagance de cette pièce. Quelques blousons pastel, bleu sur Bodine van Galen ou rose sur Claire Marie, permettent d'ébaucher une silhouette preppy et juvénile. Presque de collégienne britannique. Quelques pulls en laine chiné, tricotés, ainsi qu'un bustier marin sur Libby Taverner. On remarque ce désir de pièces textiles semblant inachevées. Prendre soin de sa silhouette sans en faire trop. Comme si on laissait agir l'humeur du moment pour piocher dans un vestiaire disparate, éclectique, avec un panel de looks hétéroclites. C'est ainsi et pas autrement. Laisser vivre l'inachevée, pourrait être l'une des définitions de cette collection idéalisée de l'hiver 2025/2026. Un glamour désuet approximatif, primitif. Originel. Avec une importance pour la déconstruction et de son imperfection. Brut.
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Prada

Automne/Hiver

2025/2026

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Sacai Automne/Hiver 2025/2026 par Chitose Abe
 
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Sacai

Automne/Hiver

2025/2026

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Saint-Laurent Automne/Hiver 2025/2026 par Anthony Vacarello
Un fronton gigantesque composé de panneaux d'onyx a été édifié pour accueillir en toute discrétion la collection prêt-à-porter automne/hiver 2025/2026 d'Anthony Vacarello pour la maison Saint-Laurent. Cette pondération élaborée de l'entre soi. Un écrin presque rempart, qui une fois illuminé, permet de faire jaillir une translucidité de cette pierre semi-précieuse, disséminant une douce luminosité. Une chaleur savoureuse. Il faut marquer l'esprit des happy-few acclimatés aux set-designs toujours plus impressionnants les uns que les autres. Chez Saint-Laurent, le design s'incarne dans une démesure purifiée. La féerie du lieu se mettant, cela va de soi, au service du vêtement. Quarante-cinq looks seront dévoilés. Pas un de plus. Ajus Samuel ouvre le bal avec un manteau mandarine, à la forme trigone, aux épaules larges comme jamais, la taille nouée par une ceinture fuchsia. Un look d'une extrême simplicité, qui incarne absolument l'esthétisme de Monsieur Saint-Laurent. Notamment, lors de ses ultimes collections dont le maitre mot était la ligne, la ligne, la ligne. Alors comment ne pas rendre plus belle hommage à ce maestro en se réappropriant cette idée fixe. Penelope Ternes suit avec un ensemble, dont on ne sait, s'il se bâtit d'une pièce unique ou deux. Malgré cela, sa silhouette flashe avec un orange Casimir. Avec les mêmes proportions, toujours de forme pyramidale inversée, le manteau de Noor Khan, probablement en satin, en jette plein les yeux avec une ceinture buddleia électrique nouée simplement autour de la taille. La transposition sur Yura Romaniuk demeure plus sobre avec un bleu pétrole et lien carbone. Probablement un brin mystérieux sur la silhouette de Caren Jepkemei en bleu nocturne. La robe émeraude de Liya Santos semble sans couture ni attaches se maintenant d'un seul tenant. Idem pour Anok Yai, fraichement rasée par Anthony Vacarello lui-même (vu en story de son Instagram), parait majestueuse dans une robe sobre vert pomme d'api. Mordoré sur Lina Zhang. Bleu canard sur Jamie Bochert que l'on n'avait pas aperçu sur un podium depuis belle lurette. La sobriété des coupes reste de mise et parait comme une constante au sein de cette présentation. Pas d'excès. Pas de sacs. Quelques bijoux bien plébiscités telles que les boucles d'oreilles en quartz ou cristal de roche, pierres chéries d'Yves Saint-Laurent. Les escarpins, d'onze centimètres, se profilent tel le nez du célèbre et regretté Concorde : longiligne et pointu. Quelques lunettes noires pour se la jouer énigmatique. Les looks se suivent et se ressemblent. Soit. Une maitrise imparable des couleurs s'opère dès les premiers modèles : citrouille, émeraude, fuchsia, bleu pétrole, vert pomme, moutarde, framboise, parme. Sans omettre l'agencement entre duo de tonalité qui ne laisse pas insensible, déclamant une flamboyance revendiquée. On scrute avec avidité ces quelques tenues Color Block qui, d'un coup, mélangent rouge carmin et mandarine, carbone et moutarde, tabac et vermillon. Une palette qui fonctionne merveilleusement pour celle qui souhaitera se faire repérer de loin. Un impact graphique envoûtant. L'imprimé léopard vient marquer quelques silhouettes via une matière silicone à l'effet latex. Toujours de forme triangulaire, elle pare le pull col cheminée de Valérie Scherzinger ou la robe subtilement opalescente de Karyna Maziar. Des effets floraux, au camaïeu bistre, viennent imprégner cette substance textile sur les robes d'Alix Bouthors et Heija Li. Le manteau en cuir oversize, vert de gris, se resserre à la taille d'un nœud chocolat sur le top argentin Mica Arganaraz. Idem pour ceux déclinés en couleur banane de Liu Wen ou châtain de Grace Hartzel. La dentelle florale, presque guipure, s'adjoint une seconde touche de délectation. Raffinée, elle demeure façonnée dans l'obsession des looks précédents. Soit en total look comme vu sur la robe bleu nuit de Bella Hadid qui défilera uniquement pour Saint-Laurent. Vermillon sur Abuk Mayang. Néanmoins, celle-ci peut être mixée judicieusement en duo de tonalités précises : tabac et châtaigne sur Justi Agelios, bronze et sapin sur Anna Juvander. Les ultimes silhouettes, destinées pour des soirées cocasses, redéfinissent une allure volumineuse avec des robes montgolfière. Quasi toutes anthracites, gonflées à bloc, celles-ci s'additionnent d'un blouson en cuir comme sur Loli Bahia, Topsy ou Apolline Rocco Fohrer. Toutefois, avec un simple caraco en satin sur Sara Caballero ou une délicate nuisette sur Tara Falla, cela fonctionne très bien. Des silhouettes inhabituelles, à l'aspect de sablier, n'apparaissant pas idéales pour une soirée bien arrosée. Anthony Vacarello a œuvré pour une palette de couleurs vives, pimentées, puissantes. Peu de place à la demi-mesure. Des tonalités qui pourraient provenir du Maroc. De Marrakech, ville de cœur de Monsieur Saint-Laurent. Anthony Vacarello a convoité designer des silhouettes dépourvues de fioritures, de falbalas. Cheminer vers l'essentiel. Dégager le corps de tout superflus. Trouver la ligne juste. Regagner une pureté de la démarche pour en extraire la personnalité, le tempérament de celle qui se faufilera dans ces tenues. Car finalement ce qui compte, c'est de révéler la force, l'aura, le caractère.
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