Edie Campbell pour Vogue Paris ; Rihanna pour Vogue Usa ; Cara Delevingne pour Vogue Grande-Bretagne ; Fran Summers, Mica Arganaraz et Doutzen Kroes pour Vogue Italie ; Gigi Hadid pour Vogue Japon ; Othilia Simon pour Vogue Allemagne ; Karlie Kloss pour Vogue Espagne ; Natalia Vodianova pour Vogue Russie ; Luna Bijl pour Vogue Chine ; Birgit Kos pour Vogue Brésil ; Annely Bouma pour Vogue Hollande ; Sara Sampaio pour Vogue Mexico ; Kendall Jenner pour Vogue Turquie ; Rebel Wilson pour Vogue Australie ; HRH Princess Hayfa Bint Abdullah Al Saud pour Vogue Arabie ; Adwoa Aboah pour Vogue Pologne ;
pour Vogue Thailande ; Grace Elizabeth pour Vogue Koréa ; Jessica Stam pour Vogue Portugal ; Taja Feistner pour Vogue Ukraine ; Karly Loyce et Taylor Hill pour Numéro France ; Petra Collins pour Numéro Tokyo ; Amber Witcomb pour Numéro Russie ; Dua Lipa et SZA pour V Usa ; Tiffany Haddish pour W Usa ; ? pour Interview Usa ; Fei Fei Sun, Fernanda Ly, Soo Joo Park pour Allure Usa ; Kendall Jenner pour Elle Usa ; Eliza Cummings pour Elle Uk ; Bella Hadid pour Harper's Bazaar Usa ; Vanessa Kirby pour Harper's Bazaar Uk ; Jazzelle Zanaughtti et Kaia Gerber pour i-D Magazine ; Cato Van Ee pour Glamour France ; Anne Hathaway pour Glamour Usa ; Karlie Kloss pour Porter Magazine ; Eniko Mihalic pour Air France Madame ; Kim Noorda pour Marie-Claire Italie ; Vanessa Paradis pour Marie-Claire France ; Edie Campbell et Naomi Campbell pour Love Magazine ; Cindy Crawford, Hiandra Martinez et Stella Tennant pour POP ; Edwina Preston et Cara Taylor pour Self-Service ;

Juste un jeu d'images ? C'est ce dont il est en partie question chez Prada pour ce Printemps/Eté 2018. Ici, l'imagerie de bande dessinée. Mais, pas n'importe laquelle. Des bandes-dessinées misent en images par des femmes pour des femmes. Mais, également, pour des hommes curieux. Des images de BD avec un style de crayon acéré et un point de vue féministe engagée. Logique. Alors est-ce du Sexisme ? Assurément. Mais, pas seulement. Cela parait un peu plus complexe. 2018 est l'année charnière de la libéralisation de la parole des Femmes ainsi que la reconnaissance au droit exemplaire à être respectée, pleinement, au sein de leur milieu professionnel. Et, de la vie tout simplement. On pense à l'affaire Harvey Weinstein, en premier lieu, tout autant qu'aux diverses affaires au sein du milieu de la mode, exempt de tous reproches. Le combat se poursuit et la vigilance reste de mise. Mais ça bouge. Espoir. On peut discourir sur le pouvoir symbolique de l'image féminine exécuté par des femmes pour des femmes, de leurs fonctions narratives, de leurs idéologies et de leurs répercussions au sein de la vie au quotidien. Cependant, cela prendrai un peu trop de temps, ici. Toutefois, Miuccia Prada a excellemment bien dispensée et diffusée son message féministe, au travers cette collection originale, graphique, idéologique, bariolée, barrée et colorée. Il y a toujours ce message habile dans la mode de Miuccia Prada. Cette saison, l'esprit sera vers un certain militantisme, mais mesuré. Des looks, à la fois, pragmatiques et graphiquement originaux, complétés de références visuelles fortes. Miuccia a "convoité" les dessins de ces militantes, afin de les décliner sur manteaux, jackets, pantalons, robes et jupes. Un mélange de dessins actuels, mêlés à des cartoons des années 30 à 60. Le long manteau Anthracite de Kris Grikaite, à la coupe masculine, esquisse cette impression "Buvard", comme si l'encre avait mal séché et coulé sur le pardessus. Un procédé que Miuccia Prada avait déjà usé dans des collections précédentes. Les chemises, sans manches, aux rayures bicolores, ciel et neige, s'imprègnent d'esquisses de Pin-up des années 50. Les cols se colorent de Vermillon ou de Mazout. Des robes fleuries, trop larges, aux effets satinés, s'enfilent sur une chemisette et un simple pantalon, faisant presque office de tablier. Why not ? Rien de nouveau, mais Prada mélange, fusionne, panache, amalgame tout un panel d'imprimés et de tissus qui démultiplie l'originalité de chaque pièce vestimentaire. Ainsi, sur la chemise de Lineisy Monteiro, l'imprimé Zèbre, anthracite et miel, côtoie un imprimé quadrilatère fantasque, accouplé à un lé de cotonnade clouté, de couleur Ciel. Le short, mi-cuisses, se strie de larges rainures ébène et vermillon. Les longues chaussettes, aux allures Art-Déco, parachèvent l'allure. Bref, on ne risque pas de passer pour la femme invisible. Des effigies d'araignées, d'hirondelles viennent rehausser la saveur d'un pull ou d'une chemise-robe, telle que sur Kiki Willems. On ressent cette réminiscence des années 80, très clubbing, avec ces touches graphiques, apostrophant l'univers iconographique des premiers jeux vidéo. Les clous, les rivets, les perles ou les broderies de boutons viennent orner quelques manteaux en cuir, via la cime d'une épaule, le haut d'une poche ou le pan frontal. Les spartiates en profitent, elles-aussi, à fond. Les jupes et robes peuvent aller jusqu'à caresser la frontière des tibias. Quand les textiles recouvrent l'ensemble des pièces vestimentaires de pages de bandes-dessinées, on discerne incontestablement le message féminin de Miuccia Prada, tout aussi bien que sa grande maitrise de la culture du Pop-Art. Avec une véritable découverte pour les œuvres graphiques de ces illustratrices talentueuses. Merci.