Défilés Automne/Hiver 2024/2025
Par
Yann Gabin pour PlaneteMode.com
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Alaia Automne/Hiver 2024/2025 par Pieter Mulier
C'est dans une atmosphère feutrée que la maison Alaia reçoit quelques selectes convives, triés sur le volet, pour sa présentation prêt-à-porter Automne/Hiver 2024/2025. Un lieu discret, connu seulement des initiés, de la clientèle VIP, chic et élégante. Le 7, rue de Moussy, nouvel endroit mondain et, accessoirement, boutique fraichement rénovée de pied en cap. Une atmosphère de présentation Couture d'après guerre se dégage telle une trainée de poudre. Chaque salon accueille sur différents étages quelques invités, leur permettant de scruter avec minutie la collection de Pieter Muller, tels de véritables privilégiés. La nuit parisienne tombe doucement. C'est le top départ pour divulguer cette collection hivernale. Quelques caméras extérieures filment la démarche lente des mannequins circulant devant chaque fenêtre. Un brin voyeuriste pour celui qui observera la scène extra-muros. Mais, un voyeurisme charmant. N'aime t-on pas épier, parfois, faits et gestes derrière le trou de la serrure ? Les salons, d'une blancheur intersidérale, dont certains plans de caméras donnent l'impression d'un vaisseau intergalactique, engendre une luminosité extrême permettant d'enluminer les silhouettes. Les lustres soucoupes spatiales accentuent cet effet science-fiction. Le top français Loli Bahia foule le sol, réalisé en miroirs, d'un pas lent mais assuré. Presque martial. Cheveux lâchés, elle se faufile délicatement sur ce podium serpentin. Une tenue à l'allure de vestale l'habille simplement. Toutefois, on discerne le travail incroyable de minutie accordé à cette robe, col cheminé, constituée de milliers de franges, rangées côte à côte. Alignées les unes aux autres, cette chantilly textile se moue tels des vagues le long de la grève. Une seconde, rose dragée, se fait combinaison sarouel. Alix Bouthors se l'accapare en version carbone avec, cette fois, ses épaules dénudées. Sensualité dissimulée. Rosalieke Fuchs se pare d'un sous pull minimaliste, toujours frangé, escorté d'une jupe ambre, adroitement fendu à la hanche, complémentée de plissés gaufrés tels des vaguelettes. Il y a une délicatesse inouïe qui émane des premiers passages. Un savoir faire extraordinaire également. Une résonnance passée qui vient frapper tel un coup de point le monde de l'élégance actuelle. Un manteau en cachemire carbone prend la forme d'élytres de scarabée. Une longiligne robe, un tantinet années 20, se pare d'un indigo éclatant. On lui ajoute des gants, ton sur ton, embellis de manchettes à la configuration de pompons. Le manteau d'Angelina Kendall apparait comme un amoncellement de découpes laineuses en trois dimensions faisant de cette pièce une sorte de cumulonimbus moelleux dans lequel on a qu'une idée en tête : se laisser s'enrouler. Une pièce exceptionnelle. Un simple body pétrole, col cheminée, pourra faire l'affaire si on lui ajoute des gants aux manchettes touffues, agrémentés de deux bracelets dorées gonflées. Laissant toute liberté aux jambes de Felice Nova Noordhoff. Mika Schneider porte un look similaire mais additionnant une mini-jupe. Cette mini se grime d'une fourrure en astrakan ardente. Hyper graphique. Quand Lulu Tenney s'engouffre dans ce manteau élancé, aux bandes d'astrakan, on a la vision d'un caniche royal après un toilettage de luxe. Amusant. Mariam de Vinzelle ajoute, à ces lés d'astrakan boursoufflés, un imprimé Léopard tabac. On distingue clairement le travail d'architecture en trois dimensions de ce vestiaire. Pieter Muller continue cette recherche perpétuelle au niveau des coupes, mettant en valeur certaines parties du corps, tout en incitant à dispenser une sensualité contenue. Une mode cérébrale destinée à des corps filiformes et élancées. Les filles dont les tailles seront un peu trop petites ou bien rondes pourront vite se sentir déguisées, travesties. L'une des seules pointes de couleur, vive, de la collection s'active autour d'un hybride de parka et de robe corail que Sara Caballero revivifie par sa gestuelle gracieuse, sur ce podium un tantinet glacial. On n'omettra pas de citer aussi cette robe courte et alambiquée d'Apolline Rocco Fohrer, d'un bleu turquoise étincelant. Le pantalon en jeans, en matière brute, prend des formes demi-sphériques, avec l'idée d'un Jodhpurs ajusté. Dispensant une silhouette admirable. Il s'incarne en total look sur Amélia Gray. Maria-Carla Boscono parait virginale avec cette robe longiligne, toujours col roulé, en mousseline vanille. Presque Wonder-Woman avec ce duo de manchettes dorées. La jupe demi-lune de Jeanne Cadieu lui enserre la taille, juste ce qu'il faut, pour tenir sans aucun artifice. Un coup de magie architectural. Mona Tougaard a la primeur de cette robe extraordinaire, simplissime dans l'idée, s'enroulant autour de son buste tel un boa se refermant sur sa proie. Une robe un tantinet parasitaire. Natasha Poly demeure divine dans cette robe chasuble, délicatement fendue à la taille, laissant apparaitre à chaque enjambée des jambes fuselées à l'infini. Quelques pois viennent ponctuer la robe écharpe d'Ali Dansky. Quant au sarouel de Liisa Winkler, il se compose d'un mille feuilles en mousseline. Une merveille de construction textile. Idem pour la robe bénitier bleu nuit à la centaine de plissés de la canadienne Diane Chiu. Un travail stylistique gargantuesque. Une grande leçon de style. Une mode pensée, intellectuelle. Un style qui reste pointé vers une clientèle singulière. Ultra riche évidemment et ayant un penchant pour une allure pointue, presque couture, au goût assuré, mais dont le corps sera affuté et proportionné à merveille, pouvant entrer dans ce vestiaire particulier. L'art de l'élégance poussé à l'extrême.
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Alaia

Automne/Hiver

2024/2025

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Alexander McQueen Automne/Hiver 2024/2025 par Sean McGirr
Après le départ de Sarah Burton de la maison Alexander McQueen, en octobre 2023, c'est un jeune directeur artistique irlandais qui a été rapidement nommé à la tête de cette maison britannique : Sam Girr. Sarah Burton a su composer et réinventer avec brio toutes les silhouettes McQueen de 2011 à 2023. Mais, parfois, il faut savoir tourner la page, fermer le livre, le reposer tranquillement sur l'étagère afin d'en lire un nouveau dans un tout autre style. Quel que soit le prétexte, l'aventure Sarah Burton aura été d'un excellent cru. Mais, probablement, un peu trop redondant sur la fin. Comment sera celui de Sam Girr ? Seul l'avenir nous apportera la réponse. La roue tourne et prime à la jeunesse, l'insouciance, la prise de risque stylistique. Au regard frais. Car aujourd'hui, il faut faire le Buzz. Etre vu sur les réseaux sociaux. Créer une collection magnifique n'apparait plus suffisant si personne ne la contemple. Cela est dommageable mais ainsi fonctionne notre monde. L'important s'incarne dans le nombre de vue. Des rideaux parachutes, blafards, viennent agripper et suspendre les murs autour du podium. Les mêmes tentures, à l'aspect cette fois de toiles d'araignées, enclavent la salle du show. Cette pièce frisquette, un tantinet lugubre, laisse filtrer quelques courants d'air, tanguant et remuant de droite à gauche ces toiles légères. On conçoit pourquoi chaque invité ait recouvert leurs genoux d'une couverture en laine. La musique laconique laisse apparaitre le premier look de la collection sur la new-face Ali Dansky. Elle foule le sol cimenté avec des bottines effilées et une robe, col cheminée, sans manches, entièrement plissée d'involontaires et chaotiques froncés, donnant l'illusion d'un simili cuir vernis carbone. Les mains croisées et enrubannés sur le buste tel le préliminaire d'une momification.Le deuxième look, porté par un jeune homme blafard, recouvre la configuration d'un smoking ultra long. Mais, sans chemise. Son collier, d'allure contemporaine, un tube de métal linéaire, fera office de nœud papillon. Ses chaussures se colleront de fines lamelles en cuir, venant balayer, à chaque pas, le sol industriel. Un pullover à collerette se bâtit autour d'un textile contrefaisant une peau de chèvre bouclée. Un manteau, toujours en simili chèvre, à la dimension gigantesque, vient enclore le buste et le visage du mannequin comme enfermé dans un nuage. Ses bottines prennent la configuration de sabots de cervidés. Fantaisie animale à la McQueen. Le trench chocolat, magnifique, fait la carrure en V et se ceinture d'un simple lien à la taille. Il s'agrément d'un jeans se ligaturant au tibia par un nouage de liens. Le chapeau en cuir carbone diffuse une allure à la "Elliott Ness". Je valide. La version en total look pétrole apparait d'une élégance inouïe mais propage un visuel un tantinet malveillant. Genre anti-héro démoniaque comme sur la chilienne Sara Caballero.Sam Girr souhaite pour ses vestes des épaules bien carénes et calfatées. Elles maintiennent le buste dans une lignée horizontale permettant d'insuffler des carrures de femmes de pouvoir. D'autres s'arrondissent formant presque des protubérances surprenantes. Le travail de patronage et de modélisation apparaissent de haute facture. Les carrures sont maitrisées de mains de maitre. Comme Alexander McQueen, en son temps, les avait apprises à Saville Row. Certaines vestes s'agrémentent de broderies de perles couleur jais. Un pullover réglisse, se construit autour de trois énormes boudins tricotés, répercutant l'image d'un trio pneumatiques hissé les uns sur les autres. Le fameux effet podium. Incolore, on spécule à l'image du bonhomme "Bibendum". Impeccable pour les réseaux sociaux. Moins évident pour musarder au quotidien. Idem pour le pullover tricoté à grosses mailles dont la capuche oversize diffuse un look d'eskimo. Les bottines cervidés peuvent être dominées à l'arrière train par une queue de cheval longiligne. A dada. Le pantalon peut se raccourcir et prend l'allure de corsaire. Un manteau cintré, d'une blancheur étincelante, s'attache d'une énorme épingle à nourrice au niveau de la taille. Katlin Aas a la primeur de porter une veste zippée graphite qui, à la taille, s'enfuit dans une configuration d'éventail inversé. Sa jupe en cuir souple, fendue en son milieu, bouge comme une flaque de pétrole. Le manteau en fausse-fourrure, porté au masculin, se mouchète de tonalités renards et loups des bois. L'imprimé léopard vient s'apposer sur une jupe crayon, un sweater à capuche déstructurée bicolore ou une robe en soie aux accents moyen orientaux. La version vermillon illumine le come-back de Frankie Rayder. Un blouson en cuir anthracite s'incruste de demi-sphères en métal alignées tels des rayons du soleil. Toutefois, ce sont surtout les pièces impressionnantes en angora Camel, fauve ou aniline, qui une fois retournées et vêtues dans le bon sens prennent la forme de robes, à la ligne "Playmobil" tout simplement. Jolie idée. Une nuisette en dentelle noire relativement sensuelle se recouvre d'une robe tubulaire chair seconde peau sur Olivia Petronella Palermo. Il y a presque un effet de compression. D'aplanissement. Juxtaposée de bottes k-ways étonnantes, presque gonflées à l'hélium. Le tee-shirt, effet aluminium, se froisse telles les stries neigeuses au sein d'un glacier. Il y a comme un aspect bris de glace. Des sequins argentés griment une interminable robe sans manches qui permettent aux mains de venir s'y cacher, s'y dissimuler. Une ultime robe se brode de pampilles diamant et de fleurs en plexis orange fluo et rose framboise. Les trois dernières robes, en plexis thermo moulés, s'inscrivent dans l'univers du carénage automobile, complémenté d'un esprit robotique : Jaune citron, noir ébène et bleu saphir, elles restent complètement statiques sur les mannequins et dispensent une démarche androïde, notamment à Libby Bennett. Une bonne interprétation de l'univers McQueen pour ce premier show surprenant et étrange. Une collection prêt-à-porter qui veut redéfinir les codes identitaire que l'on connait de McQueen. Un vestiaire relativement juvénile mais pas que. Sam Girr a réorienté l'esprit maison vers un style beaucoup plus subversif, plus noir. Contemporain aussi par ses idées d'une mode vice et versa aux formes novatrices accrues et boursouflées. Certaines pièces n'ont pas l'air hyper confortable mais feront mouche auprès des magazines underground. Une collection qui s'éloigne bien évidemment du style insufflé par Sarah Burton. Toutefois, on recouvre cette ligne commune vers des pièces techniques et extrêmement bien taillées. Peut-être l'interconnexion entre ces trois designers anglophones s'inscrit dans cette manière intelligente de maintenir un amour fort pour l'architecture et la construction d'un vêtement bien fait.
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McQueen

Automne/Hiver

2024/2025

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Balenciaga Automne/Hiver 2024/2025 par Demna Gvasalia
Pour sa présentation prêt-à-porter automne/hiver 2024/2025, Demna Gvasalia réitère l'exploit d'employer le tunnel vidéo à 360 degrés. Une installation technologique coûteuse, plongeant dans une immersion virtuelle ceux qui y sont conviés. Une disposition permettant la diffusion de n'importe quel type d'images, d'univers virtuels, de mondes envisageables. Le but étant simple : faire émerger des émotions, d'engendrer une tension tangible et concrète. Concéder un sens supplémentaire aux vêtements. Avec ce dispositif, il nous est possible de parcourir les avenues d'une ville américaine ; de cheminer au travers de chemins d'une forêt enneigée ; de naviguer sur une mer calme ou bien d'être plongé dans les profondeurs infinies d'un programme informatique. Bref, tous les imaginaires demeurent possibles. Demna Gavsalia avait usé de cette expérience virtuelle lors de sa présentation printemps/été 2019. Des effets visuels qui avaient pu déranger certains esprits non avertis. C'est fois encore, il nous interroge sur la place de l'être humain dans ce monde et ces sociétés déshumanisés. Un décor alpin vient épingler les murs de leds. Un visuel berçant et reposant. Une voix masculine ânonnant des "Ha ha ha" lance le premier passage. Ce look s'apparente à des airs couture. Une robe sirène, entièrement couverte de broderies perlées chocolat, au design léopard, vient lécher le parquet. Les hanches se courbent par un incurvé "panier", consentant à affûter la silhouette telle une serpe. L'étiquette Balenciaga se suspend à la main. Les bottes sont effilées comme jamais. La mise en beauté du mannequin, androgyne, reste cependant blafarde. Voire fantomatique. L'esprit de Beetlejuice semble de retour. Solaire, Angelina Kendall apparaît, in secundo, dans une robe similaire, écharpe épinglée à l'épaule dégringolant au sol, qui se couvre d'un velours carbone total. Ensorcelant.La transposition en sequin bleu lagon de Julia Nobis scintille comme jamais. En tonalité gris perlé, ajourée de plissés à la volée, elle devient d'une grâce lancinante. Toutefois, avec un collant éraflé aux genoux et des cuissardes élasthannes acérées, Demna Gvasalia casse cette paroi un peu proprette. La femme Balenciaga vit. Le mur de leds commence à s'assombrir pour enflammer un tunnel sombre et obscur. Angoisses. Un manteau en fausse fourrure opaline, col relevé murant le visage, diffuse une illusion de reine des neiges. Le mannequin ayant des airs d'Anna Wintour. Des solaires prennent des airs de chauve-souris pour un regard nocturne sanguinolent. Envoûtant. Les manteaux, en fourrure synthétique, amples et super confortables, s'enjolivent d'imprimés vison, astrakan ou léopard. Pour transférer des airs de Cruella 3.0. Le bonnet cagoule s'enfile au delà du regard pour une démarche otage. Le vestiaire masculin demeure fluide, multicouches, new-wave avec des vestes évasées, aux épaules trainantes et aux pantalons larges. Des gibecières se portent en bandoulière pour répandre une cool attitude. Très Armani. Demna Gvasalia a fait appel aux services de quelques top-modèles des années 90 dont les silhouettes n'apparaissent pas changées pour un sou. Quel bonheur de les scruter à nouveau sur ce podium. Elles sont tels des glaçons dans un cocktail festif : rafraîchissantes. Il leurs octroie des looks à double sens. Des vêtements détournés et étudiés à nouveau pour en engendrer d'autres. Quel bonheur de voir Frankie Rayder fouler ce podium avec ce trench beige, remanié en robe bustier. Les manches flottantes, instables, en vis-à-vis. Enfilée et retenue seulement par le col, Maggie Rizer retrouve panache avec une robe/chemise carbone aux manches tombantes. Très comme des garçons avec ses bottes chaussettes en élasthanne. Tasha Tilberg s'exhibe avec la version smoking. Esther Canadas s'offre la parka en cuir tout terrain. Pour les hommes, on séjourne sur du commode. Une mode urbaine avec des doudounes gonflées à l'extrême, des joggings aux cinq bandes, quasi Adidas. Les vestes paraissent dans une veine athlétique. Les baggys extra larges. Les "kamizes", à l'indienne, empruntent des tonalités qui restent somme toute passe-partout avec du marine, kaki, acier, grège, pétrole. On fusionne l'ensemble pour reproduire une apparence qui se voudra complètement "normcore". Avec ces fameux bonnets enfoncés jusqu'à la bouche. Quelques looks aux accents punks avec des chaines argentées, des piercings, des clous qui viennent agripper un hoodie ou un pantalon aviateur. On recouvre aussi cette consonance tribale avec ses designs s'agrippant latéralement sur un pullover ou un pantalon évasé. Déjà vu dans de précédents défilés, Demna Gvasalia utilise, à nouveau, grimé sur des pulls col-roulé ou polos, le fameux logo multicolore arc-en-ciel de la multinationale, eBay. L'écharpe monochrome vient lécher le sol. Le masque solaire vient enfermer le regard comme un pare-brise de voiture de sport. Un pantalon, en denim délavé, se détourne en chemise sans manches dont l'étiquette en cuir pendouille sur la jupe plissée au tartan chocolat. Quelle belle affaire. Une mode qui demeure encore dans un esprit street-wear, empilant diverses pièces les unes sur les autres. Une mode qui détourne le vêtement de leur fonction première pour insuffler un autre emploi qui, parfois, peut être pratique ou totalement déjanté, foufou. Une fois encore, Demna Gvasalia prend le parti de mélanger, d'amalgamer, d'incorporer les allures, genres et univers singuliers. Il n'y a pas de fil conducteur précis entre chaque passage. Si ce n'est des étiquettes en cuir apposées sur de nombreux looks estampillés Balenciaga. Mais faut-il vraiment en avoir un fil conducteur ? Pas vraiment. Tout cela n'est qu'un schéma de pensées archaïques que le directeur artistique maison aime à déstructurer. Il arrive à faire cohabiter des styles de vie radicalement divergents sans qu'ils ne se crashent entre eux. Peut-être, est-ce dans cette voie que se trouve la réponse vers un monde meilleur ?
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Balenciaga

Automne/Hiver

2024/2025

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Balmain Automne/Hiver 2024/2025 par Olivier Rousteing
Olivier Rousteing, nostalgique ? Probablement. Quelques subtils indices le laissent supposer. Le directeur artistique a souhaité investir, à nouveau, l'un des lieux mythiques de Paris, l'hôtel Potocki. Localisé dans le 8eme arrondissement, ce select hôtel particulier, enclos d'un parc arboré, se situe à deux pas des Champs-Élysées. Un des emplacements les plus prestigieux de la capitale, qui a accueilli, à de nombreuses reprises, les présentations maison. Un lieu ou l'architecture d'intérieur s'inspire d'un décorum XVIIIème siècle, dont l'enfilade de colonnes en marbre vert de gris contraste avec une voûte demi-sphérique immaculée, ennoblie de frises en stuc. Les baies vitrées font jaillir des raies de lumière brillantes. Mais, pas cette fois. Une rivière de rideaux beiges viendra tapisser la pièce afin de ne laisser place qu'au halo de lumière centrale. La nostalgie semble parfois avoir du bon. Quel admirable écrin pour mettre en valeur cette collection prêt-à-porter Balmain automne/hiver 2024/2025. La mode d'Olivier Rousteing se réapproprie les codes du cercle d'initiés avec cette élégance feutrée, privilégiée. Beaucoup moins "m'as-tu vu". Il offre l'ouverture de cette présentation à Bethany Nagy, mannequin cinquantenaire, et accessoirement l'une des égéries récurrentes d'Anthony Vacarello pour la maison Saint-Laurent. Toutefois, avec une classe démente, Bethany déambule sur ce vaste podium beige avec un filiforme trench beige ultra architecturé. Les épaules demeurent d'une droiture exemplaire. Le pantalon chino, ton sur ton, parait légèrement évasé. Avec un sous-pull col cheminé anthracite, le basique par excellence du vestiaire de madame tout le monde. Plus classique que ce look, tu meures. Le sac maintenu à bout de bras accroche comme étendard cette belle grappe de raisins en cuir. Une première indication désignant explicitement l'une des thématiques majeures de ce défilé : la ville de Bordeaux et son terroir précieux. Ne négligeons pas qu'Olivier Rousteing a grandit dans cette ville bourgeoise, réputée pour le négoce et l'excellence de ses vignobles. Le fameux Bordeaux. Alors, n'y a-t-il pas meilleure date pour fêter sa cité de cœur en lui rendant ce vibrant hommage ? Le charme discret de la bourgeoisie apparait rapidement via les premiers looks, mettant en avant un goût avéré pour ce fameux luxe caché, dissimulé. Les coupes demeurent strictes et militaires. Un boléro à capuche, type cache-cœur, se croche d'un duo de poches amples et évasées sur la poitrine. La jupe élancée, aux plissés double, donne l'illusion parfaite d'un trench. Une minaudière dorée prend la forme d'une grappe de raisin. Les coquilles d'escargots dorées viennent se greffer sur un ceinturon ou bien orner les lobes d'oreille. Beaucoup de beige, deuxième thématique de ce défilé. La taille reste bien marquée par l'intermédiaire de ceintures fermées au dernier poinçon. La robe sirène, aux détails soldatesques, forme une silhouette de momie. Nyakong Chan signe une allure de Grace Jones, dans la le film de James Bond "Dangereusement Votre", avec une veste militaire cintrée, galonnée aux épaules, capuchonnée sur la tête, dont la jupe portefeuille se décompose en fronces "éventail". Toutefois, elle modère cette impressionnante carrure par un sac panier accumulant de fausses pommes vert d'eau. Humour décalé. Le blazer s'achève par une forme W. Quelques vestes, marine, beige ou carbone, dont l'unique col en V imposant, embelli d'un segment métallique doré, investissent l'univers d'un Thierry Mugler. Un clin d'œil aux allures carénées de la fin des eighties. Calme et volupté se dégagent de la présentation d'Olivier Rousteing. Certaines lignes, bien marquées, me font penser aussi aux coups de crayon de Claude Montana. Beaucoup de longueurs et de drapés. Quelques seins iconiques trônent sur certains bustiers rappelant la collaboration couture qu'il a faite avec Jean-Paul Gaultier pour sa présentation Automne/hiver 2022/2023. On peut le constater sur la robe carbone d'Hana Soukupova. Des broderies de raisins polychromes, chatoyantes, viennent s'accumuler sur un body col cheminé. Le chino, taille haute, s'embellit d'un adorable nœud à la taille. Quelques bandeaux viennent enrubanner le visage. Marie Seguy parait majestueuse dans cette combinaison en cuir vert d'eau dont le bustier explose en un éventail proéminant. Epouvantez moi semble t'elle lancer à l'auditoire. Les dissymétries se suivent et se ressemblent. D'immenses escargots, en métal pure gold, viennent orner les deux seins du blazer cintré de Sara Blomqvist. En format gigantesque, il s'incarne en un bustier bling-bling. Un second bustier se cramponne de grappes multicolores de raisins en perles de verre, étincelant comme des goutes d'eau sur Barbara Sanchez. Une pièce magistrale de cette collection. Des vamps capuchées, mystérieuses, aux manches recouvertes de fausse fourrure nounours, projettent l'image d'une Famke Janssen dans le film "Goldeneye". L'une des plus cruelles James Bond Girls. Des manteaux, aux proportions immenses, se couvrent de gigantesques damiers black & white comme sur Laura Rylands. On les recouvrera perlés et brodés de grappes en trois dimension sur la robe Arlequin portée par Ana Portela ou bien via un tissage asymétrique à la taille d'Inguna Butane. Pour le dernier look de Nyakong Chan, cette dernière se réfugie dans un bustier sculpture ahurissant, bâtit autour de bras enserrant un bouquet floral blanc mat. Poétique. Nombreuses tenues sont axées pour des cocktails ou soirées selectes. La thématique de la vigne et du plaisir qu'elle procure prend, ici, tout son sens. Une ode incontestable à l'univers viticole et sa région de Bordeaux. L'imprimé du raisin fluctue selon le background, l'arrière-plan. Sur fond noir, il diffuse un air contemporain à cet imprimé que l'on peut contempler sur la tenue de Chaima Ameziane. En vert absinthe, il rafraichit les tenues de Kennah Lau ou Houjing Cui. Olivier Rousteing bâtit cette collection prêt-à-porter avec des airs complètement couture. Des pièces automne/Hiver 2024/2025 qui investissent un luxe inouï, avec des proportions complexes, parfois alambiquées. Ce bordelais d'adoption aime à présenter des pièces étudiées avec précision et minutie, parfaite pour une clientèle fidèle, toujours à la recherche de pièces uniques et rares. Un vestiaire que l'on ne percevra pas chez les autres couturiers. Une garde-robe parfois un peu surannée mais, qui toutefois met des paillettes dans les yeux. On perçoit ce vibrant hommage aux créations stylistiques de Monsieur Pierre Balmain. Une mode exigeante pour celle qui se voudra être la " Jolie Madame ".
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Balmain

Automne/Hiver

2024/2025

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Bottega Veneta Automne/Hiver 2024/2025 par Mathieu Blazy
Bottega Veneta pourrait être qualifié comme la maison italienne de luxe par excellence concevant des pièces vestimentaires à tomber par terre. Quand j'écris "à tomber", je ressens fortement que quiconque contemplant cette collection prêt-à-porter automne/hiver 2024/2025 pourrait être prêt à se jeter avec avidité sur l'ensemble des looks pour les introduire immédiatement dans sa garde robe. Des vêtements à se damner. De par leurs formes, tonalités minutieuses, architectures, engagements stylistiques, contours géométriques, matières émérites et précieuses. Bref, cela peut paraitre excessif mais, pour un féru de mode, Mathieu Blazy a su enfanter avec brio un style, à la fois, intemporel et totalement novateur. Des looks qui ont de la gueule. Parce que l'on ne peut qu'être remarquable et remarqué en Bottega Veneta. Ou non. C'est, aussi, en cela que Mathieu Blazy apparait comme un farfadet du style. Car enfiler une pièce Bottega Veneta peut provoquer un total détachement de celui qui la regarde ou bien un vif intérêt pour le fin connaisseur. Une sorte de magie sur le fil du rasoir. Un exercice de style difficile à exécuter. Avant le préambule de la présentation automne/hiver 2024/2025, la salle s'habille d'un agréable tie & dye à l'allure de coucher de soleil. Des tonalités ardentes et estivales. Quelques immenses cactus contemporains, en faïence vert sapin, parviennent à égayer cette pièce à l'apparence d'entrepôt. Un parquet en veinures de bois brulé, à l'effet d'un cake marbré, exalte l'atmosphère. Comme les préliminaires d'une soirée emplie de promesses. Alors, pourquoi tant de louanges ? Simplement parce que pour cet automne/hiver 2024/2025, Mathieu Blazy a souhaité œuvrer essentiellement sur les lignes de toute notre anatomie. Avec un focus ahurissant sur les épaules et emmanchures. Des segments en arrondies tels des arcboutants qui charpentent les courbes du buste. Telles des voutes corporelles maintenant et adoucissant subrepticement la silhouette. C'est un caban pétrole, à double boutonnage, qui à la primeur de fouler ce parquet moiré. Escorté d'un pantalon au plissé rectiligne s'achevant par un ourlet en plumes d'autruche. Classe. Sans négliger cette pochette tressée ébène tenue à la main. Même allure, au masculin, pour le deuxième passage. Le regard est attiré instantanément sur cette courbure incroyable des manches en demi-sphère. On distingue pleinement ces surpiqures jalonnant et dégringolant joliement les emmanchures. Ca gonfle, ca enfle la silhouette à chaque déplacement. Ce travail est encore plus saisissant quand les modèles insèrent leurs mains dans les poches. Entrainant immédiatement un impact visuel sphérique. Un peu à la Cristobal Balenciaga. Le travail de patronage doit être un casse-tête. En cuir cacao, on rehausse le manteau de gants en cuir mandarine. Une parka en cuir miel, presque surchemise, s'additionne d'une jupe "bonne sœur" champagne. Penelope Ternes, gracile, entoure vivement de son bras un sac tressé oversize carotte. Col roulé kaki, chemise d'ouvrier acier, jupe en cuir bicolore, aux tonalités du Ying & Yang, Penelope Ternes a l'air d'une jeune fille bien rangée. Mary Ukech parait majestueuse avec un manteau bleu layette qui ne se suffit qu'à lui-même. Pareillement, pour Lara Menezes qui s'enroule et s'enrubanne dans un total look ample bleu dragée. A croquer. Les robes se construisent au travers de lès de tissus monochromes, traités tels des puzzles. Elles se composent en trios de couleurs : ébène/kaki/lait ou coquelicot/bistre/ivoirin sur Ali Dansky. Elles s'emboitent, s'entrecroisent et se plissent à des emplacements charnières de la silhouette par l'intermédiaire de broches enclos par un duo de sphères en céramique. Les sacs peuvent être confectionnés en cuir souple, portés à l'épaule, parfois au format valise tellement ils paraissent corpulents. D'autres, s'étayent en duo. Tellement plus charmant. Avec un clin d'œil à la mer avec la besace tressée d'aspect poisson. On recouvrera ce dernier stylisé sur quelques anses en métal doré. Des gants en cuir se nattent du fameux tressage Bottega Veneta. Un chino beige est envisagé à partir d'une peau en cuir souple se confondant avec virtuosité d'une cotonnade traditionnelle. Impressionnant de réalisme. On dissimule presque la préciosité des matières. Lulu Tenney se fond dans la foule avec sa chemise en lainage acier et son pantalon à pinces ardoise. Presque rigide et austère. Mathieu Blazy introduit une jupe pour homme en cuir vernis réglisse. Un tantinet tablier. Cela fait son effet rehaussé d'une chemise sable ample et une cravate reptile agrafé à l'épaule. Effet de style. La version écarlate sur le top chinois He Cong apparait sanguinolente mais totalement patriotique. J'ai adoré le travail sur les doubles cols montants, presque cheminés, des pullovers en laine à fines cottes. On retrouve quelques pièces artistiques telles que ce manteau en cuir effiloché qui demeure la résultante du savoir-faire maison ; cette longiligne jupe en cuir découpé à la configuration de petites fritures d'éperlans. Ou ce pull masculin, noir et blanc, aux zébrures courbées dont l'effet optique aurait été adoubé par Vasarely. Quelques imprimés prennent la configuration de tampons, jets d'encre, tags ou coups de pinceaux tels que sur Lina Zhang. Plus habituel, une robe, châtaigne, presque chaste, épouse la taille de Sun Mizrahi comme une seconde peau. Chu Wong remporte la palme du meilleur imprimé avec cette abstraction figurative aux contours de plumes ou bien de cristaux de glace. Chacun voit ce qu'il veut. Une dernière jupe kaki, se doublant d'une seconde jupe neige analogue, se découpe en V, à intervalles réguliers, telles des montagnes russes. Mathieu Blazy persiste dans cette quête de la garde robe contemporaine idéale. Toute la panoplie est bien présente. Pas une ne manque. En toute honnêteté, il détourne avec une dextérité déconcertante les intemporels du vestiaire pour leurs injecter ces fugaces doses de folies, les élevant ainsi au rang de pièces In et recherchées. Finalement, une mode pas si classique que cela.
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Bottega Venetta

Automne/Hiver

2024/2025

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Chanel Automne/Hiver 2024/2025 par Virginie Viard
Un air normand souffle sur le podium de la maison Chanel. Une atmosphère marine venant frôler la promenade d'un Deauville idéalisé, d'un Deauville rêvé. Tellement photogénique et cinématographique. Une ville ou Gabrielle Chanel avait ouvert une boutique en 1912. Un lieu de villégiature exceptionnelle ou Mademoiselle avait su utiliser le jersey de coton afin de créer des modèles balnéaires. Matière utilisée, à ce moment-là, pour la réalisation des "dessous de corps", les fameux sous-vêtements. Elle désigne des looks pratiques pour se baigner mais aussi pour se balader, choquant quelques mondains à l'esprit étriqué. Mais, elle révolutionne les Us et Coutumes textiles de l'époque. Toutefois, Deauville demeure également une ville qui promeut le cinéma avec son festival du film américain, début septembre. Cependant, c'est le Deauville du réalisateur français Claude Lelouch qui est mis à l'honneur. Celui de son film phare : "un homme, une femme". Le duo de photographes, Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, ont pour cet événement filmé à nouveau quelques bribes intemporelles de ce classique, primé au festival de Cannes par la palme d'or 1966. Un court-métrage prestigieux avec au casting Penelope Cruz et Brad Pitt. Un écran magistral, central, projette ce remake en laissant apparaitre des visuels de couchers de soleil. Rianne Van Rompaey, un des mannequins et muses maison, a l'honneur de franchir la première cette balade balnéaire, recouverte de planches en tek. Capeline en paille bubble-gum, broche croix byzantine, elle s'embellit seulement des essentiels de la maison Chanel : longiligne manteau en cachemire ébène, chaine élémentaire dorée au pendentif double C entrelacé, bottes en daim Camel aux embouts vernis pétrole. Toujours l'éternel sac matelassé de tonalité corail. Pas plus. Pas moins. Certaines robes invectivent la configuration de marinières. Les twin-sets demeurent amples et maintenus autour de la taille par un ceinturon. Le manteau peut s'enjoliver de tartans bicolores ou de tweeds chinés. Des intonations de fruits rouges enluminent quelques tailleurs et par-dessus, dont les tons viennent s'accorder à merveilles lorsqu'ils se mélangent ensemble : framboise et fraises, groseilles et mures. Une jupe chinée tubulaire, aux mailles tricotées évasées, s'empare d'une tonalité dragée que Merlijne Schorren défend avec assurance. Des couleurs sable viennent accaparer certaines pièces comme le trench d'Alix Bouthors ou la veste d'Evie Harris. Rappelons que le beige demeure l'une des couleurs identitaires de la maison Chanel et incarnant pleinement la thématique de la plage et du bord de mer. Un large pull immaculé, agrémenté d'un pantalon évasé, à l'allure de mousse, se rehausse d'une ceinture dorée, véhicule une pure élégance sur le mannequin Mahany Pery. Idem sur Evie Saunders, en total look lactescent. Un autre pullover, en laine torsadé, de facture irlandaise, peut être la pièce essentielle pour une flânerie improvisée par temps houleux. Notamment, avec l'ajout de cette capeline rose bonbon et le sac Timeless Classic, ton sur ton. Toutefois, la robe de Rebecca Leigh Longendyke, trop sage, totalement dans un esprit mormon, sera probablement la dernière pièce à estimer de cette présentation. Nombreuses sont les associations proposées avec la combinaison veste/pantalon. Pragmatique. Une veste ambrée, en mouton retourné, demeure un hommage au blouson porté par Anouck Aimé dans le fameux film de Claude Lelouch. Cette même matière, à l'intonation caramel, se décline en divers manteaux filiformes dont les proportions apparaissent diverses et variées. Une doudoune en jeans s'accouple d'une jupe en maille couleur mandarine, vu sur Alaato Jazyper. Quelques cabans foulent le Deck en teck. A la sauce Chanel, cela va de soi : boutons "tête de lion", tweeds chamarrés aux tonalités de coucher de soleil ou tartans étincelants. Un tailleur cintrant la taille à la perfection se pare d'un brocart lamé entièrement couvert d'or. Ça flamboie sur le podium. Celui d'Olivia Vinten récupère l'iconique matelassage en losanges de la maison Chanel. Toutefois, dépareillé par une jupe tubulaire, aux mailles tricotées XXL, celui-ci estompe un look qui aurait pu être un peu trop "dame-dame". Des combinaisons aviateurs viennent cadencer cette présentation, déjà riche en propositions et looks. Mica Argañaraz demeure majestueuse avec son ensemble ample, en tweed ébène, ponctué de micro-fils argentés, faisant de son passage un visuel de nuit étoilée coruscante. La collection automne/hiver 2024/2025 de la maison Chanel demeure construite dans un univers modéré, pondéré, presque prudent. Un prêt-à-porter qui ne révolutionnera pas l'identité maison mais ne trahira pas néanmoins son esprit. Carrément moins fun et ironique que ce que Monsieur Lagerfeld aurait pu proposer. Toutefois, des pièces vestimentaires très " comme il faut ". Pas de fautes de goût. Aucuns effets podium. Et, indubitablement, en phase avec ce que la clientèle actuelle recherche : l'impeccable chic. C'est peut-être en cela que se résume et définit le luxe caché.
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Automne/Hiver

2024/2025

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Coperni Automne/Hiver 2024/2025 par S. Meyer et A. Vaillant
Cette saison, la maison Coperni voyage vers des contrées lointaines, des territoires spatiaux inexplorés, des contrées opportunes aux développements de technologies novatrices. Et, même cosmique. Le cosmos parait bien souvent comme un lieu propice à l'imagination, l'invention, la découverte. On lève les yeux vers la voie lactée pour laisser son esprit s'évadé et divagué. Rêvassé. Songé et médité. Les fondateurs, le duo Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer, adhèrent à cet état d'esprit depuis quelques saisons déjà. Notamment, en intégrant des avancées technologiques majeures qu'ils insufflent au sein de leurs créations textiles telle que la robe réalisée en direct-live avec ce procédé unique de projection instantanée de fibres textiles sur la silhouette de Bella Hadid ; ou bien l'intégration de panneaux sonores sur des pullovers et tops lors de la présentation printemps/été 2024, ode au son et sa propagation. On ne négligera pas non plus cette danse singulière avec les robots-chiens découvrant délicatement Rianne Van Rompaey de sa veste lors du show automne/hiver 2023/2024. Un moment émouvant et d'une poésie immense. Mais, également des coups de projecteurs extraordinaires permettant à la maison de se faire reconnaitre comme un label avant-gardiste. Une maison désirable. Pour cette présentation automne/hiver 2024/2025, Coperni invite les happy few dans un espace vaste, ténébreux et obscur tel un monde parallèle. Un espace charbonneux édifié au sein d'un hangar, situé à Aubervilliers, qui en son centre s'érige d'un cube énigmatique. Loli Bahia, cheveux gominés, amenés en arrière, teint naturel, blafard, et sourcils "bleachés", survient la première sur le podium avec cette veste croisée ébène incorporant une culotte échancrée. Une veste-culotte pour être plus prosaïque. Avec collants en nylon transparent. Toutefois, cette dernière devra être agrémentée d'autres pièces pour la rendre plus fonctionnel au quotidien. La version immaculée se chine de quelques scarifications de couleur grège. Sihana Shalaj adopte une version perfecto patiné avec un effet cirage réglisse. La jambe apparait réellement comme la star de ce début de show. Elle reste fine, ferme et athlétique. La parka ample, en cuir argenté, se scratche et assimile une configuration pare-feu, semblable aux combinaisons que l'on utilise dans les fonderies et hauts-fourneaux. Puis, Sascha Rajasalu apparait, gracile, évanescente, avec une chemise blanche simple qui s'adjoint d'une longiligne jupe en nylon cristallin. Elle s'érige sur toute la longueur de surpiqures, aux effets gainant, telles des ramifications. Awar Odhiang s'embellie d'une transposition robe, col Mao, sans manches, avec étiquette Coperni recentrée sur le buste. Les escarpins, de facture classique, se profilent en forme de pic. Ils peuvent se sectionner en forme d'étoile pour se déployer en protubérances triangulaires sur d'autres. Hybridation. Aymeline Valade opte pour un complet deux pièces qui me remémore un total look Helmut Lang dessiné dans les années quatre-vingt-dix. Le long manteau en fausse fourrure, poils de renard, presque peignoir, se tague aux emmanchures d'un ourlet bleu Klein foudroyant que l'on distingue sur le top australien Angelina Kendall. Jill Kortleve enfile, aussi, ce manteau/peignoir identique dans une tonalité anthracite aux rabats émeraude. Un lès en fausse-fourrure vient segmenter une parka argentée et son pantalon cigarette, une chemise en satin carbone et une jupe crayon. La veste en jeans s'ourle, elle aussi, d'un rondin en fausse-fourrure lapin. Un sous-pull satiné réglisse, extra moulant, affine la silhouette de Jeanne Cadieu. Les pantalons restent aussi dans cette veine slim. Le pullover, en laine torsadée, se déchire en lanières au niveau de la taille. Un effet frangé que l'on peut atténuer par un collant opaque charbon qui allonge la démarche. Un sweater se targue de manches ultra longues frôlant le sol telle une traine. Les montures de lunettes en aluminium véhiculent cette image de première de la classe. Des mosaïques, aux apparences de papiers aluminium, juxtaposés aléatoirement les uns aux autres, créent une robe bustier ultra courte sur Ella Mccutcheon. La robe chemise argentine de Sara Caballero se ligote à la taille par un nouage textile et s'additionne de sequins nacrés pour un effet écailles de barracuda. Un top, seconde peau, s'agrafe de boutons argentés soulignant les points essentiels du buste. Même processus pour la robe sirène de Lulu Tenney, d'une blancheur étonnante, rehaussée cette fois de rivets. De fugaces triangles en cuir viennent construire deux complets masculins tels que sur He Cong. Des mini-jupes, en étoffe boursoufflée, prennent la forme de simili soucoupes volantes comme sur Issa Lish. Toutefois, la pièce techno, tant attendue, s'incarne dans mini sac demi-lune, composé à 99% d'air, à l'allure d'une méduse irisé, exécuté dans un composite utilisé par la NASA et porté par le seul mannequin masculin du show, Léon Dame. Il s'intitule l'air Swipe Bag. Une pépite techno. Sa veste magnifique, grège, chiné, six boutons, col "goutte de pluie inversée", épaules légèrement incurvées, se la joue un tantinet Giorgio Armani. Ce look androgyne pourrait investir l'univers singulier du thriller d'anticipation "Bienvenue à Gattaca", d'Andrew Niccol. La version carbone, soutenue par Kiki Willems, s'additionne d'un slim en cuir souple. Les deux robes du final, d'une simplicité déconcertante, en blanc ou en noir, pour Maria-Carla Boscono, viennent nimber le corsage d'une auréole flottante et mouvante, entièrement couverte en duvets de cygnes. Un anneau digne d'exo planètes. Le duo Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer a su convaincre, une fois de plus, les "modeux", mais aussi les fans de mode, en allant piocher, à la fois, dans les nouvelles technologies textiles tout en ordonnant des lignes coupées aux scalpels, d'une finesse extrême. Même si le savoir-faire technique ne parait pas si prégnant au final, il reste dosé et proportionné avec parcimonie pour engendrer et générer un vestiaire attrayant, enviable et envié.
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Automne/Hiver

2024/2025

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Courrèges Automne/Hiver 2024/2025 par Nicolas Di Felice
Courrèges est parvenu à se hisser comme l'un des labels parisiens qu'il faut absolument suivre lors des fashion-weeks. Loin demeure le temps ou la belle endormie surfait sur ses hits passés, à pérenniser son petit blouson iconique en skaï carbone, sa mini triangulaire et ses bottes immaculées astronautes. On oublie. On balaye. On dépoussière. On déblaie les acquis dépassés. La marque veut se renouveler par une écriture mode qui correspond mieux aux envies et désirs des jeunes générations. Avec la clairvoyance de son directeur artistique, Courrège développe une vision novatrice, pionnière, tout en entretenant un langage identitaire maison. On se projette dans ce nouveau monde, connecté et branché. Sous l'impulsion de Nicolas Di Felice, Courrège est arrivé rapidement à redevenir une maison séduisante, prescriptrice de tendances, jeune, soufflant l'air du temps, où l'on convoite certaines pièces iconiques pour les intégrer à son vestiaire journalier. Comme le poivre venant relever un plat. La maison Courrège a simplement recouvré de sa superbe. Toute la jeune génération de créatifs et de personnalités qui comptent se bousculent au portail de cet atelier/galerie pour venir découvrir cette collection prêt-à-porter automne/Hiver 2024/2025. Angèle, Charlie XCX, Emily Ratajkowski ou Emma Chamberlain ont été convié et sont ravies, apparemment, d'être là. De faire parti de ce sérail trié sur le volet. Sous la verrière lumineuse du carreau du temple, la salle entièrement blanche éblouit par cette clarté presque divine. Serais-ce un signe céleste ? Le sol est immaculé. Des gardes du corps gardent sérieusement le lieu et interdissent à quiconque de passer la frontière vers ce désert pur et éthéré. Alors, quelles silhouettes viendront crayonnés et maculer cette page blanche hivernale ? Premier look en noir avec un long manteau/trench, à poche kangourou, col relevé, capuche à demi enfoncée sur la tête et lunette solaire rectangulaire. Bottes fuselées en cuir. La silhouette est totalement emmitouflée et ne laisse apparaitre que le bout du nez de Famke van Hasselt. C'est sombre. Une ombre chinoise sur écran lactescent. Impact visuel puissant. Une de ses deux mains plonge dans cette poche ventrale dont la posture pourrait laisser penser à une caresse intime. Nicolas Di Felice s'arrête sur un vocable : l'intime. Une collection qui aborde l'intimité. Le rapport à l'autre. Etre avec l'autre. Etre enlacé par l'autre. Pour provoquer le frisson, le tremblement. Susciter l'émotion. Une émotion. Il y a de l'amour dans le discours de Nicolas Di Felice. Ca fait du bien de l'entendre. Les trenchs sont recalibrés, morcelés de formes concaves ou convexes pour des fentes ou ouvertures qui se veulent tout en délicatesse. Il s'amuse avec des lignes super rectilignes en leur placardant des courbes douces. Toujours avec cette main glissée astucieusement dans cette poche ventrale. Quand le même trench s'habille de vinyle, il devient plus fluide sur Karolina Spakowski. Presque comme une nappe de pétrole. Des attaches et sangles de ceinture peuvent venir se glisser sur un ourlet permettant d'ouvrir ou fermer une robe, par exemple. Ce qui permet de redéfinir une silhouette à sa guise. Ingénieux. Le cabas Holly, à la forme d'une demi-lune, au micro logo Courrèges, reste dans un design minimaliste. Il se fait presque coquillage. Pas de fanfreluches, zips ou gris-gris. Il se rapetisse en sac, porté juste au creux de l'épaule. Un accessoire sobre et pas tapageur pour un sou. Le beige investit une combinaison presque seconde peau, qui par l'utilisation d'une mousseline invisible, donne la vision qu'elle tient seul sur le buste. Comme un quadrilatère placardé sur la poitrine et laissant l'image d'un dos entièrement nu. Une sensualité assumée et relativement chaste. Natasa Vojnovic, iconique modèle des années 2000, foule à nouveau un podium avec un manteau, un tantinet austère, entièrement boutonné sur le flanc gauche et découpé par une fente ovoïde sur le flanc droit. Une dissymétrie qui fonctionne relativement bien. La robe immaculée de Luiza Perote, sans manches, col circulaire, joue l'effet miroir avec les découpes elliptiques sur le bas de sa robe. Miroir car en la retournant, on recouvre la même forme, identique au Top. Une sorte de Marcel à l'envers. Quelques looks en Jeans, à la tonalité naturelle, défilent. On retiendra la silhouette d'Irina Shayk avec son blouson, jupe longiligne et cuissardes, en total look denim. Les pièces en cuir sont exécutées avec une précision folle. Des zips sont incorporés à l'intérieur de certaines emmanchures permettant une ouverture ingénieuse, sans froisser les manches. Notamment, pour celles qui souhaiteraient empoigner dans son sac un agenda, Smartphone ou bâton de rouge à lèvres sans casser l'embrassure. Chic, chic, chic.La robe rouge vermillon de Mika Schneider, totalement asymétrique, aux découpes alambiquées, vivifie cette collection aux tonalités plutôt neutres. Toutefois, Nicolas Di Felice aime surprendre son auditoire. Subrepticement, le sol central se lève doucement comme une respiration. Le sol inspire et aspire à intervalles réguliers. Comme un souffle de vie. Emotion. Nicolas Di Felice a su délivrer un vestiaire subtil, facile à porter, original qui a circulé simplement devant nos yeux telle une brise légère et éthérée. Un petit chef d'œuvre de sincérité et de technicité. Du grand Courrèges.
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Courrèges

Automne/Hiver

2024/2025

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Dior Automne/Hiver 2024/2025 par Maria Grazia Chiuri
La maison Dior possède des archives textiles comme peu d'autres maisons. Des annales lui permettant de naviguer de décennies en décennies depuis sa fondation en 1947 par Monsieur Christian Dior. Une partie demeure visible avenue Montaigne au sein d'un musée qui lui est dédié. D'autres sont accessibles à travers de beaux livres ou documentaires journalistiques, appréciables sur les plateformes internet ou chaines télévisées. Le reste demeurant une richesse intrinsèque et préservée par la maison Dior permettant, parfois, et s'il le faut, à se réapproprier les fondements de la marque. Pour piocher et approfondir quelques codes identitaires afin de les remettre au goût du jour. Parfois, il ne faut pas grand-chose. La fameuse régénération créative. Exactement comme la mise à jour d'un logiciel. Pour cet automne/hiver 2024/2025, Maria Grazia s'est replongée dans les archives Dior pour en faire jaillir l'un des concepts récurrents de la mode : l'obsession des logos. Le réputé "Miss Dior" ressurgit donc cet hiver. Une ligne de prêt-à-porter novatrice qui nait en 1967 sous l'impulsion de Philippe Guibourgué, alors bras droit de Marc Bohan. L'idée étant d'adresser des vêtements à une clientèle juvénile, mais fortunée, qui ne désirait pas se vêtir tels que leurs aïeux mais qui appréciait cependant l'idée d'un certain apparat. C'est, aussi, la première fois qu'un logo prestigieux éclot sur des vêtements. Une sorte de mini révolution textile. Car la mode, à cette époque, n'approuvait guère la mise en avant d'un label, visuellement parlant. Méfait souvent réservé aux labels populaires ou de grandes distributions. Mais, assurément proscrit au sein d'une maison chic, revendiquant un luxe inaccessible. La cliente ne peut être conçue comme un porte-drapeau ou un panneau publicitaire. Discrétion et élégance restant deux valeurs primordiales pour une mode touchant seulement la fine fleur de la société. Cependant, les codes sont produits pour être bousculés. Alors, c'est parti. Le set-design valorise, cette fois, le travail de la plasticienne indienne, Shakuntala Kulkarni. En commun accord avec Maria Grazia Chiuri, Shakuntala Kulkarni a disposé, au milieu du podium, d'une armée de sculptures géantes, aux diverses typologies corporelles, toujours féminines, en tressage d'osiers ou de bois, dont la configuration remémore ceux de Stockman. Des cuirasses symbolisant l'idée du mouvement, du déplacement, de l'embarras parfois à se mouvoir librement dans certains vêtements. Après tous ces bons mots, intéressons-nous à cette mode Dior automne/hiver 2024/2025. Le premier look se caractérise par un oblong manteau en cachemire beige se couplant d'une chemise ivoirine et d'un pantalon aviateur beige. C'est simple mais intemporel. La jupe Miss Dior de Sara Caballero se maintient à la taille par un simple scotch ébène. Le trench, enserré à la taille comme jamais, s'enduit d'un Miss Dior, décliné tel un coup de pinceau, fait à la va vite. On discerne étonnamment une palette de couleurs restreintes. Du beige, du Camel, du noir, du blanc ou du marine. On associe le beige avec le noir. Le noir s'illumine d'un sable. Le vanille vient ourler un bleu nocturne. L'opalin venant mettre en exergue un réglisse acidulé. Des tonalités passe-partout qui s'alimentent les unes avec les autres. Les bottes cavalières, cette fois, n'enserrent aucunement les chevilles pour les laisser libres comme l'air. Amplitude. Quand un autre modèle, plus sensuel, laisse apparaitre en back-office une arabesque de brides, de ligatures en cuir. Une veste mastic, à la mesure masculine, se graffe aussi d'un gigantesque Miss Dior anthracite. Plus discret que les versions bistre. Un complet beige, six boutons, se cintre à la taille par une jupe s'immobilisant net au-dessus des genoux. La pièce classique par excellence. Avec le stetson carbone à la Eliott Ness. Quelques casquettes et bérets viennent ponctuer certains looks. Le cabas en cuir pétrole reprend le célébrissime cannage maison. Une pièce indémodable. Un micro-sac rectangulaire se gratifie aussi d'un Miss Dior en graffiti. Une jupe, latéralement entrouverte, s'humecte, elle aussi, de cette fameuse missive sixties. Une ligne directrice sur l'ensemble de la présentation. Un marcel en mousseline ample, accentué de strass diamant en ses intersections, laisse entrevoir une brassière rikiki. Une chemise en Jeans, par une action de ponçage assidu, révèle un charmant camaïeu bleuté. Les formes sont assez géométriques mais restent dans l'ensemble assez fluides. Quelques modèles se parent de délicates lignes marines s'entrecroisant comme sur América Gonzalez. Le blanc immaculé diffuse cette pureté extrême lorsqu'il apparait en total look. Avec une facette "Arty" quand le tag Miss Dior demeure sérigraphié. Beaucoup de pièces pour le jour. Seul un imprimé vient ponctuer cette présentation sobre, voire austère, en se matérialisant en quelques pièces léopard : un trench, une chemise manches courtes et un mini short. Une robe argentée, à l'esprit art-déco, viendra égayer la soirée avec ses franges tourbillonnantes. Quelques tops micro-perlés à l'aspect givré. De longilignes toilettes laissant quelques libertés pour des transparences qui ne se veulent malséantes pour un sou. Une robe chasuble, escorté d'une longitudinale cape, couleur daim, achèvera cette présentation. Une facette minimaliste plutôt rare chez Dior pour ne pas l'invoquer. Maria Grazia qui affectionne par-dessous toute la force persuasive des mots et des idées a souhaité, cette fois, simplifier le message par un élémentaire " Miss Dior ". Un duo vocables qui restera comme un hommage à cette première collection de 1967. Une mode pour une femme de conviction mais qui cependant sait rester discrète finalement. Aujourd'hui, nombreuses sont celles qui ambitionnent à devenir une Miss Dior. Mais non une Lady. Un tantinet rebelle, subversive, désobéissante tout en étant dégourdie, habile et adroite.
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Dior

Automne/Hiver

2024/2025

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Isabel Marant Automne/Hiver 2024/2025 par Isabel Marant
La mode d'Isabel Marant s'attache souvent à enfanter d'une allure féminine conquérante, bourrée d'énergie positive, toujours cheveux au vent. Une parisienne fantaisiste, bohème, insouciante, pressée mais qui reste toujours avec une attitude cool et relax. Cela pourrait paraitre pour de la nonchalance étudiée. Pas du tout, plutôt une sincérité assumée avec une démarche assurée qui laisse peu de place aux doutes. La femme Marant sait. C'est ce qui fait son charme. L'autre évidence des présentations Isabel Marant demeure son lien singulier avec ses collections précédentes qui peuvent se mixer entre elles à foison. Des pièces d'une facilité déconcertante permettant aux fanas de la maison d'utiliser à nouveau des basiques passés en les entremêlant avec les pièces misent au gout du jour.Un vestiaire qui s'achalande dans la durée. Pour l'automne/hiver 2024/2025, rendez-vous une fois encore au jardin du Palais Royal, dans la Galerie d'Orléans. Entre les colonnades et les fontaines Sphérades de Pol Bury, les mannequins débouleront d'un air décidé et résolu. Au pas de course. Angelina Kendall, mannequin que toutes les maisons s'arrachent, dévale le podium avec un manteau-poncho kaki, une robe en cuir asymétrique alezan. Les accessoires épicent ce look plutôt classique avec notamment les collants "panthère", la dent de requin en médaillon et les bijoux ethnique en métal argenté. Avec les bottines en pointe, embellis de franges à la "sioux". Le camaïeu de marron englobe avec force le look de Rianne Van Rompaey avec un manteau trois-quarts en peau retourné, un jeans en cuir, ceinturé d'une double sangles dorée étrier et d'un pullover torsadé. La définition par excellence d'un prêt-à-porter à enfiler au quotidien. La robe de Mona Tougaard intègre une capuche et prend des allures d'ailes de coccinelle dès le démarrage à la taille. On y ajoute un longiligne trench bronze pour affuter la silhouette. Mais, inlassablement avec ce collant Léopard pour exhorter et inciter le félin en soi. Loli Bahia n'hésite pas à se saisir d'un jogging jaguar qui s'allie parfaitement avec un sweater en cuir chocolat. Isabel Marant reconquiert des basiques fonctionnels pour les renouveler avec une touche plus apprêtée, notamment avec des matières nobles comme, par exemple, un cuir ultra souple. Le manteau de Mica Argañaraz s'ourle d'une doublure féline. Celle-ci s'épandra sur une robe en mousseline Far West, col rond, dont la forme générale apparait un tantinet grenouille de bénitier comme sur Luiza Perote. On le retrouve sur les collants de Felice Nova Noordhoff. La besace demi-lune s'ennoblis d'un pourtour en franges. Un pull col roulé café, carrément long, pourra faire office de robe comme sur Ella Mccutcheon. En cuir pour Ida Heiner. Quelques silhouettes au masculin déclinent l'esprit des looks féminins. Comme celui de Léon Dame qui pourrait être le miroir du look d'Angelina Kendall. La combinaison en cuir cuivre a été attribuée à la chinoise He Cong. Elle se décline en cotonnade crème sur Awar Odhiang. Avec un sac valise porté à l'épaule. Nombreux camaïeux sont liés à l'univers de la forêt et des sous-bois : caramel, cannelle brun, kaki, cacao, brou de noix, noisette, tabac, etc. Toutefois, Chu Wong vient perturber ces quinze premiers looks avec une tenue disruptive. Une silhouette qui relève et pimente le regard avec un pull en laine moucheté et un pantalon en cuir vermillon vibrant. Le même pantalon s'exhibe au masculin agrémenté d'une chemise frangé en daim poil de chameau. Avec les lunettes aviateur rouge cardinal, le mannequin a une allure de gitan élégant. Un imprimé reptile, un peu "too much" à mon goût, vient grappiller un pantalon masculin, type surfeur. Pourquoi pas. Une doudoune en cuir anthracite, gonflée à bloc, s'accouple d'un marcel et d'un jeans ton sur ton. Avec les mains dans les poches, l'attitude se fait totalement décontractée. Le gilet frangé coquelicot de Vivienne Rohner, en dentelle de cuir, s'inscrit dans un visuel de conquête de l'ouest. Toutefois, la robe/chemise, en cuir cerise, de Sun Mizrahi dégage cette énergie vitaminée qui donne la "pêche" dès le matin. On valide. Sascha Rajasalu se voit la primauté d'une surchemise frangé en daim, style cow-boy, rehaussée de clous argentés. Les pièces se suivent et concordent parfaitement entre elles. Des gilets en peau retournée, des longilignes manteaux, des ponchos, des pulls torsadés et sinueux en laine vierge, on valide ce vestiaire pour un hiver qui pourra être rigoureux. Même, si certaines pièces en mousseline légères côtoient des pièces conçues pour la fin d'année. Les bottines en accordéon descendent gaiement aux chevilles. Elles flashent lorsqu'elles sont interprétées en tonalité cerise. Les camaïeux de beige déflagrent sur des gilets, pantalons ou chemises. Toutefois, le noir, tonalité classique par excellence, vient habiller de nombreux looks analogues. Plus adapté et surement plus commercial pour déclencher l'acte d'achat auprès de la clientèle. Comme les looks de Malicka Louback, Mika Schneider ou Kiki Willems. Dans l'ensemble, la collection prêt-à-porter d'Isabel Marant pour cet automne/hiver 2024/2025 demeure d'une fluidité et d'une accessibilité sans faille. Les basiques de la marque demeurent toujours intemporels et s'octroient de légères mutations pour persister dans une dynamique de "l'air du temps". On entre dans des vêtements plaisir, avec des lignes complètement Marant, sans pour autant fleurer le "m'as-tu vu". Cette subtilité fait d'Isabel Marant une magicienne du prêt-à-porter féminin.
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Isabel Marant

Automne/Hiver

2024/2025

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Louis Vuitton Automne/Hiver 2024/2025 par Nicolas Ghesquière
Déjà dix années que Nicolas Ghesquière désigne le style du prêt-à-porter féminin de Louis Vuitton. Alors, me traverse l'esprit de nombreux moments magiques marqués par le premier défilé ou Freja Beha Erichsen présentera le tout premier look ; du défilé cruise printemps/été 2017 à Rio de Janeiro au musée d'art contemporain Niteroi ; de la présentation Automne/Hiver 2020/2021, qui sera la dernière présentation avant le confinement de la Covid-19, avec pour décorum une estrade composée exclusivement de plus de 300 choristes chantant un opéra spécialement conçu par le compositeur Woodkid ; du défilé resort printemps/été 2024 dans le jardin extravagant d'Isola Bella au Lac de Come ; du défilé Cruise sur la place du Palais Royal de Monaco qui demeurera le lieu des premiers pas, en exclusivité, de la méga top Rianne Van Rompaey ; Mais, aussi, du défilé Cruise à Kyoto dont le podium acheminait les mannequins via un pont suspendu permettant de relier les deux musées. Des moments fugaces d'une rare intensité pour les chanceux qui ont été conviés à ces cérémoniels de la mode. En être et vos yeux brilleront de mille feux pendant de longues minutes. Nicolas Ghesquière, avec l'aide de ses équipes, a le chic d'élaborer des instants précieux qui restent gravés dans les mémoires. La maison Louis Vuitton a toujours eu pour devise l'art de voyager. Des lieux incontournables ont été alloués pour des présentations mémorables : l'institut Louis Kahn Salt de San Diego, la villa de John Lautner à Palm Springs, le parc Guel à Barcelone, le pont de Jamsugya à Séoul, l'ancien aéroport sixties de New-York, le musée Niteroi à Rio de Janeiro afin de sublimer des collections surprenantes, parfois ahurissants d'inventivité. Après une décennie, on ne peut que commémorer tout ce travail accompli. Cette présentation Automne/Hiver 2024/2025 va célébrer le travail de Nicolas Ghesquière. La fête n'en sera plus que majestueuse avec ses quatre mille invités privilégiés. On discernera les sempiternelles habitués et égéries maisons, complémentés de nouveaux visages comme la chanteuse Zaho de Sagazan. Il faudra patienter que la nuit couvre le dôme en verre pour laisser les festivités s'installées. Une sphère volumineuse illumine le centre de l'assemblée. Gigantesque, à l'allure d'un virus, reliée de fils électriques et de néons, elle alterne, à intervalles réguliers, baisses et hausses de tension. Ça grésille. Ça crépite. Ça pétille. Une iconographie manifestement liée aux supers ordinateurs, souvent prédateurs de l'humanité, que l'on identifie au sein de films de science-fiction tels que Matrix, Brazil ou Ready Player One. L'ère du tout digital. Alors, quel bonheur de distinguer enfin le premier look qui aiguille nos méninges d'un monde virtuel vers du réel. Enfin du concret. Hoyeon Jung, star coréenne de la série "Squid Game", égérie maison récurrente, apparait sur le podium dans une tenue immaculé sportive. Boots à bout carré, parka type k-way, col cheminé, dont de fins plumetis parachèvent les manches. Avec une jupe corolle, aux poches latérales immenses. Tout cela rehaussé d'un sac besace, au format demi-lune. Libby Bennett suit Hoyeon avec la même combinaison. Seul le sac malle est troqué. Le k-way de Loli Bahia, gris acier, oscille entre un hybride de chemise col Mao et un coupe-vent astronaute. Un pullover bicolore se fait-il robe ? Ou bien la robe zippée se fait-elle sweater ? C'est juste un point de vue. Le top danois, Mona Tougaard, survient telle une conquérante avec cette robe longiligne et fluide, en mousseline mastic, ponctuée à intervalles réguliers de sequins argentés. Des petites variations sont observées sur les looks similaires d'Anouck Smits et Emm Aruda. Des moufles en poils soyeux viennent achever le déshabillé nocturne de Chu Wong. Angelina Kendall s'enjolive d'une robe à paniers latéraux rectangulaires, couleur mandarine, dont l'imprimé satiné réitère celui d'un attaché-case. Avec des mufles chocolat, s'il vous plait. Mica Argañaraz s'accapare d'une variante avec la légendaire toile cirée LV. Du Louis Vuitton en vois-tu, en voilà. Un pullover crème, en laine torsadé, me remémore celui porté par Coco Rocha lors du défilé Balenciaga automne/hiver 2006/2007, toujours désigné par Nicolas Ghesquière. Le fuseau laiteux se greffe de damiers en plexi souples. Des vestes, en lainage étain, ont des carrures de Wonder Woman Eighties. Un manteau, réalisé en fausse fourrure mordorée, se mouchète de pois carbone sur le top français Alix Bouthors. Du lamé doré vient parer quelques vestes et jupes tubulaires voguant au-delà des genoux. Les suivantes, en fines mailles lainées, s'incrustent d'un tie&dye en strass diamant, couronnées de duvets aériens éthérés. Une réinterprétation d'un blazer en brocart, faisant penser à ceux de la collection printemps/été 2018, s'invite autrement sur le podium. Avec un trait plus rectiligne sur Kristine Lindseth. Mathilda Gvarliani assure sur le podium avec une veste brodée à profusion de fils d'or, cuivre et argent. Une surabondance de brillance que j'adore. Une ligne totalement couture avec quelques intonations à Monsieur Saint-Laurent. Idem pour celle d'Apolline Rocco Fohrer. Des jupes "méduse", aux froufrous gitans, viennent escorter un veston zippé ou un simple tee-shirt immaculé tel que sur Mika Schneider. Un clin d'œil charmant s'appose sur les bonnets qui empoignent des allures d'oreilles de renards. Nicolas Ghesquière s'est surpassé pour cette collection décennale. Beaucoup de propositions créatives et récréatives. On s'amuse avec des vêtements qui s'inscrivent dans une veine cocasse et finalement plaisante. Une mode qui véhicule une véritable joie à se vêtir, tout en restant complètement originale. Presque extravagante quand elle dessine des épaules en fourrure XXL sur América Gonzalez. Rianne Van Rompaey ferme cette présentation magistralement. Tout de noir vêtu, elle subjugue avec un boléro/cape, en cuir grainé, et une filiforme jupe gitane, déstructurée et dissymétrique, recouverte de similis plumes en mousseline, couleur Jai. La classe absolue.
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Automne/Hiver

2024/2025

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Loewe Automne/Hiver 2024/2025 par Jonathan Anderson
Loewe est devenue, sous l'impulsion de son directeur artistique J.W. Anderson, la maison la plus estimée et regardée de la Fashion Sphère parisienne. Notamment parce qu'elle a évolué vers un univers Arty permettant de générer de l'émotion à son vestiaire, couplé à un désir irrépressible de porter des pièces radicales. Sans compromis. L'inclination inconditionnelle de son directeur artistique pour de nombreux artistes contemporains (Peintres, sculpteurs, portraitistes, performeurs) y est pour tout. J.W. Anderson est parvenu, avec les années, et un acharnement certain, à trouver l'équilibre entre domaines des arts et de la mode. Une fusion parfaite permettant de faire émerger des designs textiles singuliers, totalement à part, n'appartenant aujourd'hui qu'à l'univers de la maison Loewe. Pour l'automne/hiver 2024/2025, Jonathan Anderson a désiré mettre en valeur le travail pictural du peintre new-yorkais, Albert York. Un peintre du 20ème siècle peu connu du grand public. Une peinture naïve, un tantinet enfantin, qui met en valeur la nature et ses paysages. Principalement des bouquets de fleurs. Accrochées sur des murs de couleur absinthe, ces toiles rompent avec cette monotonie monochromatique du set-design. Un set-design bâtit autour d'une enfilade de pièces et couloirs dans un monochrome Lichen. Chaque invité possède donc un front-row ce qui est rare pour ne pas le mentionner. Un sacré avantage pour observer, examiner, contempler chaque détail avec minutie des pièces de J.W. Anderson. Le design sonore est élaboré avec soin et attention. Une sorte de panachage de voix en échos, de sonneries de téléphone des années 80 couronnées de beats de batterie. Fusion sonore. Une interminable robe, col mao, aux innombrables bouquets fleuris, vient ouvrir la présentation. Un large ceinturon doré, posé sur le nombril, vient absorber le textile exhalant deux ouvertures triangulaires latérales, laissant apparaitre joliment les hanches. Cet imprimé parait d'une fraicheur sans faille. Les bouquets floraux seront le trait d'union récurrent lors de cette présentation. La suivante demeure une réplique identique, mais dans un bleu Klein majestueux. Le travail de montage parait d'une efficacité redoutable. La troisième, analogue, se teint d'un vert d'eau adorable. Une veste smoking queue-de-pie s'embellit d'une longue jupe plissée assimilant une multiplicité de roses anciennes. On peut la troquer avec une jupe aux impressions radis, navets ou champignons de Paris comme sur la new-face Olivia Palermo. Les imprimés sont exécutés avec une incontestable dextérité telle que la robe immaculée, col mao, qui se modifie doucement en imprimé peau de chèvre. Ou en épiderme d'autruche. Un pantalon, en denim délavé, s'apparente à un jodhpur sur la ravissante française Alix Bouthors. En velours tie&dye chocolat sur le top Karolin Wolter ou caramel sur Mica Argañaraz. Cette dernière l'accorde avec un top, sans manches, tricoté, aspect "pelote". Libby Bennett a hérité d'un manteau/chasuble assez austère. Architecturé, de forme pyramidale, le peps vient de ses bottines en cuir verni vermillon, imitation alligator. La version rebrodée d'une quantité incommensurable de perles, représentant un canidé couché, probablement issue d'une toile d'Albert York, est somme toute beaucoup plus joyeuse. La version marinière demeure, d'un commun accord, moins surprenante. Nonobstant, le top Tanya Churbanova demeure éblouissante avec son sweater et jogging entièrement brodés de milliers de micro-perles en verre imitant un rapace perché sur le branchage d'un arbre. Deux pièces ahurissantes qui pourraient incarner cette veine couture sans complexe. Les manteaux en laine, gris souris ou ébène, de facture absolument classique, s'ornent, en leurs encolures respectives d'impressions vaguelettes, "cheveu-de-Vénus", comme sur le top chilien Sara Caballero. Des tubes en aluminium, type tuyaux d'orgue, viennent blinder le col d'un smoking classique. Toutefois, le manteau smoking queue-de-pie marine de Chu Wong se rehausse d'un pantalon ample gris hachuré et de chaussons, type Birkenstock perlés. Les coiffures "bols", couleur jais, ne tergiversent pas à s'attribuer quelques traits de couleurs monochromes sur le front : vert émeraude, bleu saphir, violet améthyste ou bleu turquoise. Des couleurs de pierres précieuses pour une collection qui se veut être un véritable trésor vestimentaire, un magot stylistique exceptionnel. Une robe moulante, col cheminée, accroît un tartan polychrome dans un format XXL. Un effet visuel graphique splendide. Des blousons légers et caleçons shorts empruntent le design de quadrillages monochromes pour céder un effet athlétique. Peut-être de marathonienne. Julia Nobis a le droit d'empoigner un sweater gris acier qui se bouloche à la taille par une technique de tricotage à l'effet nuages. Mona Tougaard apparait sérieuse dans son trench marin de commandant de frégate. Beige pour Rosaline Fuchs. Les derniers looks au masculin, avec cravate, gilet en laine papy, col en V, sans manches et pantalon à pinces larges, s'octroient la lourde tâche de redessiner la silhouette avec une large ceinture ennoblie d'un trio de lignes cloutées. La touche absolument "Arty", avec peut-être un accent Moghol, venant achever et clôturer une collection prêt-à-porter automne/hiver 2024/2025 d'une richesse inouïe. Prodigieusement mode.
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Loewe

Automne/Hiver

2024/2025

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Miu Miu Automne/Hiver 2024/2025 par Miuccia Prada
Ecrire sur les présentations de prêt-à-porter demande souvent de l'imagination particulièrement lorsqu'une collection manque d'entrain, de dynamisme. Quand l'inspiration n'est pas au rendez-vous alors la rédaction devient vite lancinante et léthargique. A mon humble avis, il ne faut surtout pas donner de crédit à celles qui sont insipides. Rester seulement silencieux. A contrario, personne ne me sollicite à rédiger chaque saison un condensé de la fashion-week. C'est un entrainement que je m'impose. A moi-même. Une routine. Un exercice peu aisé à réaliser car redondant dans la forme, mais non dans le fond. Alors pourquoi ? Simplement parce qu'au-delà des mots, certains labels me font rêver et "transplaner" vers des imaginaires jouissifs ; ou pendant quelques instants, on oublie un monde souvent redondant et peu avenant. Un défilé au firmament vous transporte vers une sphère de grâce et de félicité. En écrivant, je souhaite surtout fixer ces émotions. Mes émotions. Chez Miu Miu, on reste toujours bercé dans un univers corrosif et séduisant. La fameuse pièce inattendue fera certainement fureur sur ce podium et envahira rapidement tous les magazines de mode branché. Il est indubitable que Miu Miu imprime sa griffe inéluctablement dans la sphère de la mode parisienne. Lors de cet automne/hiver 2024/2025, Miu Miu a sollicité une atmosphère sombre, un peu terreuse avec ce long podium café. Karolin Wolter arpente la première ce longitudinal podium chocolat. Un manteau châtaigne, rectiligne, vient se poser délicatement aux genoux. Le pantalon blanc se couple d'ourlets revers. Très dandy masculin. Des gants gonflés, en cuir verni, achève un look totalement classieux. Les propositions suivantes garderont la même ligne mais ajouteront aux manteaux des tonalités vermillon, carbone, marine ou chocolat noir. S'il faut un nouveau manteau cette saison, il sera à aller piocher dans le vestiaire Miu Miu. Une robe Baby-Doll, crème, laisse entrevoir un décolleté demi-lune sur le mannequin Yura Romaniuk. Des broches Marguerittes, en étain, viennent se clipper à l'épaule gauche. Les gants, en cuir fauve, prennent l'apparence de ceux utilisés dans le secteur de la métallurgie. Vibration industrielle. Les collants en laine se fondent totalement avec la couleur de la robe. Le ton sur ton est de retour. Les derbys demeurent toujours de facture intemporelle. La collaboration avec le chausseur Church, appartenant au groupe Prada. Une veste acajou, étriquée, à la carrure bien étudiée, aux épaules tendues, totalement sixties, stoppe net au-dessus du nombril. La jupe, elle, vient frôler les genoux. La paire de gants orange, au format XXL, ajoute un vif focus visuel. La version vert fluorescent demeure d'un impact visuel digne d'une cible des Jeux Olympiques. C'est audacieux. Toutefois, Miu Miu adore jouer des contrastes. Après un flash éblouissant, la marque milanaise réintègre un stylisme plus fonctionnel, plus assimilable au jour le jour. Un chandail, bleu marine, se marie avec un pantalon "Gatsby" gris souris. Complémenté de souliers anthracite. Un cardigan, en laine ardoise, peut faire évidence avec juste un collant sapin. On peut éventuellement ajouter quelques broches pour illuminer une pièce de facture basique. Beaucoup de pièces, au visuel passe-partout, mais garnies et bourrées de détails cachés, s'ornent de tons marine, gris, charbon, bleu marine, Camel et fauve. Comme le manteau de May Anderson, ancienne muse Miu Miu, qui présente un manteau, trois boutons, totalement minimaliste. Toutefois, la pièce que tous les afficionados attendent est celle qui deviendra iconique. Elle se présente sous forme d'une jupe légèrement plissée, un tantinet corolle, et qui se tamponne joyeusement d'immenses fleurs contemporaines : en mauve, vert émeraude ou rose fuchsia. Leurs embasements peuvent se teindre en jaune citron, violet électrique ou vert fluo. Un design très Warholien. On les accorde avec un boléro cintré en laine, une parka de sports d'hiver, un sweater à capuche ou une chemise minimaliste. Ce même imprimé, fond vert pour fleurs rose fluo, peut venir galvaniser un total look composé d'une chemise seconde peau avec une jupe crayon. Elle peut s'atténuer en mixant un gris acier et des fleurs caramel. Les vestes en cuir, à la ligne près du corps, s'immobilisent au-dessus du nombril, à la taille ou plus bas. Elles empoignent seulement des tonalités obscures. Quelques manteaux en simili fourrure de visons tels que sur le top californien Gigi Hadid qui l'additionne d'une robe infirmière immaculée. On les retrouvera en version ébène, en final de cette présentation, presque "dadame" sur Amélia Gray et Hilary Rhoda mais totalement juvénile sur Mica Argañaraz avec son jeans taille basse. Quelques tailleurs en daim dans des camaïeux café. Le bleu azur demeure une couleur qui s'offre avec parcimonie tout au long de cette présentation. On l'apprécie sur des chemises classiques mais aussi sur une robe simplissime, sans manches, accordée d'un simple rang de perles. On recouvre ce bleu azur sur un deux pièces allouées au danseur étoile, Guillaume Diop. Un imperméable, de forme factuelle, s'épaissit par le biais d'une surépaisseur duveteuse. Kristin Scott Thomas passe sur le podium. Rien à signaler. Mais, la véritable star de cette présentation s'avérera le Doctor Qin, soixante-dix ans, originaire de Shanghai et, fan absolue de l'univers Prada et Miu Miu, qu'elle illumine en présentant tous ses looks acquis depuis des années à travers son compte Instagram. Miuccia Prada lui a choisi un look impeccable avec un manteau dandy, gris perlé, embellie et parsemés de fleurs en métal argenté. Quelques pulls, jupes en angora, un tantinet peluché, aux couleurs vives et pétillantes, reprennent l'entière configuration de pièces Prada de l'automne/hiver 2007/2008. Doctor Qin pourra ainsi ressortir ces anciennes pièces vintages, toujours au goût du jour. Pour les sorties entre amies, la femme Miu Miu se réservera pour des robes chiffonnées, sans manches, d'une extrême légèreté. Un tissu de soie venant frôler la peau comme une caresse. Elle se fait champagne sur Julia Nobis. La petite robe noire sera de sortie avec trois versions décolletées : en demi-lune, ouverture centrale ou bien dorsale. Des robes pérennes finalement pas si sage. L'imagination sera toujours de mise chez Miu Miu. L'inspiration ne manque pas et fuse à l'esprit tel un éclair. Particulièrement lorsque les vêtements de cette saison hivernale diffusent une envie irrépressible de sauter dedans. Une collection riche en pièces diverses et variées, pouvant être porté par le plus grand nombre. Seuls les cordons de la bourse seront un frein pour s'offrir une belle pièce. Mais, un Miu-Miuphile avéré ne se laisse pas modérer par un simple chiffre sur une étiquette.
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Miu Miu

Automne/Hiver

2024/2025

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Paco Rabanne Automne/Hiver 2024/2025 par Julien Dossena
Après le décès de Paco Rabanne, en début d'année, Julien Dossena lui avait rendu un vibrant hommage lors de sa présentation prêt-à-porter printemps/été 2024. Toutefois, le directeur artistique a souhaité se délester définitivement du prénom Paco pour ne conserver seulement que le nom Rabanne. Valoriser un patronyme permet de sauvegarder l'essence même de la marque, tout en faisant abstraction de la présence de son fondateur. L'inscrivant définitivement hors de la gouvernance du navire pour mieux valoriser son travail de directeur artistique dont il devient garant à 100%. Cela a été le cas notamment pour les maisons de couture Saint-Laurent ou Schiaparelli qui ne se prénomment aujourd'hui exclusivement par leur patronyme. Pour l'automne/hiver 2024/2025, Julien Dossena a désiré orienter le prêt-à-porter Rabanne vers des lignes plus ordinaires. Surement des pièces plus portables pour un quotidien de citadin.On perçoit cette appétence irrépressible pour un mélange de tonalités, de matières, d'imprimés pour en faire émerger des looks extrêmement chamarrés, hétérogènes et bariolés. C'est dans la mixité et l'agencement de diverses pièces vestimentaires que la mode Rabanne prend toute sa dimension créative. Elle s'enivre d'un air bohème. Les marqueurs identitaires habituels demeurent beaucoup moins visibles. Moins perceptibles. Même si le métal persiste comme l'ADN premier de la maison, il investit par petites touches certaines pièces vestimentaires avec des micro-clous, rivets ou chaines argentées. Le métal peut être aperçu subtilement via des côtes de maille hyper fluides, imprimé en technicolor comme sur la chemise bleu acier de Sacha Quenby. Il parait très peu visible. Il laisse place aux nombreuses matières et étoffes qui prédestinent à une collection riche d'un point de vue stylistique. Une sorte de melting-pot textile. Loin d'être péjoratif, cette envie incite d'une autre manière à aiguiller l'univers Rabanne vers des nouveaux horizons. Le top australien, Julia Nobis, a été choisi pour ouvrir le défilé et transmettre l'ambiance de l'hiver Rabanne. Les cheveux lâchés, naturel, Julia mélange divers tartans de différentes envergures et coloris : bleu roi pour la chemise, anthracite pour un pantalon évasé, anis et vermillon pour un chandail ample. Une amoureuse du tartan dépareillé. On ajoute une veste carbone dont les manches s'additionnent d'un ourlet tabac extra-large. Loli Bahia s'accommode d'une mini-jupe fendue qui superpose chemise beure clair, longue veste classique et manteau fausse-fourrure chocolat. Son collant chair se grippe de fleurs en métal. Sa besace grappille les fameuses pampilles de métal. Des imprimés floraux multicolores prennent la tournure d'estampes chinoises. Un pullover en cuir, col rond, à l'esprit motard, se matelasse de losanges qui se teignent dans un trio de couleurs chamarrées : marron, lactescent et charbon. La mini se confectionne d'un puzzle de fleurs en cuir fauve. Son collant opaque se cloue, à intervalle régulier, de demi-sphères en alu. Un look complexe dans sa modélisation. Une veste de col blanc, en cuir ébène et encolure vermillon, alterne jupe vichy noire, sous veste en python jaune topaze et chemise style western anis, à carreaux carbone, sur la française Alix Bouthors. Les perfectos se nouent autour des hanches comme un ceinturon. La jupe ouverte peut se matelasser d'un vert opaline tendre sur la chilienne Sara Caballero. Idem pour la veste cuivrée d'Angelina Kendall. Apolline Rocco Fohrer s'animalise avec son pullover à l'imprimé "Marsupilami". Les bottes pompiers harponnent des teintes lie de vin ou pétrole. Awar Odhiang demeure imposante avec sa tenue graphique et géométrique à souhait, presque plaid à l'anglo-saxonne. Les stries s'entrelacent et s'entrecroisent en de gigantesques dallages à l'intonation absinthe. Le longiligne trench de Karolina Spakowski se maquille d'un pied-de-poule inédit turquoise. Cet imprimé classique peut s'estampiller sur un Marcel, en côte de maille liquoreuse, sur Mika Schneider ou sur une robe tubulaire, sans manches, sur Sofia Steinberg. Une jupe à pois fluide s'agrippe d'une ceinture en franges sur Ella McCutcheon. Des franges à l'indienne sur une robe mimosa viennent entourer les hanches et magnifier la démarche d'Anouck Smits. Ces dernières viennent claquer les jambes de Luiza Perote à cadence régulière. Un pullover hivernal intègre des illustrations kaléidoscopiques de plumes sur Sun Mizrahi. Pour se sentir intégralement au chaud, on opte pour le long trench de Dana Smith en fourrure synthétique d'un camaïeu cacao. Le soir, Victoria Fawole enfile une robe courte, en côte de maille métallique, qui se rehausse d'une fine mousseline souffre, ponctuée de strass diamant. Toujours en côte de maille, couleur carbone, ennoblie d'exquises fleurs argentées, Diane Chiu ajoute une jupe déliée à l'allure provençale. Une proposition mode Rabanne ou Julien Dossena insuffle une fougue adroite afin de cumuler des pièces vestimentaires qui restent au demeurant intemporelles dans la forme, mais beaucoup moins dans l'arrangement stylistique. On entasse et amoncèle les strates textiles. On ajoute des franges, des chaines, des pampilles pour avoir une French Touch bigarré et disparate. L'accumulation demeure, finalement, la clé Rabanne pour transcender son style pour cet automne/hiver 2024/2025 et muter vers une allure complètement hype.
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Paco Rabanne

Automne/Hiver

2024/2025

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Prada Automne/Hiver 2024/2025 par Miuccia Prada et RafSimons
Pour l'automne/hiver 2024/2025, Miuccia Prada et Raf Simons ont navigué vers une contrée connue mais légèrement délaissée (abandonner) par la marque depuis quelques saisons. En mettant à l'honneur des silhouettes plus "comme il faut", voire un tantinet conservatisme, ils redessinent des apparences assurément traditionnalistes. Commercial pourrait médire les modeux qui conversent de ce que doit être la mode. Toutefois, cela fait du bien ce retour vers un certain conformisme. Des basiques assurément, mais pas édifiés à la va vite. Beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Avec, il me semble, l'idée attachante vers un come-back, une réinterprétation des premières collections de la maison. Des silhouettes qui s'attachent principalement à façonner des vêtements qui ne doivent pas se démoder dans l'année. Une démarche de longue haleine pour une approche visionnaire de la mode par Miuccia Prada. Des vêtements d'un classicisme fou, épuré, entremêlant des décrochages, des discontinuités, des accidents textiles faisant la richesse de cette présentation automne/hiver 2024/2025. Les nœuds, bouclettes, accroche-coeurs demeurent à l'honneur au sein de cette collection. On les aperçoit sur de nombreux looks. Ainsi, le premier passage demeure une ode magistrale à cette facétie qui assiège la totalité d'une robe sans manches. La version dragée apparait comme celle qu'on remarque instantanément. La magenta, celle qu'on choisira. Le nœud peut se faire bijou, collier strassé, sur un pullover aux mailles tricotées. Un autre, sur une robe laiteuse, surmontée de lès en fausse-fourrure aux emmanchures, s'offre en son centre une recomposition d'une rose clarifiée. Les jupes s'ourlent délicatement de ce lien sous forme de cordons. Sage et efficace. Toutefois, ces nouages de liens prennent toute leur majesté quand ils paraissent furtivement en dos de certaines silhouettes. Ils retiennent, maintiennent, soutiennent, fixent, attachent les modèles avec maestro et, parfois, les retenant sur un fil. Bordeline. Le verso devient presque plus important que le recto. Notamment lorsqu'il s'adjuge d'un trio de volants torrentueux dans le dos. Les vestes s'allongent. Prennent l'apparence de quadrilatère textile. Elles recouvrent une carrure plus réduite au niveau des épaules avec un dos d'une exiguïté comme jamais. Telle que sur Julia Nobis avec cette magnifique laine chinée ambré. On abandonne la tendance oversize, de mise depuis déjà plusieurs saisons, pour reconquérir une silhouette beaucoup plus carénée. Les jupes galbent les jambes en exécutant une ligne crayon et s'immobilisent juste en-dessous des genoux. Un style secrétaire années cinquante. Un twin-set, vraiment mignon, n'hésite pas à dépareiller et mixer un chandail rose bonbon avec un pull vert chartreuse. Un effet qui attise l'œil vers le haut du buste qui, d'un coup, s'amincit avec une jupe crayon filiforme. Ce duo peut investir une version parme et vermillon sur la française Alix Bouthors. Un pull jaune tournesol, manches courtes, étriqué, s'accommode d'une interminable jupe en lainage chiné gris souris. Une autre jupe à pinces permet, sans conteste, une certaine fluidité de mouvement. Ce look d'un classicisme sans faille se fissure avec cette casquette atypique, à la configuration de celle de la garde républicaine, couvert de plumes ébène. La casquette peut aussi se draper ou s'enrubanner d'un velours vieux rose comme sur Awar Odhiang. Le sac s'insère au creux à l'encoignure du coude par l'intermédiaire d'une astucieuse sangle en cuir ; une sorte de bracelet ceinture : une "brature". Ingénieux, les responsables des accessoires ont suscité une manière originale de supporter son sac. Des sacs qui voguent vers des horizons d'un conformisme avéré. Idem pour les escarpins qui poursuivent vers un design effilé, à la talonnette pyramidale minimale, dont les brides, en satin coloré ou cuir, recouvrent délicatement les pieds avec des formes en croisillon, V ou d'une seule ligature. Des bottes motardes peuvent être l'alternative pour concéder à la silhouette une facette beaucoup plus "On the road again". Le trench en cuir demeure dans une configuration des plus communes. Toutefois, le perfecto moule le buste comme une seconde peau. Il se fait presque corset. Il s'additionne d'un duo de jupes superposées et surprenantes. L'une en coton lactescent et minimaliste s'adjoint d'une seconde en cotonnade gris chiné qui se dessine queue de pie. Un travail intéressant de modélisme. Deux Teddy en cuir s'adjoignent d'un P élancé sur le cœur. P comme Preppy ou comme Prada ? Une simple chemise cintrée, bleu layette, bridée au col, se complète d'une jupe en coton blanc qui reste maintenue par un élémentaire lacet au niveau de la hanche. Une autre jupe, à l'intonation des draps anciens en lin de nos grand-mères, s'ourle de petits damiers en dentelle détourée. Un détail qui fait tout le charme. Deux chemises aux trios de rayures grenadines viennent "pepser" les looks austères de Maria-Carla Boscono et de Katlin Aas. Des robes tuniques, sans manches, à l'allure minimaliste, se taguent verticalement d'arabesques florales en velours dévoré dont les tonalités fluctuent entre le fuchsia, chocolat, aigue-marine ou ocre. Les couleurs sombres viendront achever cette présentation dans un tissu nylon. On remarque surtout les matières jacquard ou brocart qui demeurent toujours ténébreuses et étincelantes. Inlassablement ordonnés avec des nœuds en velours vifs qui tranchent avec le tissu moiré. Brocart réglisse aux nœuds de velours turquoise ; Brocart chocolat incandescent aux nœuds de velours violet vibrant ; Brocart aigue-marine aux nœuds de velours émeraude. Miuccia Prada et Raf Simons ont su, avec brio, faire émerger une collection automne/hiver 2024/2025 qui, aux premiers coups d'œil, tend vers un classicisme avéré, modéré. Malgré cela, en observant plus distinctement, on découvre qu'elle ne l'est finalement pas. Les détails, les pliages, les repliements, les maintiens, la modélisation, tout demeure dans une complexité cachée.
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Prada

Automne/Hiver

2024/2025

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Sacai Automne/Hiver 2024/2025 par Chitose Abe
Pour l'automne/hiver 2024/2025, la maison japonaise Sacai perdure dans ces jeux de set-design avant-gardiste avec cette fois une lignée de barricades en néons érigée en érection. Une barrière virtuelle, une frontière pouvant être clivante. La luminosité blafarde, voire glaciale, s'intègre à ce podium grège qui se veut labyrinthique. Inextricable podium qui, d'un coup, permet à chacun des invités d'obtenir un Front-Row. Dans ce dédalle alambiquée apparait Mona Tougaard, hiératique, avec une parka carbone surdimensionnée, dont les manches se disloquent élégamment, habilement. Les cuissardes s'enfilent d'un trait. Oblongues, elles se maintiennent tels des buildings verticaux et viennent frôler avec parcimonie son anorak. Presque un effet pantalon. Un "Pantaboot", aux allures de bottes de Fisher Mann. Pas commode pour trottiner toute la journée. Un visuel Streetwear mêlant allure Suprême et Balenciaga.Le blouson sphère de Rianne Van Rompaey englobe le buste comme une bulle de savon. Des simili cols-roulé "collerette" viennent habilement couvrir les gorges des modèles, dans des tonalités vitaminées telles que le rose bonbon, bleu ciel, moutarde, potimarron ou turquoise. Les manteaux albâtre, aux carrures stylistiques d'un Claude Montana, parviennent à casser la noirceur des premiers passages. La robe-pullover "parachute", à grosses cotes de maille, se fractionnent en son milieu en plusieurs rectangulaires perpendiculaires. Toujours à enfiler avec les bottes "pêcheurs" comme sur Sascha Rajasalu. Les manches du pullover peuvent s'élargir aux niveaux des coudes pour enfanter un effet "manche à air" comme sur la jeune Rosalieke Fuchs. On perçoit le travail méticuleux sur l'architecture du vêtement pour engendrer des formes novatrices et originales. La créatrice Chitose Abe affectionne tout particulièrement ce travail de recherche minutieux sur les formes tel un ingénieur pourrait l'effectuer avec l'étude de nouveaux matériaux. Des formes peu banales qui peuvent allier individualité stylistique avec l'envie profonde d'une certaine aisance et confort. Toutefois, quand le top français Alix Bouthors déambule sur le podium avec cette robe chandail Hobo, aux mailles tricotées béantes, presque toile d'araignée, on a une fulgurance pour le travail manuel et artisanal des sœurs Mulleavy pour leur marque Rodarte. Un de leur hit de l'automne/Hiver 2008/2009. Jeanne Cadieu, toujours impassible, s'embellie d'une robe houille, brodée de multiples fils de laine, permettant de gonfler une silhouette menue-menue. Idem sur Julia Nobis et Sihana Shalaj. Une besace demi-circulaire, au pourtour de soucoupe volante, s'agrippe d'une seule main. Presque manchette. Des chandails, en laine chiné, vert malachite, englobent les silhouettes délicates de Mika Schneider et Luiza Perote. Chitose Abe insère quelques pièces en jeans brut au sein de sa collection. Cela peut se concrétiser par des parements en denim sur une veste cape par exemple. Un caban, à double boutonnage doré, se boursoufle au niveau de la taille telle une doudoune hivernale chargée d'un savoureux duvet. Un effet pneumatique pour une irrépressible appétence à se rouler dans une couette bien douillette. La robe caban demeure un tantinet cabotin sur la néerlandaise Felice Nova Noordhoff. Le trench pétrole déstructuré de Maria-Carla Boscono s'allie avec une longiligne robe en mousseline, ton sur ton, et virevoltante. Aussi, on recouvre le travail charmant sur les chemises qui peuvent, si elles sont enfilés seules, faire office de robe ultra-courte. On œuvre sur un visuel bicolore, comme le bleu ciel et noir. Des effets graphiques pouvant affiner une silhouette lorsque que les manches se teintent en pétrole et le parement central en céruléen.La chemise azur de Katlin Aas se découpe à la taille, en lanières parallèles et identiques. Des costumes absolument désorganisés, voire troublés, à l'allure masculine, fusionnent deux types de lainage : le premier uni s'accorde avec un second aux simples stries marronnées, générant des lignes de carreaux constants. L'aspect final procréant un hybride stylistique des plus troublants sur l'iconoclaste russe Natasha Poly. Presque une physionomie d'automate désarticulé. On valide. Retour sur le podium d'anciens mannequins comme Jac Jagaciak, Jessica Miller, Malgosia Bela, Sara Blomqvist ou Anne-Catherine Lacroix. Un plaisir de les voir à nouveau. Des femmes au physique bien trempé. On retrouve quelques récurrences chez Sacai avec des pièces à la tonalité militaire (Kaki, beige) dont un boléro/parka élégamment porté par Ali Dansky ou des matelassages serpentins. Awar Odhiang dévoile une robe pullover rectiligne, composée de linéaires en sequins argentés, dont ces derniers crayonnent un duo de poches au niveau de la poitrine. Les chemises blanches mettront un point final à cette présentation en les étayant d'un micro chandail comme sur He Cong, d'une veste militaire carbone sur Ying Ouyang ou d'un pullover trompe l'œil sur Ida Heiner. Vittoria Ceretti clôture le show dans cette robe/smoking asymétrique et totalement déstructurée. La mode de Chitose Abe en impose par des choix précis de matières, une agglomération de tissus techniques, des entrechoquements de coupes déstructurées ou des longueurs "trop-trop-trop" qui finalement dessinent un vestiaire atypique et contemporain. Un style qui s'inscrit dans une niche singulière mais qui demeure, somme toute, portable pour celle qui aimera dévoiler qu'elle a du "chien". Et un goût certain pour une mode qui se définit comme pointue.
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Sacai

Automne/Hiver

2024/2025

YG
 
Saint-Laurent Automne/Hiver 2024/2025 par Anthony Vacarello
Une expérience inspirante que le show Saint-Laurent automne/hiver 20214/2025 ! Quelques indices feutrés devraient attirer l'attention des quelques happy few invités pour un évènement select dont le préambule se veut sensuel et potentiellemnt érotique. Peut-être le jeu de tentures. On y entreverra Lili Collins, Eva Herzigova, la chanteuse Rosé des Blackpink, Virginie Efira, Linda Evangelista, Catherine Deneuve ou Rosy de Palma. Bref, un parterre de célébrités faisant le buzz, essentiellement amis de la maison. Cet espace majestueux, composé d'un duo de cercles immenses, diffuse une atmosphère presque mystique. Le sol de pierres granulées a été aspergé d'eau, provoquant cet effet luisant, réfléchissant. Comme après une simple ondée. Des tentures empire entourent pleinement ces deux salles cylindriques. Ces étoffes, probablement en brocart de velours, tamisent l'atmosphère insufflant une ambiance vénéneuse de maisons de cocottes parisiennes. Presque sulfureuse. Pareillement, l'éclairage des deux dômes disperse une luminosité digne d'une éclipse lunaire, presque crépusculaire. Un graphisme presque jailli de la dernière trilogie " Dune ". Tout est murement réfléchi pour mettre en condition les convives pour une transe communicationnelle, extrêmement visuelle. Car ne subsistera, finalement, que les images disséminées à travers les réseaux sociaux. La musique classique inspire toujours Anthony Vacarello pour accentuer ses promesses stylistiques. Une musique qui grapille bien souvent des sonorités bouleversantes. Poignantes. Une dramaturgie qu'Anthony Vacarello maitrise merveilleusement. Alors, dès que débute cette salve de violons, tous les regards se portent sur le premier modèle supporté par Penelope Ternes. On ne peut s'arrêter sur cette robe bustier, seconde peau, de couleur miel, d'une folle indécence. Car complétement transparente. D'une liberté folle aussi. Car ne faut-il pas être totalement libre, dans sa tête et son corps, pour décider d'enfiler une telle pièce. De la porter aux yeux de tous ? Une robe élaborée dans une matière rarement utilisée pour du prêt-à-porter, un maillage en nylon usité pour la confection de bas et collants. Ça serre, enserre, ressert. Un effet skin-dress que Karl Lagerfeld avait enfanté lors de ses collections printemps/été 1994 et automne/hiver 1994/1995. Presque tous les modèles de cette présentation Saint-Laurent sont confectionnés et stylisés à partir de matière cristalline. Un démesuré caban Camel, architecturé telle la carrure d'un bodybuilder, réoriente la silhouette vers une bienséance plus convenable. Même si la jupe-collant dépasse et laisse paraitre cet éclairage coquin. Un second caban en cuir réglisse, à l'allure caoutchouteuse, s'accouple d'un simple collant. Un autre look, totalement sage en apparence, avec son chemisier lavallière, sa jupe crayon et son ceinturon en cuir, siglé à la taille par un YSL, va d'un coup se torsader vers moins de pudibonderie avec ce tissu d'une limpidité corporelle. Une robe/pull col-cheminée lilas s'amuse d'un cliché canaille en se concluant avec une apparence jarretière. Cette dernière peut se procurer en version satinée doré ou chocolaté. Anthony Vacarello échaude cette irrévérence particulière liée à la maison en concevant des looks aux lignes traditionnelles mais qui, par l'emploi d'une matière décalée, les retranscrit vers une sphère hardie : celle de l'audace polissonne. Certaines robes, aux plissés latéraux, exhortent d'une physionomie de momies stylisées. Un effet stylisé dû aux superpositions de transparence, comparables aux fameuses bandelettes. Les couleurs sont savamment élaborées et s'orientent toujours vers des tonalités monochromes et chaleureuses. Elles se promènent en monoblocs avec des tons olive, ocre, safran, poil de chameau, moutarde. Quelques pointes de pourpre, argile, violet ou bleu marine. Quelques looks délaissent le monochromatique pour se soustraire à un élégant bicolore tel que sur les tops Rianne Van Rompaey en beige et cacao, Angelina Kendall en vermillon et gris mastic ou Sascha Rajasalu en olive et kaki. Toutes les têtes sont enrubannées dans ce lycra faisant naitre de micros-visages aux filles. Quelques besaces au format XXL, à l'apparence de duvets de cygnes, s'intercalent sous le bras. Un énorme manteau châtain, en fausse fourrure virevoltante, englobe le buste tel le Yéti. Le top argentin Mica Argañaraz accapare un des seuls costumes deux pièces croisés de la collection. Il se porte ample et décontracté. Awar Odhiang clôturera le défilé avec la petite robe noire, dominée du fameux et illustre collier cœur, chéri par Monsieur Yves Saint-Laurent lui-même. Interrogation : Est-ce que cette collection Saint-Laurent automne/hiver 2024/2025 proposée par Anthony Vacarello ne demeure-t-elle pas simplement un prétexte fallacieux pour aborder une thématique beaucoup plus profonde pouvant encore offusquer nos sociétés industrialisées, de plus en plus puritaines ? Comment aborder décemment la nudité ? De l'habiller ou de la découvrir ? Une collection qui interroge aussi sur notre rapport au corps. Ici, aucune inclusivité de corps divergents, différents. Seulement des corps filiformes. Aurait-on encore du mal à observer des corps XXl dénudés ? Toutes ces transparences, certes liées à l'univers inhérent de Monsieur Yves Saint-Laurent, se chassant les unes après les autres, ne nous renvoient-elles pas, consciemment, à notre propre rapport à la nudité. Comment l'appréhende-t-on ? Comment la gère-t-on ? Comment provoque-t-elle ces émotions ? Avec pour résultat soit une adhésion complète, un voyeurisme subis ou bien une malaisance avérée. Finalement des vetements qui demeurent un artifice d'émotions.
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Saint-Laurent

Automne/Hiver

2024/2025

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Schiaparelli Automne/Hiver 2024/2025 par Daniel Roseberry
Daniel Roseberry est encensé depuis quelques saisons par les médias et réseaux sociaux. Les stars et influenceurs, aux millions de followers, se ruent à la porte de chacune de ses présentations afin d'admirer l'esprit créatif et un peu fou de ce Texan. Ce dernier a su avec brio réinterpréter les codes maison, notamment avec des bijoux extravagants, une ferronnerie dorée et des accessoires décalés, et insuffler à nouveau cette vague de surréalisme dans une mode qui se veut avant tout portable. Alors, comment purifier un style baroque et loufoque pour l'incriminer dans un quotidien complètement streetwear ? Pour son deuxième défilé prêt-à-porter pour la maison Schiaparelli, Daniel Roseberry a souhaité conceptualiser et affiner les lignes maison. Les rendre plus abordables en majorant, de-ci delà, quelques codes identitaires forts. Le top danois, Mona Tougaard apparait en premier sur ce podium feutré. Sol grège, oblongs rideaux plissés clairs, paravents en miroirs, on se pressentirait dans un salon de réception couture, réservé à une clientèle VIP. Des boutons bijoux, aux formes diverses et variées, viennent border avec fière allure la boutonnière. Un complet à la réminiscence spirituelle de Thom Browne, maison ou Daniel Roseberry a réalisé ses classes pendant une quinzaine d'années. Le sac à main, d'aspect croco, se pare de ferronneries dorées exprimant un visage schématisé : yeux, nez et bouche. Le tailoring alterne matières précieuses au simple denim. Les couleurs demeurent dans une palette conventionnelle allant du carbone au beige, du blanc au Camel. Le jeans dévoile peut-être une touche plus factuelle et populaire. Le pantalon s'aligne dans un style cargo avec quelques scarifications tie & dye. La veste, toujours en jeans, se gonfle et s'arrondit à minima au niveau des épaules pour pulper la silhouette. La cravate peut s'ériger en tresse. Une cravate décoiffante. Les accessoires prennent beaucoup d'importance et génèrent finalement ce style si singulier à Schiaparelli: Chaine dorée insérée au creux des reins, boucles d'oreilles escargots, broche œil perçant, derbys à la configuration de pieds ou bouton serrure de porte. Daniel Roseberry s'amuse à superposer des pièces comme un marcel sous un bustier corset, par exemple. Un tartan duveteux, black&white, vient enjoliver un blazer supporté par Sascha Rajasalu. Tout en longueur, le manteau au même tartan nous propulse dans l'univers venté des Highlands comme sur Alaato Jazyper. Réalisé dans une matière angora moelleuse et virginale, il disperse cet air de pureté qui va à ravir à Saskia de Brauw. La mini jupe, en cuir pétrole, prend une forme pyramidale. Elle s'impose avec élégance lorsqu'elle est additionnée d'un collant opaque et de fines bottines aux embouts acérés, comme aperçu sur la hollandaise Mila Van Eeten. Daniel Roseberry aime exécuter des perspectives et effets visuels en introduisant des imprimés originaux et surréalistes. C'est le cas de la robe seconde peau d'Angelina Kendall représentant le contour d'un buste féminin minimaliste. Caroline Trentini reste majestueuse, voire grand dame, avec cette robe mi-panne de velours mi-jersey de soie. Absolument un look qu'aurait pu empoigner Alexis Carrington dans la série Dynastie. Ses escarpins ouverts laissant révéler une semelle vernie écarlate. Avec capuche ou casquette, les doudounes, aux allures de boléro, se greffent de quelques boutons dorés à la Versace. On les additionne d'un bermuda en velours graphite ou d'un pantalon cigarette. Une combinaison charmante mais finalement assez habituelle. Daniel Roseberry redimensionne les écailles de crocodiles en les propulsant en version oversize. Toutefois, un look tantinet tapageur sur Lulu Tenney. L'effet podium. Un blazer, fausse fourrure tabac, se complète et calfeutre d'un bustier en croco carbone. Le perfecto en cuir retourné, goudron, prend des faux airs d'aviateur sur Karolin Wolter. Le pantalon aime à se plaire ample et évasé. Avec des pinces à la taille.Des arabesques serpentines, ton sur ton, à la configuration d'implants, viennent galoper discrètement le corsage d'une robe pétrole. Un smoking, à bouton unique, s'offre le plaisir d'une simple manche sur le top allemand Karolina Spakowski. La muse et amie du créateur, Maggie Maurer, apparait telle une Pitie grecque avec cette robe bustier, aux fronces asymétriques ivoire, comme l'idée fantasmée d'un drap de bain stylisé. Daniel Roseberry se joue parfois des asymétries afin de produire un chaos stylistique sur certaines pièces telle cette robe chamois mi-chasuble, mi-djellaba. Des tenues presque essentiellement noires pour cette fin de présentation. On pourra opter pour la tenue de Lina Zhang, brodée de linéaires de perles Jai, dont le buste se divertit d'un effet trou de serrure charmant. Sur Irina Shayk, son bustier en velours se brode de scarifications d'accents perlés. Karlie Kloss demeure sensuelle dans cette robe pèlerine.Quant à Yasmin Wijnaldum, elle dénote avec ce sous-pull seconde-peau, col cheminé, presque copié-collé d'un body de gymnaste. Un vestiaire prêt-à-porter explorant à merveille l'esprit Schiaparelli mais qui, toutefois, s'allège de certaines folies artistiques de la ligne couture. Daniel Roseberry prouve une fois de plus son talent stylistique, tout en suscitant cette envie irrépressible de s'habiller chez Schiaparelli. Même si, avouons-le, la couture reste la vitrine première de cette maison à l'esprit surréaliste.
YG

Schiaparelli

Automne/Hiver

2024/2025

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