Défilés Automne/Hiver 2024/2025
Par
Yann Gabin pour PlaneteMode.com
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Alexander McQueen Automne/Hiver 2024/2025 par Sean McGirr
 
 

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Automne/Hiver

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Balenciaga Automne/Hiver 2024/2025 par Demna Gvasalia
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Balenciaga

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Balmain Automne/Hiver 2024/2025 par Olivier Rousteing
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Bottega Veneta Automne/Hiver 2024/2025 par Mathieu Blazy
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Chanel Automne/Hiver 2024/2025 par Virginie Viard
Un air normand souffle sur le podium de la maison Chanel. Une atmosphère marine venant frôler la promenade d'un Deauville idéalisé, d'un Deauville rêvé. Tellement photogénique et cinématographique. Une ville ou Gabrielle Chanel avait ouvert une boutique en 1912. Un lieu de villégiature exceptionnelle ou Mademoiselle avait su utiliser le jersey de coton afin de créer des modèles balnéaires. Matière utilisée, à ce moment-là, pour la réalisation des "dessous de corps", les fameux sous-vêtements. Elle désigne des looks pratiques pour se baigner mais aussi pour se balader, choquant quelques mondains à l'esprit étriqué. Mais, elle révolutionne les Us et Coutumes textiles de l'époque. Toutefois, Deauville demeure également une ville qui promeut le cinéma avec son festival du film américain, début septembre. Cependant, c'est le Deauville du réalisateur français Claude Lelouch qui est mis à l'honneur. Celui de son film phare : "un homme, une femme". Le duo de photographes, Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, ont pour cet événement filmé à nouveau quelques bribes intemporelles de ce classique, primé au festival de Cannes par la palme d'or 1966. Un court-métrage prestigieux avec au casting Penelope Cruz et Brad Pitt. Un écran magistral, central, projette ce remake en laissant apparaitre des visuels de couchers de soleil. Rianne Van Rompaey, un des mannequins et muses maison, a l'honneur de franchir la première cette balade balnéaire, recouverte de planches en tek. Capeline en paille bubble-gum, broche croix byzantine, elle s'embellit seulement des essentiels de la maison Chanel : longiligne manteau en cachemire ébène, chaine élémentaire dorée au pendentif double C entrelacé, bottes en daim Camel aux embouts vernis pétrole. Toujours l'éternel sac matelassé de tonalité corail. Pas plus. Pas moins. Certaines robes invectivent la configuration de marinières. Les twin-sets demeurent amples et maintenus autour de la taille par un ceinturon. Le manteau peut s'enjoliver de tartans bicolores ou de tweeds chinés. Des intonations de fruits rouges enluminent quelques tailleurs et par-dessus, dont les tons viennent s'accorder à merveilles lorsqu'ils se mélangent ensemble : framboise et fraises, groseilles et mures. Une jupe chinée tubulaire, aux mailles tricotées évasées, s'empare d'une tonalité dragée que Merlijne Schorren défend avec assurance. Des couleurs sable viennent accaparer certaines pièces comme le trench d'Alix Bouthors ou la veste d'Evie Harris. Rappelons que le beige demeure l'une des couleurs identitaires de la maison Chanel et incarnant pleinement la thématique de la plage et du bord de mer. Un large pull immaculé, agrémenté d'un pantalon évasé, à l'allure de mousse, se rehausse d'une ceinture dorée, véhicule une pure élégance sur le mannequin Mahany Pery. Idem sur Evie Saunders, en total look lactescent. Un autre pullover, en laine torsadé, de facture irlandaise, peut être la pièce essentielle pour une flânerie improvisée par temps houleux. Notamment, avec l'ajout de cette capeline rose bonbon et le sac Timeless Classic, ton sur ton. Toutefois, la robe de Rebecca Leigh Longendyke, trop sage, totalement dans un esprit mormon, sera probablement la dernière pièce à estimer de cette présentation. Nombreuses sont les associations proposées avec la combinaison veste/pantalon. Pragmatique. Une veste ambrée, en mouton retourné, demeure un hommage au blouson porté par Anouck Aimé dans le fameux film de Claude Lelouch. Cette même matière, à l'intonation caramel, se décline en divers manteaux filiformes dont les proportions apparaissent diverses et variées. Une doudoune en jeans s'accouple d'une jupe en maille couleur mandarine, vu sur Alaato Jazyper. Quelques cabans foulent le Deck en teck. A la sauce Chanel, cela va de soi : boutons "tête de lion", tweeds chamarrés aux tonalités de coucher de soleil ou tartans étincelants. Un tailleur cintrant la taille à la perfection se pare d'un brocart lamé entièrement couvert d'or. Ça flamboie sur le podium. Celui d'Olivia Vinten récupère l'iconique matelassage en losanges de la maison Chanel. Toutefois, dépareillé par une jupe tubulaire, aux mailles tricotées XXL, celui-ci estompe un look qui aurait pu être un peu trop "dame-dame". Des combinaisons aviateurs viennent cadencer cette présentation, déjà riche en propositions et looks. Mica Argañaraz demeure majestueuse avec son ensemble ample, en tweed ébène, ponctué de micro-fils argentés, faisant de son passage un visuel de nuit étoilée coruscante. La collection automne/hiver 2024/2025 de la maison Chanel demeure construite dans un univers modéré, pondéré, presque prudent. Un prêt-à-porter qui ne révolutionnera pas l'identité maison mais ne trahira pas néanmoins son esprit. Carrément moins fun et ironique que ce que Monsieur Lagerfeld aurait pu proposer. Toutefois, des pièces vestimentaires très " comme il faut ". Pas de fautes de goût. Aucuns effets podium. Et, indubitablement, en phase avec ce que la clientèle actuelle recherche : l'impeccable chic. C'est peut-être en cela que se résume et définit le luxe caché.
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Automne/Hiver

2024/2025

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Coperni Automne/Hiver 2024/2025 par S. Meyer et A. Vaillant
Cette saison, la maison Coperni voyage vers des contrées lointaines, des territoires spatiaux inexplorés, des contrées opportunes aux développements de technologies novatrices. Et, même cosmique. Le cosmos parait bien souvent comme un lieu propice à l'imagination, l'invention, la découverte. On lève les yeux vers la voie lactée pour laisser son esprit s'évadé et divagué. Rêvassé. Songé et médité. Les fondateurs, le duo Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer, adhèrent à cet état d'esprit depuis quelques saisons déjà. Notamment, en intégrant des avancées technologiques majeures qu'ils insufflent au sein de leurs créations textiles telle que la robe réalisée en direct-live avec ce procédé unique de projection instantanée de fibres textiles sur la silhouette de Bella Hadid ; ou bien l'intégration de panneaux sonores sur des pullovers et tops lors de la présentation printemps/été 2024, ode au son et sa propagation. On ne négligera pas non plus cette danse singulière avec les robots-chiens découvrant délicatement Rianne Van Rompaey de sa veste lors du show automne/hiver 2023/2024. Un moment émouvant et d'une poésie immense. Mais, également des coups de projecteurs extraordinaires permettant à la maison de se faire reconnaitre comme un label avant-gardiste. Une maison désirable. Pour cette présentation automne/hiver 2024/2025, Coperni invite les happy few dans un espace vaste, ténébreux et obscur tel un monde parallèle. Un espace charbonneux édifié au sein d'un hangar, situé à Aubervilliers, qui en son centre s'érige d'un cube énigmatique. Loli Bahia, cheveux gominés, amenés en arrière, teint naturel, blafard, et sourcils "bleachés", survient la première sur le podium avec cette veste croisée ébène incorporant une culotte échancrée. Une veste-culotte pour être plus prosaïque. Avec collants en nylon transparent. Toutefois, cette dernière devra être agrémentée d'autres pièces pour la rendre plus fonctionnel au quotidien. La version immaculée se chine de quelques scarifications de couleur grège. Sihana Shalaj adopte une version perfecto patiné avec un effet cirage réglisse. La jambe apparait réellement comme la star de ce début de show. Elle reste fine, ferme et athlétique. La parka ample, en cuir argenté, se scratche et assimile une configuration pare-feu, semblable aux combinaisons que l'on utilise dans les fonderies et hauts-fourneaux. Puis, Sascha Rajasalu apparait, gracile, évanescente, avec une chemise blanche simple qui s'adjoint d'une longiligne jupe en nylon cristallin. Elle s'érige sur toute la longueur de surpiqures, aux effets gainant, telles des ramifications. Awar Odhiang s'embellie d'une transposition robe, col Mao, sans manches, avec étiquette Coperni recentrée sur le buste. Les escarpins, de facture classique, se profilent en forme de pic. Ils peuvent se sectionner en forme d'étoile pour se déployer en protubérances triangulaires sur d'autres. Hybridation. Aymeline Valade opte pour un complet deux pièces qui me remémore un total look Helmut Lang dessiné dans les années quatre-vingt-dix. Le long manteau en fausse fourrure, poils de renard, presque peignoir, se tague aux emmanchures d'un ourlet bleu Klein foudroyant que l'on distingue sur le top australien Angelina Kendall. Jill Kortleve enfile, aussi, ce manteau/peignoir identique dans une tonalité anthracite aux rabats émeraude. Un lès en fausse-fourrure vient segmenter une parka argentée et son pantalon cigarette, une chemise en satin carbone et une jupe crayon. La veste en jeans s'ourle, elle aussi, d'un rondin en fausse-fourrure lapin. Un sous-pull satiné réglisse, extra moulant, affine la silhouette de Jeanne Cadieu. Les pantalons restent aussi dans cette veine slim. Le pullover, en laine torsadée, se déchire en lanières au niveau de la taille. Un effet frangé que l'on peut atténuer par un collant opaque charbon qui allonge la démarche. Un sweater se targue de manches ultra longues frôlant le sol telle une traine. Les montures de lunettes en aluminium véhiculent cette image de première de la classe. Des mosaïques, aux apparences de papiers aluminium, juxtaposés aléatoirement les uns aux autres, créent une robe bustier ultra courte sur Ella Mccutcheon. La robe chemise argentine de Sara Caballero se ligote à la taille par un nouage textile et s'additionne de sequins nacrés pour un effet écailles de barracuda. Un top, seconde peau, s'agrafe de boutons argentés soulignant les points essentiels du buste. Même processus pour la robe sirène de Lulu Tenney, d'une blancheur étonnante, rehaussée cette fois de rivets. De fugaces triangles en cuir viennent construire deux complets masculins tels que sur He Cong. Des mini-jupes, en étoffe boursoufflée, prennent la forme de simili soucoupes volantes comme sur Issa Lish. Toutefois, la pièce techno, tant attendue, s'incarne dans mini sac demi-lune, composé à 99% d'air, à l'allure d'une méduse irisé, exécuté dans un composite utilisé par la NASA et porté par le seul mannequin masculin du show, Léon Dame. Il s'intitule l'air Swipe Bag. Une pépite techno. Sa veste magnifique, grège, chiné, six boutons, col "goutte de pluie inversée", épaules légèrement incurvées, se la joue un tantinet Giorgio Armani. Ce look androgyne pourrait investir l'univers singulier du thriller d'anticipation "Bienvenue à Gattaca", d'Andrew Niccol. La version carbone, soutenue par Kiki Willems, s'additionne d'un slim en cuir souple. Les deux robes du final, d'une simplicité déconcertante, en blanc ou en noir, pour Maria-Carla Boscono, viennent nimber le corsage d'une auréole flottante et mouvante, entièrement couverte en duvets de cygnes. Un anneau digne d'exo planètes. Le duo Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer a su convaincre, une fois de plus, les "modeux", mais aussi les fans de mode, en allant piocher, à la fois, dans les nouvelles technologies textiles tout en ordonnant des lignes coupées aux scalpels, d'une finesse extrême. Même si le savoir-faire technique ne parait pas si prégnant au final, il reste dosé et proportionné avec parcimonie pour engendrer et générer un vestiaire attrayant, enviable et envié.
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Coperni

Automne/Hiver

2024/2025

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Courrèges Automne/Hiver 2024/2025 par Nicolas Di Felice
Courrèges est parvenu à se hisser comme l'un des labels parisiens qu'il faut absolument suivre lors des fashion-weeks. Loin demeure le temps ou la belle endormie surfait sur ses hits passés, à pérenniser son petit blouson iconique en skaï carbone, sa mini triangulaire et ses bottes immaculées astronautes. On oublie. On balaye. On dépoussière. On déblaie les acquis dépassés. La marque veut se renouveler par une écriture mode qui correspond mieux aux envies et désirs des jeunes générations. Avec la clairvoyance de son directeur artistique, Courrège développe une vision novatrice, pionnière, tout en entretenant un langage identitaire maison. On se projette dans ce nouveau monde, connecté et branché. Sous l'impulsion de Nicolas Di Felice, Courrège est arrivé rapidement à redevenir une maison séduisante, prescriptrice de tendances, jeune, soufflant l'air du temps, où l'on convoite certaines pièces iconiques pour les intégrer à son vestiaire journalier. Comme le poivre venant relever un plat. La maison Courrège a simplement recouvré de sa superbe. Toute la jeune génération de créatifs et de personnalités qui comptent se bousculent au portail de cet atelier/galerie pour venir découvrir cette collection prêt-à-porter automne/Hiver 2024/2025. Angèle, Charlie XCX, Emily Ratajkowski ou Emma Chamberlain ont été convié et sont ravies, apparemment, d'être là. De faire parti de ce sérail trié sur le volet. Sous la verrière lumineuse du carreau du temple, la salle entièrement blanche éblouit par cette clarté presque divine. Serais-ce un signe céleste ? Le sol est immaculé. Des gardes du corps gardent sérieusement le lieu et interdissent à quiconque de passer la frontière vers ce désert pur et éthéré. Alors, quelles silhouettes viendront crayonnés et maculer cette page blanche hivernale ? Premier look en noir avec un long manteau/trench, à poche kangourou, col relevé, capuche à demi enfoncée sur la tête et lunette solaire rectangulaire. Bottes fuselées en cuir. La silhouette est totalement emmitouflée et ne laisse apparaitre que le bout du nez de Famke van Hasselt. C'est sombre. Une ombre chinoise sur écran lactescent. Impact visuel puissant. Une de ses deux mains plonge dans cette poche ventrale dont la posture pourrait laisser penser à une caresse intime. Nicolas Di Felice s'arrête sur un vocable : l'intime. Une collection qui aborde l'intimité. Le rapport à l'autre. Etre avec l'autre. Etre enlacé par l'autre. Pour provoquer le frisson, le tremblement. Susciter l'émotion. Une émotion. Il y a de l'amour dans le discours de Nicolas Di Felice. Ca fait du bien de l'entendre. Les trenchs sont recalibrés, morcelés de formes concaves ou convexes pour des fentes ou ouvertures qui se veulent tout en délicatesse. Il s'amuse avec des lignes super rectilignes en leur placardant des courbes douces. Toujours avec cette main glissée astucieusement dans cette poche ventrale. Quand le même trench s'habille de vinyle, il devient plus fluide sur Karolina Spakowski. Presque comme une nappe de pétrole. Des attaches et sangles de ceinture peuvent venir se glisser sur un ourlet permettant d'ouvrir ou fermer une robe, par exemple. Ce qui permet de redéfinir une silhouette à sa guise. Ingénieux. Le cabas Holly, à la forme d'une demi-lune, au micro logo Courrèges, reste dans un design minimaliste. Il se fait presque coquillage. Pas de fanfreluches, zips ou gris-gris. Il se rapetisse en sac, porté juste au creux de l'épaule. Un accessoire sobre et pas tapageur pour un sou. Le beige investit une combinaison presque seconde peau, qui par l'utilisation d'une mousseline invisible, donne la vision qu'elle tient seul sur le buste. Comme un quadrilatère placardé sur la poitrine et laissant l'image d'un dos entièrement nu. Une sensualité assumée et relativement chaste. Natasa Vojnovic, iconique modèle des années 2000, foule à nouveau un podium avec un manteau, un tantinet austère, entièrement boutonné sur le flanc gauche et découpé par une fente ovoïde sur le flanc droit. Une dissymétrie qui fonctionne relativement bien. La robe immaculée de Luiza Perote, sans manches, col circulaire, joue l'effet miroir avec les découpes elliptiques sur le bas de sa robe. Miroir car en la retournant, on recouvre la même forme, identique au Top. Une sorte de Marcel à l'envers. Quelques looks en Jeans, à la tonalité naturelle, défilent. On retiendra la silhouette d'Irina Shayk avec son blouson, jupe longiligne et cuissardes, en total look denim. Les pièces en cuir sont exécutées avec une précision folle. Des zips sont incorporés à l'intérieur de certaines emmanchures permettant une ouverture ingénieuse, sans froisser les manches. Notamment, pour celles qui souhaiteraient empoigner dans son sac un agenda, Smartphone ou bâton de rouge à lèvres sans casser l'embrassure. Chic, chic, chic.La robe rouge vermillon de Mika Schneider, totalement asymétrique, aux découpes alambiquées, vivifie cette collection aux tonalités plutôt neutres. Toutefois, Nicolas Di Felice aime surprendre son auditoire. Subrepticement, le sol central se lève doucement comme une respiration. Le sol inspire et aspire à intervalles réguliers. Comme un souffle de vie. Emotion. Nicolas Di Felice a su délivrer un vestiaire subtil, facile à porter, original qui a circulé simplement devant nos yeux telle une brise légère et éthérée. Un petit chef d'œuvre de sincérité et de technicité. Du grand Courrèges.
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Courrèges

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2024/2025

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Dior Automne/Hiver 2024/2025 par Maria Grazia Chiuri
La maison Dior possède des archives textiles comme peu d'autres maisons. Des annales lui permettant de naviguer de décennies en décennies depuis sa fondation en 1947 par Monsieur Christian Dior. Une partie demeure visible avenue Montaigne au sein d'un musée qui lui est dédié. D'autres sont accessibles à travers de beaux livres ou documentaires journalistiques, appréciables sur les plateformes internet ou chaines télévisées. Le reste demeurant une richesse intrinsèque et préservée par la maison Dior permettant, parfois, et s'il le faut, à se réapproprier les fondements de la marque. Pour piocher et approfondir quelques codes identitaires afin de les remettre au goût du jour. Parfois, il ne faut pas grand-chose. La fameuse régénération créative. Exactement comme la mise à jour d'un logiciel. Pour cet automne/hiver 2024/2025, Maria Grazia s'est replongée dans les archives Dior pour en faire jaillir l'un des concepts récurrents de la mode : l'obsession des logos. Le réputé "Miss Dior" ressurgit donc cet hiver. Une ligne de prêt-à-porter novatrice qui nait en 1967 sous l'impulsion de Philippe Guibourgué, alors bras droit de Marc Bohan. L'idée étant d'adresser des vêtements à une clientèle juvénile, mais fortunée, qui ne désirait pas se vêtir tels que leurs aïeux mais qui appréciait cependant l'idée d'un certain apparat. C'est, aussi, la première fois qu'un logo prestigieux éclot sur des vêtements. Une sorte de mini révolution textile. Car la mode, à cette époque, n'approuvait guère la mise en avant d'un label, visuellement parlant. Méfait souvent réservé aux labels populaires ou de grandes distributions. Mais, assurément proscrit au sein d'une maison chic, revendiquant un luxe inaccessible. La cliente ne peut être conçue comme un porte-drapeau ou un panneau publicitaire. Discrétion et élégance restant deux valeurs primordiales pour une mode touchant seulement la fine fleur de la société. Cependant, les codes sont produits pour être bousculés. Alors, c'est parti. Le set-design valorise, cette fois, le travail de la plasticienne indienne, Shakuntala Kulkarni. En commun accord avec Maria Grazia Chiuri, Shakuntala Kulkarni a disposé, au milieu du podium, d'une armée de sculptures géantes, aux diverses typologies corporelles, toujours féminines, en tressage d'osiers ou de bois, dont la configuration remémore ceux de Stockman. Des cuirasses symbolisant l'idée du mouvement, du déplacement, de l'embarras parfois à se mouvoir librement dans certains vêtements. Après tous ces bons mots, intéressons-nous à cette mode Dior automne/hiver 2024/2025. Le premier look se caractérise par un oblong manteau en cachemire beige se couplant d'une chemise ivoirine et d'un pantalon aviateur beige. C'est simple mais intemporel. La jupe Miss Dior de Sara Caballero se maintient à la taille par un simple scotch ébène. Le trench, enserré à la taille comme jamais, s'enduit d'un Miss Dior, décliné tel un coup de pinceau, fait à la va vite. On discerne étonnamment une palette de couleurs restreintes. Du beige, du Camel, du noir, du blanc ou du marine. On associe le beige avec le noir. Le noir s'illumine d'un sable. Le vanille vient ourler un bleu nocturne. L'opalin venant mettre en exergue un réglisse acidulé. Des tonalités passe-partout qui s'alimentent les unes avec les autres. Les bottes cavalières, cette fois, n'enserrent aucunement les chevilles pour les laisser libres comme l'air. Amplitude. Quand un autre modèle, plus sensuel, laisse apparaitre en back-office une arabesque de brides, de ligatures en cuir. Une veste mastic, à la mesure masculine, se graffe aussi d'un gigantesque Miss Dior anthracite. Plus discret que les versions bistre. Un complet beige, six boutons, se cintre à la taille par une jupe s'immobilisant net au-dessus des genoux. La pièce classique par excellence. Avec le stetson carbone à la Eliott Ness. Quelques casquettes et bérets viennent ponctuer certains looks. Le cabas en cuir pétrole reprend le célébrissime cannage maison. Une pièce indémodable. Un micro-sac rectangulaire se gratifie aussi d'un Miss Dior en graffiti. Une jupe, latéralement entrouverte, s'humecte, elle aussi, de cette fameuse missive sixties. Une ligne directrice sur l'ensemble de la présentation. Un marcel en mousseline ample, accentué de strass diamant en ses intersections, laisse entrevoir une brassière rikiki. Une chemise en Jeans, par une action de ponçage assidu, révèle un charmant camaïeu bleuté. Les formes sont assez géométriques mais restent dans l'ensemble assez fluides. Quelques modèles se parent de délicates lignes marines s'entrecroisant comme sur América Gonzalez. Le blanc immaculé diffuse cette pureté extrême lorsqu'il apparait en total look. Avec une facette "Arty" quand le tag Miss Dior demeure sérigraphié. Beaucoup de pièces pour le jour. Seul un imprimé vient ponctuer cette présentation sobre, voire austère, en se matérialisant en quelques pièces léopard : un trench, une chemise manches courtes et un mini short. Une robe argentée, à l'esprit art-déco, viendra égayer la soirée avec ses franges tourbillonnantes. Quelques tops micro-perlés à l'aspect givré. De longilignes toilettes laissant quelques libertés pour des transparences qui ne se veulent malséantes pour un sou. Une robe chasuble, escorté d'une longitudinale cape, couleur daim, achèvera cette présentation. Une facette minimaliste plutôt rare chez Dior pour ne pas l'invoquer. Maria Grazia qui affectionne par-dessous toute la force persuasive des mots et des idées a souhaité, cette fois, simplifier le message par un élémentaire " Miss Dior ". Un duo vocables qui restera comme un hommage à cette première collection de 1967. Une mode pour une femme de conviction mais qui cependant sait rester discrète finalement. Aujourd'hui, nombreuses sont celles qui ambitionnent à devenir une Miss Dior. Mais non une Lady. Un tantinet rebelle, subversive, désobéissante tout en étant dégourdie, habile et adroite.
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Dior

Automne/Hiver

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Dries Van Noten Automne/Hiver 2024/2025 par Dries van Noten
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Dries van Noten

Automne/Hiver

2024/2025

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Louis Vuitton Automne/Hiver 2024/2025 par Nicolas Ghesquière
Déjà dix années que Nicolas Ghesquière désigne le style du prêt-à-porter féminin de Louis Vuitton. Alors, me traverse l'esprit de nombreux moments magiques marqués par le premier défilé ou Freja Beha Erichsen présentera le tout premier look ; du défilé cruise printemps/été 2017 à Rio de Janeiro au musée d'art contemporain Niteroi ; de la présentation Automne/Hiver 2020/2021, qui sera la dernière présentation avant le confinement de la Covid-19, avec pour décorum une estrade composée exclusivement de plus de 300 choristes chantant un opéra spécialement conçu par le compositeur Woodkid ; du défilé resort printemps/été 2024 dans le jardin extravagant d'Isola Bella au Lac de Come ; du défilé Cruise sur la place du Palais Royal de Monaco qui demeurera le lieu des premiers pas, en exclusivité, de la méga top Rianne Van Rompaey ; Mais, aussi, du défilé Cruise à Kyoto dont le podium acheminait les mannequins via un pont suspendu permettant de relier les deux musées. Des moments fugaces d'une rare intensité pour les chanceux qui ont été conviés à ces cérémoniels de la mode. En être et vos yeux brilleront de mille feux pendant de longues minutes. Nicolas Ghesquière, avec l'aide de ses équipes, a le chic d'élaborer des instants précieux qui restent gravés dans les mémoires. La maison Louis Vuitton a toujours eu pour devise l'art de voyager. Des lieux incontournables ont été alloués pour des présentations mémorables : l'institut Louis Kahn Salt de San Diego, la villa de John Lautner à Palm Springs, le parc Guel à Barcelone, le pont de Jamsugya à Séoul, l'ancien aéroport sixties de New-York, le musée Niteroi à Rio de Janeiro afin de sublimer des collections surprenantes, parfois ahurissants d'inventivité. Après une décennie, on ne peut que commémorer tout ce travail accompli. Cette présentation Automne/Hiver 2024/2025 va célébrer le travail de Nicolas Ghesquière. La fête n'en sera plus que majestueuse avec ses quatre mille invités privilégiés. On discernera les sempiternelles habitués et égéries maisons, complémentés de nouveaux visages comme la chanteuse Zaho de Sagazan. Il faudra patienter que la nuit couvre le dôme en verre pour laisser les festivités s'installées. Une sphère volumineuse illumine le centre de l'assemblée. Gigantesque, à l'allure d'un virus, reliée de fils électriques et de néons, elle alterne, à intervalles réguliers, baisses et hausses de tension. Ça grésille. Ça crépite. Ça pétille. Une iconographie manifestement liée aux supers ordinateurs, souvent prédateurs de l'humanité, que l'on identifie au sein de films de science-fiction tels que Matrix, Brazil ou Ready Player One. L'ère du tout digital. Alors, quel bonheur de distinguer enfin le premier look qui aiguille nos méninges d'un monde virtuel vers du réel. Enfin du concret. Hoyeon Jung, star coréenne de la série "Squid Game", égérie maison récurrente, apparait sur le podium dans une tenue immaculé sportive. Boots à bout carré, parka type k-way, col cheminé, dont de fins plumetis parachèvent les manches. Avec une jupe corolle, aux poches latérales immenses. Tout cela rehaussé d'un sac besace, au format demi-lune. Libby Bennett suit Hoyeon avec la même combinaison. Seul le sac malle est troqué. Le k-way de Loli Bahia, gris acier, oscille entre un hybride de chemise col Mao et un coupe-vent astronaute. Un pullover bicolore se fait-il robe ? Ou bien la robe zippée se fait-elle sweater ? C'est juste un point de vue. Le top danois, Mona Tougaard, survient telle une conquérante avec cette robe longiligne et fluide, en mousseline mastic, ponctuée à intervalles réguliers de sequins argentés. Des petites variations sont observées sur les looks similaires d'Anouck Smits et Emm Aruda. Des moufles en poils soyeux viennent achever le déshabillé nocturne de Chu Wong. Angelina Kendall s'enjolive d'une robe à paniers latéraux rectangulaires, couleur mandarine, dont l'imprimé satiné réitère celui d'un attaché-case. Avec des mufles chocolat, s'il vous plait. Mica Argañaraz s'accapare d'une variante avec la légendaire toile cirée LV. Du Louis Vuitton en vois-tu, en voilà. Un pullover crème, en laine torsadé, me remémore celui porté par Coco Rocha lors du défilé Balenciaga automne/hiver 2006/2007, toujours désigné par Nicolas Ghesquière. Le fuseau laiteux se greffe de damiers en plexi souples. Des vestes, en lainage étain, ont des carrures de Wonder Woman Eighties. Un manteau, réalisé en fausse fourrure mordorée, se mouchète de pois carbone sur le top français Alix Bouthors. Du lamé doré vient parer quelques vestes et jupes tubulaires voguant au-delà des genoux. Les suivantes, en fines mailles lainées, s'incrustent d'un tie&dye en strass diamant, couronnées de duvets aériens éthérés. Une réinterprétation d'un blazer en brocart, faisant penser à ceux de la collection printemps/été 2018, s'invite autrement sur le podium. Avec un trait plus rectiligne sur Kristine Lindseth. Mathilda Gvarliani assure sur le podium avec une veste brodée à profusion de fils d'or, cuivre et argent. Une surabondance de brillance que j'adore. Une ligne totalement couture avec quelques intonations à Monsieur Saint-Laurent. Idem pour celle d'Apolline Rocco Fohrer. Des jupes "méduse", aux froufrous gitans, viennent escorter un veston zippé ou un simple tee-shirt immaculé tel que sur Mika Schneider. Un clin d'œil charmant s'appose sur les bonnets qui empoignent des allures d'oreilles de renards. Nicolas Ghesquière s'est surpassé pour cette collection décennale. Beaucoup de propositions créatives et récréatives. On s'amuse avec des vêtements qui s'inscrivent dans une veine cocasse et finalement plaisante. Une mode qui véhicule une véritable joie à se vêtir, tout en restant complètement originale. Presque extravagante quand elle dessine des épaules en fourrure XXL sur América Gonzalez. Rianne Van Rompaey ferme cette présentation magistralement. Tout de noir vêtu, elle subjugue avec un boléro/cape, en cuir grainé, et une filiforme jupe gitane, déstructurée et dissymétrique, recouverte de similis plumes en mousseline, couleur Jai. La classe absolue.
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Louis Vuitton

Automne/Hiver

2024/2025

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Loewe Automne/Hiver 2024/2025 par Jonathan Anderson
Loewe est devenue, sous l'impulsion de son directeur artistique J.W. Anderson, la maison la plus estimée et regardée de la Fashion Sphère parisienne. Notamment parce qu'elle a évolué vers un univers Arty permettant de générer de l'émotion à son vestiaire, couplé à un désir irrépressible de porter des pièces radicales. Sans compromis. L'inclination inconditionnelle de son directeur artistique pour de nombreux artistes contemporains (Peintres, sculpteurs, portraitistes, performeurs) y est pour tout. J.W. Anderson est parvenu, avec les années, et un acharnement certain, à trouver l'équilibre entre domaines des arts et de la mode. Une fusion parfaite permettant de faire émerger des designs textiles singuliers, totalement à part, n'appartenant aujourd'hui qu'à l'univers de la maison Loewe. Pour l'automne/hiver 2024/2025, Jonathan Anderson a désiré mettre en valeur le travail pictural du peintre new-yorkais, Albert York. Un peintre du 20ème siècle peu connu du grand public. Une peinture naïve, un tantinet enfantin, qui met en valeur la nature et ses paysages. Principalement des bouquets de fleurs. Accrochées sur des murs de couleur absinthe, ces toiles rompent avec cette monotonie monochromatique du set-design. Un set-design bâtit autour d'une enfilade de pièces et couloirs dans un monochrome Lichen. Chaque invité possède donc un front-row ce qui est rare pour ne pas le mentionner. Un sacré avantage pour observer, examiner, contempler chaque détail avec minutie des pièces de J.W. Anderson. Le design sonore est élaboré avec soin et attention. Une sorte de panachage de voix en échos, de sonneries de téléphone des années 80 couronnées de beats de batterie. Fusion sonore. Une interminable robe, col mao, aux innombrables bouquets fleuris, vient ouvrir la présentation. Un large ceinturon doré, posé sur le nombril, vient absorber le textile exhalant deux ouvertures triangulaires latérales, laissant apparaitre joliment les hanches. Cet imprimé parait d'une fraicheur sans faille. Les bouquets floraux seront le trait d'union récurrent lors de cette présentation. La suivante demeure une réplique identique, mais dans un bleu Klein majestueux. Le travail de montage parait d'une efficacité redoutable. La troisième, analogue, se teint d'un vert d'eau adorable. Une veste smoking queue-de-pie s'embellit d'une longue jupe plissée assimilant une multiplicité de roses anciennes. On peut la troquer avec une jupe aux impressions radis, navets ou champignons de Paris comme sur la new-face Olivia Palermo. Les imprimés sont exécutés avec une incontestable dextérité telle que la robe immaculée, col mao, qui se modifie doucement en imprimé peau de chèvre. Ou en épiderme d'autruche. Un pantalon, en denim délavé, s'apparente à un jodhpur sur la ravissante française Alix Bouthors. En velours tie&dye chocolat sur le top Karolin Wolter ou caramel sur Mica Argañaraz. Cette dernière l'accorde avec un top, sans manches, tricoté, aspect "pelote". Libby Bennett a hérité d'un manteau/chasuble assez austère. Architecturé, de forme pyramidale, le peps vient de ses bottines en cuir verni vermillon, imitation alligator. La version rebrodée d'une quantité incommensurable de perles, représentant un canidé couché, probablement issue d'une toile d'Albert York, est somme toute beaucoup plus joyeuse. La version marinière demeure, d'un commun accord, moins surprenante. Nonobstant, le top Tanya Churbanova demeure éblouissante avec son sweater et jogging entièrement brodés de milliers de micro-perles en verre imitant un rapace perché sur le branchage d'un arbre. Deux pièces ahurissantes qui pourraient incarner cette veine couture sans complexe. Les manteaux en laine, gris souris ou ébène, de facture absolument classique, s'ornent, en leurs encolures respectives d'impressions vaguelettes, "cheveu-de-Vénus", comme sur le top chilien Sara Caballero. Des tubes en aluminium, type tuyaux d'orgue, viennent blinder le col d'un smoking classique. Toutefois, le manteau smoking queue-de-pie marine de Chu Wong se rehausse d'un pantalon ample gris hachuré et de chaussons, type Birkenstock perlés. Les coiffures "bols", couleur jais, ne tergiversent pas à s'attribuer quelques traits de couleurs monochromes sur le front : vert émeraude, bleu saphir, violet améthyste ou bleu turquoise. Des couleurs de pierres précieuses pour une collection qui se veut être un véritable trésor vestimentaire, un magot stylistique exceptionnel. Une robe moulante, col cheminée, accroît un tartan polychrome dans un format XXL. Un effet visuel graphique splendide. Des blousons légers et caleçons shorts empruntent le design de quadrillages monochromes pour céder un effet athlétique. Peut-être de marathonienne. Julia Nobis a le droit d'empoigner un sweater gris acier qui se bouloche à la taille par une technique de tricotage à l'effet nuages. Mona Tougaard apparait sérieuse dans son trench marin de commandant de frégate. Beige pour Rosaline Fuchs. Les derniers looks au masculin, avec cravate, gilet en laine papy, col en V, sans manches et pantalon à pinces larges, s'octroient la lourde tâche de redessiner la silhouette avec une large ceinture ennoblie d'un trio de lignes cloutées. La touche absolument "Arty", avec peut-être un accent Moghol, venant achever et clôturer une collection prêt-à-porter automne/hiver 2024/2025 d'une richesse inouïe. Prodigieusement mode.
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Loewe

Automne/Hiver

2024/2025

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Maison Margiela Artisanal 2024/2025 par John Galliano
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Maison Margiela

Artisanal

2024/2025

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Miu Miu Automne/Hiver 2024/2025 par Miuccia Prada
Ecrire sur les présentations de prêt-à-porter demande souvent de l'imagination particulièrement lorsqu'une collection manque d'entrain, de dynamisme. Quand l'inspiration n'est pas au rendez-vous alors la rédaction devient vite lancinante et léthargique. A mon humble avis, il ne faut surtout pas donner de crédit à celles qui sont insipides. Rester seulement silencieux. A contrario, personne ne me sollicite à rédiger chaque saison un condensé de la fashion-week. C'est un entrainement que je m'impose. A moi-même. Une routine. Un exercice peu aisé à réaliser car redondant dans la forme, mais non dans le fond. Alors pourquoi ? Simplement parce qu'au-delà des mots, certains labels me font rêver et "transplaner" vers des imaginaires jouissifs ; ou pendant quelques instants, on oublie un monde souvent redondant et peu avenant. Un défilé au firmament vous transporte vers une sphère de grâce et de félicité. En écrivant, je souhaite surtout fixer ces émotions. Mes émotions. Chez Miu Miu, on reste toujours bercé dans un univers corrosif et séduisant. La fameuse pièce inattendue fera certainement fureur sur ce podium et envahira rapidement tous les magazines de mode branché. Il est indubitable que Miu Miu imprime sa griffe inéluctablement dans la sphère de la mode parisienne. Lors de cet automne/hiver 2024/2025, Miu Miu a sollicité une atmosphère sombre, un peu terreuse avec ce long podium café. Karolin Wolter arpente la première ce longitudinal podium chocolat. Un manteau châtaigne, rectiligne, vient se poser délicatement aux genoux. Le pantalon blanc se couple d'ourlets revers. Très dandy masculin. Des gants gonflés, en cuir verni, achève un look totalement classieux. Les propositions suivantes garderont la même ligne mais ajouteront aux manteaux des tonalités vermillon, carbone, marine ou chocolat noir. S'il faut un nouveau manteau cette saison, il sera à aller piocher dans le vestiaire Miu Miu. Une robe Baby-Doll, crème, laisse entrevoir un décolleté demi-lune sur le mannequin Yura Romaniuk. Des broches Marguerittes, en étain, viennent se clipper à l'épaule gauche. Les gants, en cuir fauve, prennent l'apparence de ceux utilisés dans le secteur de la métallurgie. Vibration industrielle. Les collants en laine se fondent totalement avec la couleur de la robe. Le ton sur ton est de retour. Les derbys demeurent toujours de facture intemporelle. La collaboration avec le chausseur Church, appartenant au groupe Prada. Une veste acajou, étriquée, à la carrure bien étudiée, aux épaules tendues, totalement sixties, stoppe net au-dessus du nombril. La jupe, elle, vient frôler les genoux. La paire de gants orange, au format XXL, ajoute un vif focus visuel. La version vert fluorescent demeure d'un impact visuel digne d'une cible des Jeux Olympiques. C'est audacieux. Toutefois, Miu Miu adore jouer des contrastes. Après un flash éblouissant, la marque milanaise réintègre un stylisme plus fonctionnel, plus assimilable au jour le jour. Un chandail, bleu marine, se marie avec un pantalon "Gatsby" gris souris. Complémenté de souliers anthracite. Un cardigan, en laine ardoise, peut faire évidence avec juste un collant sapin. On peut éventuellement ajouter quelques broches pour illuminer une pièce de facture basique. Beaucoup de pièces, au visuel passe-partout, mais garnies et bourrées de détails cachés, s'ornent de tons marine, gris, charbon, bleu marine, Camel et fauve. Comme le manteau de May Anderson, ancienne muse Miu Miu, qui présente un manteau, trois boutons, totalement minimaliste. Toutefois, la pièce que tous les afficionados attendent est celle qui deviendra iconique. Elle se présente sous forme d'une jupe légèrement plissée, un tantinet corolle, et qui se tamponne joyeusement d'immenses fleurs contemporaines : en mauve, vert émeraude ou rose fuchsia. Leurs embasements peuvent se teindre en jaune citron, violet électrique ou vert fluo. Un design très Warholien. On les accorde avec un boléro cintré en laine, une parka de sports d'hiver, un sweater à capuche ou une chemise minimaliste. Ce même imprimé, fond vert pour fleurs rose fluo, peut venir galvaniser un total look composé d'une chemise seconde peau avec une jupe crayon. Elle peut s'atténuer en mixant un gris acier et des fleurs caramel. Les vestes en cuir, à la ligne près du corps, s'immobilisent au-dessus du nombril, à la taille ou plus bas. Elles empoignent seulement des tonalités obscures. Quelques manteaux en simili fourrure de visons tels que sur le top californien Gigi Hadid qui l'additionne d'une robe infirmière immaculée. On les retrouvera en version ébène, en final de cette présentation, presque "dadame" sur Amélia Gray et Hilary Rhoda mais totalement juvénile sur Mica Argañaraz avec son jeans taille basse. Quelques tailleurs en daim dans des camaïeux café. Le bleu azur demeure une couleur qui s'offre avec parcimonie tout au long de cette présentation. On l'apprécie sur des chemises classiques mais aussi sur une robe simplissime, sans manches, accordée d'un simple rang de perles. On recouvre ce bleu azur sur un deux pièces allouées au danseur étoile, Guillaume Diop. Un imperméable, de forme factuelle, s'épaissit par le biais d'une surépaisseur duveteuse. Kristin Scott Thomas passe sur le podium. Rien à signaler. Mais, la véritable star de cette présentation s'avérera le Doctor Qin, soixante-dix ans, originaire de Shanghai et, fan absolue de l'univers Prada et Miu Miu, qu'elle illumine en présentant tous ses looks acquis depuis des années à travers son compte Instagram. Miuccia Prada lui a choisi un look impeccable avec un manteau dandy, gris perlé, embellie et parsemés de fleurs en métal argenté. Quelques pulls, jupes en angora, un tantinet peluché, aux couleurs vives et pétillantes, reprennent l'entière configuration de pièces Prada de l'automne/hiver 2007/2008. Doctor Qin pourra ainsi ressortir ces anciennes pièces vintages, toujours au goût du jour. Pour les sorties entre amies, la femme Miu Miu se réservera pour des robes chiffonnées, sans manches, d'une extrême légèreté. Un tissu de soie venant frôler la peau comme une caresse. Elle se fait champagne sur Julia Nobis. La petite robe noire sera de sortie avec trois versions décolletées : en demi-lune, ouverture centrale ou bien dorsale. Des robes pérennes finalement pas si sage. L'imagination sera toujours de mise chez Miu Miu. L'inspiration ne manque pas et fuse à l'esprit tel un éclair. Particulièrement lorsque les vêtements de cette saison hivernale diffusent une envie irrépressible de sauter dedans. Une collection riche en pièces diverses et variées, pouvant être porté par le plus grand nombre. Seuls les cordons de la bourse seront un frein pour s'offrir une belle pièce. Mais, un Miu-Miuphile avéré ne se laisse pas modérer par un simple chiffre sur une étiquette.
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Miu Miu

Automne/Hiver

2024/2025

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Paco Rabanne Automne/Hiver 2024/2025 par Julien Dossena
Après le décès de Paco Rabanne, en début d'année, Julien Dossena lui avait rendu un vibrant hommage lors de sa présentation prêt-à-porter printemps/été 2024. Toutefois, le directeur artistique a souhaité se délester définitivement du prénom Paco pour ne conserver seulement que le nom Rabanne. Valoriser un patronyme permet de sauvegarder l'essence même de la marque, tout en faisant abstraction de la présence de son fondateur. L'inscrivant définitivement hors de la gouvernance du navire pour mieux valoriser son travail de directeur artistique dont il devient garant à 100%. Cela a été le cas notamment pour les maisons de couture Saint-Laurent ou Schiaparelli qui ne se prénomment aujourd'hui exclusivement par leur patronyme. Pour l'automne/hiver 2024/2025, Julien Dossena a désiré orienter le prêt-à-porter Rabanne vers des lignes plus ordinaires. Surement des pièces plus portables pour un quotidien de citadin.On perçoit cette appétence irrépressible pour un mélange de tonalités, de matières, d'imprimés pour en faire émerger des looks extrêmement chamarrés, hétérogènes et bariolés. C'est dans la mixité et l'agencement de diverses pièces vestimentaires que la mode Rabanne prend toute sa dimension créative. Elle s'enivre d'un air bohème. Les marqueurs identitaires habituels demeurent beaucoup moins visibles. Moins perceptibles. Même si le métal persiste comme l'ADN premier de la maison, il investit par petites touches certaines pièces vestimentaires avec des micro-clous, rivets ou chaines argentées. Le métal peut être aperçu subtilement via des côtes de maille hyper fluides, imprimé en technicolor comme sur la chemise bleu acier de Sacha Quenby. Il parait très peu visible. Il laisse place aux nombreuses matières et étoffes qui prédestinent à une collection riche d'un point de vue stylistique. Une sorte de melting-pot textile. Loin d'être péjoratif, cette envie incite d'une autre manière à aiguiller l'univers Rabanne vers des nouveaux horizons. Le top australien, Julia Nobis, a été choisi pour ouvrir le défilé et transmettre l'ambiance de l'hiver Rabanne. Les cheveux lâchés, naturel, Julia mélange divers tartans de différentes envergures et coloris : bleu roi pour la chemise, anthracite pour un pantalon évasé, anis et vermillon pour un chandail ample. Une amoureuse du tartan dépareillé. On ajoute une veste carbone dont les manches s'additionnent d'un ourlet tabac extra-large. Loli Bahia s'accommode d'une mini-jupe fendue qui superpose chemise beure clair, longue veste classique et manteau fausse-fourrure chocolat. Son collant chair se grippe de fleurs en métal. Sa besace grappille les fameuses pampilles de métal. Des imprimés floraux multicolores prennent la tournure d'estampes chinoises. Un pullover en cuir, col rond, à l'esprit motard, se matelasse de losanges qui se teignent dans un trio de couleurs chamarrées : marron, lactescent et charbon. La mini se confectionne d'un puzzle de fleurs en cuir fauve. Son collant opaque se cloue, à intervalle régulier, de demi-sphères en alu. Un look complexe dans sa modélisation. Une veste de col blanc, en cuir ébène et encolure vermillon, alterne jupe vichy noire, sous veste en python jaune topaze et chemise style western anis, à carreaux carbone, sur la française Alix Bouthors. Les perfectos se nouent autour des hanches comme un ceinturon. La jupe ouverte peut se matelasser d'un vert opaline tendre sur la chilienne Sara Caballero. Idem pour la veste cuivrée d'Angelina Kendall. Apolline Rocco Fohrer s'animalise avec son pullover à l'imprimé "Marsupilami". Les bottes pompiers harponnent des teintes lie de vin ou pétrole. Awar Odhiang demeure imposante avec sa tenue graphique et géométrique à souhait, presque plaid à l'anglo-saxonne. Les stries s'entrelacent et s'entrecroisent en de gigantesques dallages à l'intonation absinthe. Le longiligne trench de Karolina Spakowski se maquille d'un pied-de-poule inédit turquoise. Cet imprimé classique peut s'estampiller sur un Marcel, en côte de maille liquoreuse, sur Mika Schneider ou sur une robe tubulaire, sans manches, sur Sofia Steinberg. Une jupe à pois fluide s'agrippe d'une ceinture en franges sur Ella McCutcheon. Des franges à l'indienne sur une robe mimosa viennent entourer les hanches et magnifier la démarche d'Anouck Smits. Ces dernières viennent claquer les jambes de Luiza Perote à cadence régulière. Un pullover hivernal intègre des illustrations kaléidoscopiques de plumes sur Sun Mizrahi. Pour se sentir intégralement au chaud, on opte pour le long trench de Dana Smith en fourrure synthétique d'un camaïeu cacao. Le soir, Victoria Fawole enfile une robe courte, en côte de maille métallique, qui se rehausse d'une fine mousseline souffre, ponctuée de strass diamant. Toujours en côte de maille, couleur carbone, ennoblie d'exquises fleurs argentées, Diane Chiu ajoute une jupe déliée à l'allure provençale. Une proposition mode Rabanne ou Julien Dossena insuffle une fougue adroite afin de cumuler des pièces vestimentaires qui restent au demeurant intemporelles dans la forme, mais beaucoup moins dans l'arrangement stylistique. On entasse et amoncèle les strates textiles. On ajoute des franges, des chaines, des pampilles pour avoir une French Touch bigarré et disparate. L'accumulation demeure, finalement, la clé Rabanne pour transcender son style pour cet automne/hiver 2024/2025 et muter vers une allure complètement hype.
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Paco Rabanne

Automne/Hiver

2024/2025

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Prada Automne/Hiver 2024/2025 par Miuccia Prada et RafSimons
Pour l'automne/hiver 2024/2025, Miuccia Prada et Raf Simons ont navigué vers une contrée connue mais légèrement délaissée (abandonner) par la marque depuis quelques saisons. En mettant à l'honneur des silhouettes plus "comme il faut", voire un tantinet conservatisme, ils redessinent des apparences assurément traditionnalistes. Commercial pourrait médire les modeux qui conversent de ce que doit être la mode. Toutefois, cela fait du bien ce retour vers un certain conformisme. Des basiques assurément, mais pas édifiés à la va vite. Beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Avec, il me semble, l'idée attachante vers un come-back, une réinterprétation des premières collections de la maison. Des silhouettes qui s'attachent principalement à façonner des vêtements qui ne doivent pas se démoder dans l'année. Une démarche de longue haleine pour une approche visionnaire de la mode par Miuccia Prada. Des vêtements d'un classicisme fou, épuré, entremêlant des décrochages, des discontinuités, des accidents textiles faisant la richesse de cette présentation automne/hiver 2024/2025. Les nœuds, bouclettes, accroche-coeurs demeurent à l'honneur au sein de cette collection. On les aperçoit sur de nombreux looks. Ainsi, le premier passage demeure une ode magistrale à cette facétie qui assiège la totalité d'une robe sans manches. La version dragée apparait comme celle qu'on remarque instantanément. La magenta, celle qu'on choisira. Le nœud peut se faire bijou, collier strassé, sur un pullover aux mailles tricotées. Un autre, sur une robe laiteuse, surmontée de lès en fausse-fourrure aux emmanchures, s'offre en son centre une recomposition d'une rose clarifiée. Les jupes s'ourlent délicatement de ce lien sous forme de cordons. Sage et efficace. Toutefois, ces nouages de liens prennent toute leur majesté quand ils paraissent furtivement en dos de certaines silhouettes. Ils retiennent, maintiennent, soutiennent, fixent, attachent les modèles avec maestro et, parfois, les retenant sur un fil. Bordeline. Le verso devient presque plus important que le recto. Notamment lorsqu'il s'adjuge d'un trio de volants torrentueux dans le dos. Les vestes s'allongent. Prennent l'apparence de quadrilatère textile. Elles recouvrent une carrure plus réduite au niveau des épaules avec un dos d'une exiguïté comme jamais. Telle que sur Julia Nobis avec cette magnifique laine chinée ambré. On abandonne la tendance oversize, de mise depuis déjà plusieurs saisons, pour reconquérir une silhouette beaucoup plus carénée. Les jupes galbent les jambes en exécutant une ligne crayon et s'immobilisent juste en-dessous des genoux. Un style secrétaire années cinquante. Un twin-set, vraiment mignon, n'hésite pas à dépareiller et mixer un chandail rose bonbon avec un pull vert chartreuse. Un effet qui attise l'œil vers le haut du buste qui, d'un coup, s'amincit avec une jupe crayon filiforme. Ce duo peut investir une version parme et vermillon sur la française Alix Bouthors. Un pull jaune tournesol, manches courtes, étriqué, s'accommode d'une interminable jupe en lainage chiné gris souris. Une autre jupe à pinces permet, sans conteste, une certaine fluidité de mouvement. Ce look d'un classicisme sans faille se fissure avec cette casquette atypique, à la configuration de celle de la garde républicaine, couvert de plumes ébène. La casquette peut aussi se draper ou s'enrubanner d'un velours vieux rose comme sur Awar Odhiang. Le sac s'insère au creux à l'encoignure du coude par l'intermédiaire d'une astucieuse sangle en cuir ; une sorte de bracelet ceinture : une "brature". Ingénieux, les responsables des accessoires ont suscité une manière originale de supporter son sac. Des sacs qui voguent vers des horizons d'un conformisme avéré. Idem pour les escarpins qui poursuivent vers un design effilé, à la talonnette pyramidale minimale, dont les brides, en satin coloré ou cuir, recouvrent délicatement les pieds avec des formes en croisillon, V ou d'une seule ligature. Des bottes motardes peuvent être l'alternative pour concéder à la silhouette une facette beaucoup plus "On the road again". Le trench en cuir demeure dans une configuration des plus communes. Toutefois, le perfecto moule le buste comme une seconde peau. Il se fait presque corset. Il s'additionne d'un duo de jupes superposées et surprenantes. L'une en coton lactescent et minimaliste s'adjoint d'une seconde en cotonnade gris chiné qui se dessine queue de pie. Un travail intéressant de modélisme. Deux Teddy en cuir s'adjoignent d'un P élancé sur le cœur. P comme Preppy ou comme Prada ? Une simple chemise cintrée, bleu layette, bridée au col, se complète d'une jupe en coton blanc qui reste maintenue par un élémentaire lacet au niveau de la hanche. Une autre jupe, à l'intonation des draps anciens en lin de nos grand-mères, s'ourle de petits damiers en dentelle détourée. Un détail qui fait tout le charme. Deux chemises aux trios de rayures grenadines viennent "pepser" les looks austères de Maria-Carla Boscono et de Katlin Aas. Des robes tuniques, sans manches, à l'allure minimaliste, se taguent verticalement d'arabesques florales en velours dévoré dont les tonalités fluctuent entre le fuchsia, chocolat, aigue-marine ou ocre. Les couleurs sombres viendront achever cette présentation dans un tissu nylon. On remarque surtout les matières jacquard ou brocart qui demeurent toujours ténébreuses et étincelantes. Inlassablement ordonnés avec des nœuds en velours vifs qui tranchent avec le tissu moiré. Brocart réglisse aux nœuds de velours turquoise ; Brocart chocolat incandescent aux nœuds de velours violet vibrant ; Brocart aigue-marine aux nœuds de velours émeraude. Miuccia Prada et Raf Simons ont su, avec brio, faire émerger une collection automne/hiver 2024/2025 qui, aux premiers coups d'œil, tend vers un classicisme avéré, modéré. Malgré cela, en observant plus distinctement, on découvre qu'elle ne l'est finalement pas. Les détails, les pliages, les repliements, les maintiens, la modélisation, tout demeure dans une complexité cachée.
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Prada

Automne/Hiver

2024/2025

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Sacai Automne/Hiver 2024/2025 par Chitose Abe
 
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Sacai

Automne/Hiver

2024/2025

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Saint-Laurent Automne/Hiver 2024/2025 par Anthony Vacarello
Une expérience inspirante que le show Saint-Laurent automne/hiver 20214/2025 ! Quelques indices feutrés devraient attirer l'attention des quelques happy few invités pour un évènement select dont le préambule se veut sensuel et potentiellemnt érotique. Peut-être le jeu de tentures. On y entreverra Lili Collins, Eva Herzigova, la chanteuse Rosé des Blackpink, Virginie Efira, Linda Evangelista, Catherine Deneuve ou Rosy de Palma. Bref, un parterre de célébrités faisant le buzz, essentiellement amis de la maison. Cet espace majestueux, composé d'un duo de cercles immenses, diffuse une atmosphère presque mystique. Le sol de pierres granulées a été aspergé d'eau, provoquant cet effet luisant, réfléchissant. Comme après une simple ondée. Des tentures empire entourent pleinement ces deux salles cylindriques. Ces étoffes, probablement en brocart de velours, tamisent l'atmosphère insufflant une ambiance vénéneuse de maisons de cocottes parisiennes. Presque sulfureuse. Pareillement, l'éclairage des deux dômes disperse une luminosité digne d'une éclipse lunaire, presque crépusculaire. Un graphisme presque jailli de la dernière trilogie " Dune ". Tout est murement réfléchi pour mettre en condition les convives pour une transe communicationnelle, extrêmement visuelle. Car ne subsistera, finalement, que les images disséminées à travers les réseaux sociaux. La musique classique inspire toujours Anthony Vacarello pour accentuer ses promesses stylistiques. Une musique qui grapille bien souvent des sonorités bouleversantes. Poignantes. Une dramaturgie qu'Anthony Vacarello maitrise merveilleusement. Alors, dès que débute cette salve de violons, tous les regards se portent sur le premier modèle supporté par Penelope Ternes. On ne peut s'arrêter sur cette robe bustier, seconde peau, de couleur miel, d'une folle indécence. Car complétement transparente. D'une liberté folle aussi. Car ne faut-il pas être totalement libre, dans sa tête et son corps, pour décider d'enfiler une telle pièce. De la porter aux yeux de tous ? Une robe élaborée dans une matière rarement utilisée pour du prêt-à-porter, un maillage en nylon usité pour la confection de bas et collants. Ça serre, enserre, ressert. Un effet skin-dress que Karl Lagerfeld avait enfanté lors de ses collections printemps/été 1994 et automne/hiver 1994/1995. Presque tous les modèles de cette présentation Saint-Laurent sont confectionnés et stylisés à partir de matière cristalline. Un démesuré caban Camel, architecturé telle la carrure d'un bodybuilder, réoriente la silhouette vers une bienséance plus convenable. Même si la jupe-collant dépasse et laisse paraitre cet éclairage coquin. Un second caban en cuir réglisse, à l'allure caoutchouteuse, s'accouple d'un simple collant. Un autre look, totalement sage en apparence, avec son chemisier lavallière, sa jupe crayon et son ceinturon en cuir, siglé à la taille par un YSL, va d'un coup se torsader vers moins de pudibonderie avec ce tissu d'une limpidité corporelle. Une robe/pull col-cheminée lilas s'amuse d'un cliché canaille en se concluant avec une apparence jarretière. Cette dernière peut se procurer en version satinée doré ou chocolaté. Anthony Vacarello échaude cette irrévérence particulière liée à la maison en concevant des looks aux lignes traditionnelles mais qui, par l'emploi d'une matière décalée, les retranscrit vers une sphère hardie : celle de l'audace polissonne. Certaines robes, aux plissés latéraux, exhortent d'une physionomie de momies stylisées. Un effet stylisé dû aux superpositions de transparence, comparables aux fameuses bandelettes. Les couleurs sont savamment élaborées et s'orientent toujours vers des tonalités monochromes et chaleureuses. Elles se promènent en monoblocs avec des tons olive, ocre, safran, poil de chameau, moutarde. Quelques pointes de pourpre, argile, violet ou bleu marine. Quelques looks délaissent le monochromatique pour se soustraire à un élégant bicolore tel que sur les tops Rianne Van Rompaey en beige et cacao, Angelina Kendall en vermillon et gris mastic ou Sascha Rajasalu en olive et kaki. Toutes les têtes sont enrubannées dans ce lycra faisant naitre de micros-visages aux filles. Quelques besaces au format XXL, à l'apparence de duvets de cygnes, s'intercalent sous le bras. Un énorme manteau châtain, en fausse fourrure virevoltante, englobe le buste tel le Yéti. Le top argentin Mica Argañaraz accapare un des seuls costumes deux pièces croisés de la collection. Il se porte ample et décontracté. Awar Odhiang clôturera le défilé avec la petite robe noire, dominée du fameux et illustre collier cœur, chéri par Monsieur Yves Saint-Laurent lui-même. Interrogation : Est-ce que cette collection Saint-Laurent automne/hiver 2024/2025 proposée par Anthony Vacarello ne demeure-t-elle pas simplement un prétexte fallacieux pour aborder une thématique beaucoup plus profonde pouvant encore offusquer nos sociétés industrialisées, de plus en plus puritaines ? Comment aborder décemment la nudité ? De l'habiller ou de la découvrir ? Une collection qui interroge aussi sur notre rapport au corps. Ici, aucune inclusivité de corps divergents, différents. Seulement des corps filiformes. Aurait-on encore du mal à observer des corps XXl dénudés ? Toutes ces transparences, certes liées à l'univers inhérent de Monsieur Yves Saint-Laurent, se chassant les unes après les autres, ne nous renvoient-elles pas, consciemment, à notre propre rapport à la nudité. Comment l'appréhende-t-on ? Comment la gère-t-on ? Comment provoque-t-elle ces émotions ? Avec pour résultat soit une adhésion complète, un voyeurisme subis ou bien une malaisance avérée. Finalement des vetements qui demeurent un artifice d'émotions.
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Schiaparelli Automne/Hiver 2024/2025 par Daniel Roseberry
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