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Avril 2022
Par Yann Gabin
 

Cette couverture, totalement Sixties, met en valeur cette cagoule citrouille que Messieurs Cardin et Courrège auraient pu designer aisément. Cette Une du Elle américain tranche par ses couleurs acidulées et injecte une energie folle à ce visuel Beauté. Des tonalités "Color Block" qui dénotent d'une envie profonde de bonnes ondes solaires. Precious Lee apparait comme un choix judicieux car sa beauté et carrure "hors-norme" étaient, il y a quelques années à peine, bannit de la Une des magazines les plus en vues. C'est cela le pouvoir de la Mode.

Precious Lee chez IMG

Precious Lee apparait comme un modèle singulier. Une fille qui au delà de son apparence, de ses courbes callipyges et plantureuses, possède un caractère formidable et combative. Une fonceuse avec une personnalité positive. Même si Precious n'entre pas dans la définition exacte des canons de beauté habituels, définis par les designers (qui ont une préférence pour les filles sveltes lors de leurs présentations prêt-à-porter et campagnes publicitaires) et agences de mannequins, Precious souhaite intimement faire évoluer les mentalités en termes de redéfinition de ce qu'est la beauté stricto-sensu. Precious, comme ses compatriotes Ashley Graham ou Paloma Elsesser, désire délier les mentalités des préjugés prégnants en proclamant que le concept de la beauté peut s'incarner en tous quelque soit sa taille, ses formes, son âge et sa couleur de peau. Les rondeurs, la poitrine, les cuisses peuvent faire partie inhérente de ce concept. Ne concevoir la représentation de la beauté telle une suite de chiffres minutieux (90/60/90) demeure une aberration, un non sens, une absurdité non représentative et totalement restrictive. Ne reflétant aucunement la réalité du monde actuel. Les proportions physiques des mannequins demeurent minoritaires. Et, n'est-ce pas facétieux de raisonner un instant à ce que ces proportions presque "hors normes", une minorité de gens du milieu de la mode ambitionnent de les imposer au plus grand nombre. Une sorte de dictature corporelle. Alors, Precious tente d'exhiber avec fierté son corps, cet ami qui lui veut que du bien. De le dénuder parfois afin que le plus grand nombre de femmes puissent se libérer de ce carcan imposé depuis tant d'années par le lobby de la mode. Le maitre mot étant seulement de l'assumer. Escortant un de ses amis à un casting, elle est repérée par une directrice de Casting, à Atlanta. Etudiante en droit, elle se laisse persuader de s'essayer au mannequinat. Dans la catégorie grande taille. Son agence mère ne la convint pas par ces choix stratégiques et elle décide d'en changer. Elle postule auprès de l'agence IMG qui l'intègre à son Board, en 2015. Ils saisissent clairement ses envies et la connivence demeure réciproque. Precious Lee développe donc son portfolio. L'engouement n'étant pas encore à l'intégration des grandes tailles et à l'inclusivité des femmes de couleurs dans les shoots prestigieux. Il faut patienter. Un combat pouvant parfois durer des années. A partir de 2019, on commence à entrevoir ses courbes généreuses au sein des pages des magazines en Vogue : M le Monde par Brianna Capozzi (Septembre 2019), Vogue Italie par Ethan James Green (Juillet 2020), Tyler Mitchell ou Collier Schorr (Septembre 2020), V Usa par Inez Lamsweerde & Vinoodh Matadin (Octobre 2020) ou Adrienne Raquel (Décembre 2020), Allure par Camila Falquez (Octobre 2020), Numéro Berlin par Ron Hartleben (Novembre 2020). En Septembre 2020, Donatella Versace la choisit pour son défilé prêt-à-porter Printemps/Eté 2021 (Dont elle sera aussi l'une des égéries de la campagne publicitaire), au côté de deux autres mannequins aux silhouettes plus en rondeur, Jill Kortleve (taille 40/42) et Alva Claire (taille 46). En Janvier 2021, le Vogue américain lui consacre huit pages comprenant un interview et une série de photos par Luis Alberto Rodriguez. S'ensuit la couverture du Vogue Britannique en Avril 2021 par Steven Meisel. C'est l'apothéose. Tout le monde veut s'attacher les faveurs et services de Miss Lee. Harper's Bazaar Usa par Renell Medrano (Mai 2021), V Usa par Phil Poynter ou Richard Burbridge (Printemps 2021), i-D par Tyler Mitchell (Juin 2021), Vogue Arabie par Paola Kudacki (Juillet 2021) ou Harper's Bazaar Espagne par Alvaro Beamud Cortes (Juillet/Août 2021). Une consécration pour celle qui a mis de côté ses études de droit afin de se battre pour la cause et l'image des femmes noires et rondes. Un exemple à suivre.

YG
Les couvertures à retenir au mois d'Avril 2022

Akon Changkou pour Vogue Paris ; Bella Hadid pour Vogue Usa ; Queen Elizabeth II et Anya Taylor-Joy pour Vogue Grande-Bretagne ; Vittoria Ceretti pour Vogue Italie ; Yumi Nu pour Vogue Japon ; Bamomzjay pour Vogue Allemagne ; Paloma Elsesser pour Vogue Espagne ; Publication suspendue pour cause de guerre pour Vogue Russie ; Chris Lee, Duan Li et Tao Zhi pour Vogue Chine ; Felice Nova Noordhoff pour Vogue Netherland ; Tais Araujo pour Vogue Brésil ; Ece et Esin Bicak pour Vogue Turquie ; The kid Laroi pour Vogue Australie ; Krini Hernandez, Tindi Mar, Mavaro Molleja et Celeste Romero pour Vogue Mexico ; Ugbad Abdi pour Vogue Arabie ; Iris Law et Jisoo pour Vogue Koréa ; Carla Bruni et Helena Christensen pour Vogue Grèce ; Publication suspendue pour cause de guerre pour Vogue Ukraine ; Illustration par Yelena Yemchuk pour Vogue Pologne ; Hana Jirikova, Erin Wasson et Irina Lazareanu pour Vogue Tchécoslovaquie ; Elsa Hosk pour Vogue Scandinavia ; Ajak Deng, Sohyun Jung et Sogia Saidi pour Vogue Portugal ; Lilly Singh pour Vogue Inde ; Doja Kat pour Vogue Singapore ; Kim Kardashian pour Vogue Hong-Kong ; Praya Lundberg pour Vogue Thaïlande ; Emily Yang aka Pplpleasr pour Vogue Taiwan ; Malicka Louback et Maty Fall Diba pour Numéro France ; Amélia Gray Hamlin pour Numéro Tokyo ; Gigi Hadid pour V Usa ; Jessica Chastain pour W Usa ; Deepika Padukone pour Allure Usa ; Precious Lee pour Elle Usa ; Zoë Kravitz pour Elle Uk ; Renée Zellweger pour Harper's Bazaar Usa ; Serena et Venus Williams pour Harper's Bazaar Uk ; (?) pour Harper's Bazaar Espagne ; Hoyeon Jung, Hunter Schafer, Rosalia, Binx Walton, Kendall Jenner, Paloma Elsesser pour i-D Magazine ; Janet Jumbo pour Porter Magazine ; Nastazja Roemel pour Marie-Claire Italie ; Andie McDowell pour Marie-Claire France ; Rianne Van Rompaey pour Self-Service ; Adwoa Aboah, Alexa Demie, Lisa des Blackpink, Grace Turlington, Virgil Abloh pour POP Magazine ; Mica Arganaraz et Harmony Korine pour Purple Magazine ;

Louis Vuitton Printemps/Eté 2022 par Nicolas Ghésquière

Le glas sonne longuement sur le parvis du Louvre. Une vue plongeante sur la pyramide en verre, via un vol de drone, consolide cette magie ensorcelante. Et Bang ! Bang ! Bang ! Ca claque. Ca résonne. La musique entêtante de Woodkid, aux sonorités d'orgues "remastérisées", inocule cette sensation de pesanteur. Comme si une mésaventure dramatique allait se produire. La cours du Louvre, au crépuscule Tie & Dye apoplectique, décuple ce sentiment. La maison Vuitton, sous l'égide de son directeur artistique, nous convie vers une virée nocturne, sensationnelle et énigmatique. Dans les corridors du Louvre, le musée s'illumine de mille feux par l'intermédiaire d'une centaine de lustres de cristaux, aux pampilles réfléchissantes. Étincelantes. Elles embrasent et enflamment chaque parcelle de ce podium Printemps/Eté 2022. Quand apparait le premier look, on saisit instantanément le pourquoi du comment de ce décor majestueux. Quand le XVIIIème s'intercale un quart d'heure au XXIème. La robe à paniers ouvre le show. Absolument suspect ici. Une robe à la mode au sein du milieu bourgeois et aristocratique du XVIIIème. Une robe peu commode mais idéale pour générer une distance latérale avec l'autre. Avec les autres. Mais de gauche à droite seulement. Une conséquence de la pandémie ? Probablement. Nicolas Ghesquière, féru d'Histoire, vénère entrechoquer différentes périodes historiques pour en faire émerger de nouvelles configurations stylistiques. Même si l'idée demeure amusante, il me semble qu'elle ne se prêtera finalement qu'à un exercice de podium. Nonobstant, cette silhouette inédite marque les esprits par ses contours peu communs. Il faut se démarquer. Se faire remarquer. Toutefois, on peut gager que ces robes surprenantes feront le bonheur de nombreux supports éditoriaux. Les broderies sur les débardeurs en mousseline apparaissent ravissantes et délicates. En perles irisées ou en dentelles dorées. On valide. Les bottines bigarrées font appel à la configuration de spartiates cosmiques. Les lunettes demeurent incroyables. Elles s'incarnent dans des visières démesurées et reflètent un air de Roi Soleil. Ou peut-être de masques du carnaval de Venise. Les chapeaux perlés, années 20, renforcent cette envie de vicissitude. Les looks se prêtent complètement à des virées nocturnes. On ressasse cette réminiscence de nuits endiablées au célébrissime Palace. Extravagance. Dévergondage. Folie furieuse. Opulence. Le poncho asymétrique, aux échancrures ébène et ivoirines, que revêt le top français Mariam de Vinzelle, dénote d'un souffle Art Déco. Le pantalon en Jeans casse cet effet "Trop habillé". La couleur noire demeure un sujet récurrent de cette présentation. Le Spencer prend une allure Oversize. Une autre veste, rebrodée de galons argentés, totalement Chanel, se rehausse d'une longue queue de pie. On la propose, aussi, en version tweed chiné gris souris. Nombreuses vestes de Smoking, aux larges épaules, redessinent et gonflent l'allure des frêles mannequins. Le sac Malle, créé par Nicolas Ghesquière, se rallonge de quelques centimètres cette saison. La traine demeure un autre détail In avéré. Elle s'immisce urbi et orbi. Sur des chemises, vestes ou tops. En dentelle, brodée ou Jeans. Le pantalon en Denim s'immisce sous de nombreux looks. Il se cache fréquemment par un jeu de superpositions textiles. Quelques pièces font appel à l'identité du vestiaire religieux tel un manteau chasuble aux tonalités de "Ying & Yang". D'ailleurs, Woodkid passe un message de "Faith" au travers les paroles de sa chanson. La robe en cuir de Jade N'Guyen subjugue par ces proportions minimalistes et souples telle une vague s'échouant sur la grève. Quelques ultimes tops, toujours sans manches, prennent l'apparence de carrés géométriques surdimensionnés. Mais, équilibrés. Assurément une proportion un peu écrasante au premier regard. Pourquoi pas. La robe du top espagnol, Miriam Sanchez, mêle une certaine fragilité avec force tranquille. Vulnérable par ce jeu subtil de dentelles légères et extrêmement délectables. Puissant par sa construction stylistique architecturale maitrisée au cordeau. Nicolas Ghesquière invite au voyage entre deux univers qui ne paraisse jamais si éloignés l'un de l'autre. Comme entre Versailles et Venise. On s'abrite derrière des masques mais on convoite la flamboyance. On souhaite rester discret mais on n'hésite pas à enfiler une cape asymétrique rebrodée de sequins. On s'amuse des divergences et des anachronismes pour créer un terrain propice à de nouvelles libertés, autonomies et indépendances. L'été 2022 chez Louis Vuitton sera "baroquement" extravagant.

YG

Louis Vuitton

Printemps/Eté

2022

Patrick Demarchelier, l'adieu d'un photographe iconique
L'un des maitres de la photographie de Mode, Patrick Demarchelier, vient de nous quitter. Cette triste nouvelle a été diffusée via son compte Instagram : "C'est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de Patrick Demarchelier, le 31 mars 2022, à l'âge de 78 ans. Il laisse derrière lui, sa femme Mia, ses trois fils Gustaf, Arthur, Victor et ses trois petits enfants". Né au Havre en 1944, il découvre à 17 ans la photographie par l'intermédiaire de son beau-père qui lui offre un appareil photo pour son anniversaire. Il quitte la France en 1975 pour s'installer à New-York et tenter sa chance. Ses talents ne seront reconnus qu'à partir de 1979. Il collabore avec les plus grands magazines de mode américains comme le Vogue, le Harper's Bazaar ou le Marie-Claire. Il réussit à donner de la vie même dans un cadre étroit qu'est la couverture. Editeurs et directeurs artistiques demeurent particulièrement soucieux de la Une car elle demeure la carte de visite du magazine. Patrick Demarchelier aimait expliquer que la Cover Girl devait toujours regarder le passant droit dans les yeux afin de le séduire et le charmer. Il apprend cette règle le jour ou il réalise une couverture pour le Vogue Britannique qui ne correspondait à aucuns des critères habituels. Le mannequin était en tenue de sport blanche et regardait l'horizon. Malgré des qualités graphiques intéressantes, ce fut la couverture la plus mal vendue de l'année. Mais, il apprend vite de ses erreurs. Patrick Demarchelier avait le flair pour dénicher les filles du moment et les mettre en valeur. Il affectionnait de choisir la fille qui ferait la Une. "Tous les mannequins ne conviennent pas pour une couverture", remarquait Demarchelier. "Si une cover-girl doit être belle et attirante, elle doit être aussi moderne, bien dans son temps et dans sa tête. Les filles trop jeunes risquent de ne pas être assez mûres pour prendre la bonne expression, la bonne attitude. Un modèle faisant la Une ne doit pas avoir l'air d'attendre passivement qu'on la photographie, mais au contraire, un look très positif, optimiste". Des icônes et célébrités avaient eu les faveurs de couvertures exécutées par Demarchelier comme Lady Diana, Madonna, Céline Dion, Prince, Michelle Obama, Nicole Kidman, Tom Cruise, Beyonce, Penelope Cruz, Johnny Depp, etc… La vie et la mode n'étaient pas pris à la légère par Patrick Demarchelier qui jugeait que chacune devait être savourée entièrement pour les apprécier à leur juste valeur. Il insufflait de la vie dans le monde de la mode, souvent critiquée pour son caractère superficiel. Un monde, pour paraphraser Oscar Wilde, que sa laideur oblige à changer tous les six mois. Mais, en 2018, l'affaire MeToo le rattrape et l'oblige instantanément à mettre fin à sa carrière. Malgré tout, ses images resteront dans la mémoire collective et garderont cette élégance naturelle et désinvolte. Des visuels intemporels qui révèlent un regard réfléchi et réaliste qu'il posa toutes ces années sur notre monde.
Mila Van Eeten chez Viva
Mila Van Eeten a été vue pour la première fois sur le podium Couture de la maison Versace lors de sa présentation Automne/Hiver 2015/2016. Une expérience inoubliable pour cette néerlandaise qui se retrouve au centre d'une cabine de Tops confirmés. Elle qui n'est qu'une simple débutante. Impressionnée. Impressionnant. Adolescente, elle souhaite prendre pourtant son temps afin de se sentir plus l'aise face à l'appareil photo. Elle développe tranquillement son image sur quelques supports éditoriaux nationaux comme le Elle Hollande. Puis, il faut attendre 2021 pour l'apercevoir, à nouveau, sur un podium. Ce sera lors du défilé prêt-à-porter Automne/Hiver 2021/2022 de la maison romaine Fendi. S'ensuit Max Mara, Blumarine, Del Core et Miu Miu. Versace l'adoube pour la campagne publicitaire Resort 2022, au côté de la chinoise, He Cong. Tom Ford la confirme pour sa ligne Eyewear. La semaine de la couture parisienne Automne/Hiver 2021/2022 arrivant à grand pas, quelques maisons de prestige lorgnent sur son physique dark et puissant. Dior, Alaia, Fendi Couture, Valentino s'accaparent de sa gracile silhouette pour sublimer leurs tenues sur mesure. Puis, la Fashion Week prêt-à-porter Printemps/Eté 2022 la conforte dans sa position d'outsider à Milan et Paris : Acné Studio, Blumarine, Del Core, Christian Dior, Dries Van Noten, Etro, Givenchy, Jil Sander, Max Mara, Rochas, Sportmax, Versace, Versace x Fendi font appel à ses services. Les photographes pointus la repèrent comme Mert Alas & Marcus Piggott pour le New-York Times ; Camille Vivier pour Ré-Edition Magazine ; David Sims, Léa Colombo ou Carlijn Jacobs pour M le Monde ; Thue Norgaard pour Another Magazine ; Indigo Lewin pour Document Journal ; Thomas Cooksey pour Vogue Turquie. Les campagnes publicitaires s'enchainent avec Etro, Zara, COS, KNWLS ou Massimo Dutti. Avec des atouts singuliers comme son regard vert translucide et perçant, sa moue à la Béatrice Dalle, ses lèvres charnues et son long carré noir jais, ces derniers faisant de Mila Van Eeten une fille plus qu'inspirante.
YG

Olivier Rousteing, la Couture Gaultier l'attend en Juillet

Après la japonaise Chitose Abe, Directrice Artistique de la maison Sacai et Glenn Martens, Directeur Artistique d'Y/Project, c'est Olivier Rousteing, Directeur Artistique de la maison Balmain qui a été choisit pour ébaucher la prochaine collection Haute-Couture Jean-Paul Gaultier Automne/Hiver 2022/2023. On ne présente plus Olivier Rousteing, designer français hyper médiatisé et génie des réseaux sociaux. Dessinant les collections Balmain depuis le départ de Christophe Decarnin en 2011, il a su accroître l'Aura de cette prestigieuse maison française, tout en élaborant un style précieux, étudié, grandiloquent, parfois un peu tape-à-l'œil et Bling-Bling ; mais dont les célébrités et la Jet-Set raffolent. De Kim Kardashian à Beyonce ; de Naomi Campbell à Carla Bruni ; de Rihanna à Yseult, Olivier Rousteing a su générer cette émulation collective autour de chacune de ses collections prêt-à-porter. Des robes et vêtements, extrêmement sophistiquées, parfois à la limite de l'artisanat de luxe, mêlant des savoir-faire maison comme le cannage, des sur-broderies, des mélanges de perles, plumes et sequins à gogo. Dix ans déjà. C'est par l'intermédiaire de son compte instagram, comptabilisant plus de 7,7 millions de Followers, qu'Olivier Rousteing a annoncé cette heureuse nouvelle: "I know you know". Un selfie pris devant l'entrée des bureaux de la maison Jean-Paul Gaultier, rue Saint-Martin. Cette future collection sera dévoilée lors de la semaine de la couture, début juillet. N'y a-t-il pas meilleure news pour fêter ses dix années de carrière ?

Loewe Printemps/Eté 2022 par Jonathan Anderson
Une idée décalée peut être la source d'une collection remarquable et remarquée. Une de celle qui stigmatise l'esprit. Jonathan Anderson me pousse à cogiter sur une question élémentaire mais fondamentale : qu'est-ce ce que la place de la mode aujourd'hui ? Sa collection Printemps/Eté 2022, au delà d'être totalement inventive et inédite, m'interroge sur ce que doit être la fonction primaire d'un vêtement en 2022. Doit-il être fonctionnel ? Usuel ? Rationnel ? Cartésien ? Minimaliste ? Ou à l'opposée des ces items ? Cette manie incessante d'explorer et de proposer des pièces textiles extrêmement élaborées, mais parfois importables en public, me conduit vers cette autre problématique liée à l'économie de la Mode : Qui peut être visée par cette ligne d'"Artements" ? Ici, le vêtement n'investit plus des formes basiques et strictes mais des lignes complexes et architecturées qui s'éloignent incontestablement des frontières corporelles coutumières. On peut se questionner si Jonathan Anderson chez Loewe ne souhaite pas plutôt allouer l'idée qu'il se fait du vêtement comme œuvre d'Art ? Mais mobile et mouvante. Enfiler une œuvre d'Art, par conséquent en faire partie intégrante, demeure une idée concentrique et séduisante. Etre l'œuvre d'Art. Jonathan Anderson a souhaité un set immaculé, baigné de lumière. Un quadrilatère immense laissant entrevoir, en son centre, une cavité sombre. L'échappatoire ultime des mannequins pour briller sur ce podium minimaliste. Première tenue, une robe noire, sans manches, qui enrubanne la silhouette telle une seconde peau. Oups ! Cette simplicité reste apparente. Une modélisation textile 3D place une proéminence de forme carrée sur les hanches. La suivante s'incruste d'une configuration rectangulaire 3D sur le buste. Une autre pointe interminablement telle une pique de proue d'un navire. Protubérances. La structure du corps se métamorphose. Le vêtement se propose t-il d'incorporer d'inédites options "protectives" ? Les escarpins, aux talons recherchés, peuvent se finaliser d'une coquille d'œuf brisée ou d'une simple rose vermillon retournée. "Daliesque". Une cape neigeuse ou céladon recouvre la configuration d'ailes de coléoptère. Un pantalon beige s'enorgueillit aux genouillères de deux alvéoles béantes Opaline. Une robe argentée s'arrange d'un plissé bénitier fuselant la jambe. Un blouson en Denim oversize se réinvente en simple robe. Les pantalons bleu Klein ou cramoisi deviennent extra larges. Presque des similis jupes "corolle". Un bustier "sablier" se bâtit par la grâce d'une étoffe métallisée. Un autre semble en aluminium. Un corset dissymétrique Gold fait office de ceinture. Un dernier bustier se gonfle tel un soufflet d'accordéon. Si l'on devait conserver un unique modèle, il s'incarnerait par la robe anthracite, sans manches, incrustée sur la totalité du buste d'un plastron en métal dorée, à la forme d'un violoncelle. The Master Piece. Des "camisoles" en acrylique translucides, reproduisant le buste féminin, apparaissent sur des robes chasubles dans des tonalités carmin sanguinolent, rose chair ou bleu ciel. Laissant apparaitre avec une subtile indécence les poitrines de nos jouvencelles modèles. La dissymétrie textile demeure un autre atout ensorceleur de cette présentation. Une minijupe se targue d'une oblongue traine latérale. Une unique manche pour un top pastel. Des écharpes drues tourbillonnent autour de la silhouette pour s'achever en longue traine. Les immenses bracelets en cuir, camel ou turquoise, prennent la configuration de poids de musculation. Quelques tissus chamarrés investissent de longues robes moulantes. Quelques tonalités, bleu layette, vert d'eau ou dragée assiègent des looks composés d'un pantalon cigarette et crop top. Jusqu'aux courtes perruques frangées ne laissant apercevoir le regard de celles qui les portent. Quand d'autres mannequins portent un voile aérien. Les robes pailletées rouge, mauve ou noir n'hésitent pas à dévoiler irrésistiblement la jambe par l'intermédiaire d'une dissymétrie relativement bien calculée. Chaque look est véritablement pensé comme un projet architectural. Jonathan Anderson expérimente chez Loewe la distorsion textile, transcendée par l'application vigoureuse de pièces issues de l'univers de la sculpture. Jonathan Anderson se veut sculpteur. Une collection qui aborde autrement la place du vêtement dans la garde robe. Celui-ci n'est plus simplement utilitaire. Il peut-être totalement importable, immettable. Même au delà d'une coupe et structure maitrisé à la perfection. Une collection cérébrale ou se mêle jeu de texture, déformation de l'allure, déterritorialisation de la silhouette.
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Loewe

Printemps/Eté

2022

Milan Automne/Hiver 2022/2023 : Quelle fille a ouvert quoi ?

Alberta Ferretti : Quinn Elin Mora - Ambush : Sora Choi - Anteprima : (?) - Antonio Marras : (?) - Blumarine : J'adore Benjamin - Bottega Veneta : Paola Manes - Del Core : Mona Tougaard - Diesel : Lisa Han - Dolce & Gabbana : Yewon Guk - Dsquared2 : Mila Van Eeten - Emporio Armani : Anna Savka - Ermanno Scervino : Nyanderai Deng - Etro : Rianne Van Rompaey - Fendi : Bella Hadid - Ferrari : Mica Arganaraz - GCDS : Taylor Hill - Genny : Minnie Warren - Giorgio Armani : Zavi - Gucci : Arina Besedina - Jil Sander : Sora Choi - Krizia (Lookbook) : Sara Blomqvist - Marni : Juno Mitchell - Max Mara : Caroline Trentini - Missoni : Vivienne Rohner - Moschino : Maria Keidj - MSGM : Carliane Paixao - N°21 : America Gonzalez - Palm Angels : Michiko Foy - Philipp Plein : Arta Gee - Philosophy Di Lorenzo Serafini : Miriam Sanchez - Ports 1961 : Mona Tougaard - Prada : Kaia Gerber - Roberto Cavalli : Adut Akech - Salvatore Ferragamo : Laura Reyez - Sportmax : Sylwia Kuta - Tod's : Gigi Hadid - Trussardi : Skarta Ali - Versace : Avanti Nagrath -

Paris Automne/Hiver 2022/2023 : Quelle fille a ouvert quoi ?

Acné Studios : Lucy Rosiek - Akris : Lisa Lu - Alexandre Vauthier : Karen Elson - Ann Demeulemeester : Rianne Van Rompaey - Balenciaga : Minttu Vesala - Balmain : AkuolDeng Atem - Botter : Mohamadou Diakhité - Celine : (?) - Chanel : Vivienne Rohner - Chloé : Mary Alexandridi - Comme des garçons : Kovich - Coperni : Rianne Van Rompaey - Courèges : Janina Maidorn - Christian Dior : Sofia Steinberg - Dries van Noten : America Gonzalez - Elie Saab : Ashton Day - Gauchere : Yana Van Ginneken - Giambattista Valli : Valerie Scherzinger - Givenchy : Selena Forrest - Hermès : Marfa Manakh - Isabel Marant : Loli Bahia - Jacquemus : Aun'Jel Yepp - Kenneth Ize : Seohyun Kim - Kenzo : Adele Aldighieri - Koche : Aaliyah Hydes - Lacoste : (?) - Lanvin : Anok Yai - Lemaire : Dahan - Loewe : Kai Newman - Louis Vuitton : Hoyeon Jung - Ludovic de Saint Sernin : Gigi Hadid - Maison Martin Margiela : Veronika Kunz - Miu Miu : Mame Bineta Sane - Nina Ricci : Zinnia Kumar - Off-White : Grace Quaye - Paco Rabanne : Akon Changkou - Paul&Joe : Hannah Motler - Rick Owens : (?) - Rochas : Victoria Fawole - Rokh : Etrella Gomez - Sacai : Julia Nobis - Saint-Laurent : Sihana Shalaj - Stella McCartney : Aivita Müze - The Row : Jeanne Cadieu - Valentino : Mary Ukech - Vetements : Maurus Krapf - Victoria Beckham : Awar Odhiang - Vivienne Westwood : Issa Lish - Yohji Yamaoto: Marta Wieczorek -

 
Révélations des podiums Printemps/Eté 2022
YG
Alma
America
Angair
Chloé
Daria
Ece

Lund
Gonzalez
Biong
Lambert
Koshkina
Bicak
IMG
Supreme
Select
Premium
Ford
Marilyn
YG
Elisa
Emi
Emilia
Esin
Faith
Fleur

Nijman
Stankovic
Caranton
Bicak
Denham
Breijer
Viva
Oui
Supreme
Oui
Premium
Supreme
YG
Gwen
Janina
Jay
Kristy
Lina
Lucy

Weijers
Maidorn
Pak
Ponomar
Cruz
Rosiek
Women
Viva
Premium
Supreme
Women
Elite
YG
Majesty
Merry
Ornella
Quannah
Rayssa
Rolf

Amare
Mae
Umutoni
Chasinghorse
Medeiros
Schrader
Women
Select
Select
IMG
Women
IMG
YG
Rozan
Smilla
Shantae
Sylwia
Victoria
Willow

BillionDeprez
Herbst
Leslie
Kuta
Daropale
Yang
Viva
Titanium
IMG
Elite
Silent
Elite
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Lire les actualités du mois de Mars 2022
 
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New-Faces à suivre en 2022
- Achenrin Madit - Amar Akway - Dija Kallon - Essoye Monbot - Laiza de Moura - Louise Robert - Lydia Kloos - Mila Van Eeten - Quannah Chasinghorse - Tianna St.Louis -
Tops confirmés en 2022
- Abby Champion - Adut Akech - Akon Changkou - Anok Yai - Ashley Radjarame - Assa Baradji - Aylah Peterson - Blesnya Minher - Cyrielle Lalande - Deirdre Firinne - Felice Nova Noordhoff - Fran Summers - Giselle Norman - Hyun Ji Shin - Jill Kortleve - Kaia Gerber - Klara Kristin - Lola Nicon - Maike Inga - Malicka Louback - Malika El Maslouhi - Mariam de Vinzelle - Maty Fall Diba - Mika Schneider - Miriam Sanchez - Mona Tougaard - Nora Attal - Oudey Egone - Paloma Elsesser - Pan Haowen - Precious Lee - Quinn Elin Mora - Rebecca Leigh Longendyke - Sacha Quenby - Sarah Grace Wallerstedt - Sofia Steinberg - Ugbad Abdi - Vilma Sjoberg - Vivienne Rohner -
 
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