Le visage d'Erika Linder dégage cette force tranquille et placide que l'on peut percevoir que sur quelques filles reconnues de la profession ; Voire de la même trempe qu'une Milla Jovovich, Freja Beha, Jamie Bochert ou Sasha Pivovarova. Des filles fortes, expressives, indiscrètes. Des tragédiennes figées exhalant une rage positive. De celles qui ne se laissent pas amadouer par le premier venu. Des états émotionnels qui transparaissent immédiatement au travers des séries Photos. On ressent la joie, la peine, l'impatience, l'allégresse, l'irritation, la douceur, le rire. Bref, toute une gamme d'émotions que tout mannequin lambda ne serait pas forcément capable de retranscrire en image. En cela, Erika n'est pas qu'un simple mannequin sur papier glacé. Elle est une personnalité à multi-facettes. Après avoir achevé ses études de droit, à l'âge de 21 ans, Erika décide d'essayer le mannequinat. Les premiers tests la déçoivent car elle ne se reconnait pas dans l'image ultra sophistiquée qu'on lui renvoie. Toutefois, en posant pour le magazine Candy, elle se reconnait enfin. En travaillant son look Androgyne, Erika se voit apparaître en un Léonardo di Caprio plus vrai que nature. Bingo. Une ressemblance qui l'amuse et qui lui permettra de se faire reconnaitre du monde de la mode. Ce magazine underground dont la thématique pivote autour de la question du genre et des identités sexuelles minoritaires, lui permet de prendre conscience de son identité intime. Suédoise, bien sur, mais avec une forte inclination pour la gente féminine. Peu importe. Toutefois, cette série Mode précise lui ouvrira les portes des défilés internationaux. Mais, ceux des hommes avant tout ; pas ceux des femmes. Amusant non ? Erika deviendra la première fille à défiler avec des cabines entièrement constituées de garçons. Elle entre dans cette brèche, ce créneau, qui lui permettra de rencontrer Tom Ford. Nicolas Ghésquière la trouve singulière et la booke pour deux défilés Louis Vuitton. Elle posera pour sa campagne publicitaire prêt-à-porter Louis Vuitton Automne/Hiver 2016/2017. Une chance énorme. Cependant, se transformer et entrer dans la peau de personnages, c'est ce qui stimule le plus Miss Linder. Aujourd'hui, basée à Los-Angeles, Erika Linder est en train de tourner dans trois grosses productions, deux films et une série. De quoi bien remplir son agenda pour l'année 2019.

Erika Linder pour Vogue Paris ; Kendall Jenner pour Vogue Usa ; pour Vogue Grande-Bretagne ; Florence Hutchings pour Vogue Italie ; Adut Akech pour Vogue Japon ; Gigi Hadid pour Vogue Allemagne ; Birgit Kos pour Vogue Espagne ; Abbey Lee pour Vogue Russie ; Luna Bijl pour Vogue Chine ; Juliana Paes pour Vogue Brésil ; Bella Hadid pour Vogue Hollande ; Karlie Kloss pour Vogue Turquie ; Bella Hadid pour Vogue Australie ; Adriana Lima pour Vogue Arabie ; Vittoria Ceretti pour Vogue Koréa ; Shelby Hayes pour Vogue Ukraine ; Maria Zakrzewska pour Vogue Pologne ; Finn Buchanan et Hanne Gaby Odiele pour Vogue Tchécoslovaquie ; Catherine McNeil pour Numéro France ; Ruth Bell pour Numéro Tokyo ; Cao Fei pour Numéro Chine ; Ella Balinska, Kristen Stewart, Naomi Scott pour V Usa ; Kate Moss pour W Usa ; Sharon Stone pour Allure Usa ; Sienna Miller pour Elle Uk ; Reese Witherspoon pour Harper's Bazaar Usa ; Olivia Colman pour Harper's Bazaar Uk ; Sharon Stone pour Harper's Bazaar Espagne ; Fernando Lindez, Mona Tougaard, FKA Twigs et Kevin Abstract pour i-D Magazine ; Lucie Rocher pour Glamour France ; Cara Delevingne pour Porter Magazine ; Lindsey Wixson pour Air France Madame ; Cosima Fritz pour Marie-Claire Italie ; Alicia Vikander pour Marie-Claire France ; Anna Ewers et Signe Veiteberg sur Self-Service ; Felicity Jones, Juliette Lewis, Rami Malek, Lizzo, Mariah Carey, Tracee Ellis Ross, Emily Ratajkowski, Gigi Hadid, Hailey Bieber, Luka Sabbat pour Love Magazine ; Abbey Lee et Bella Hadid pour POP Magazine ; Coco Gordon Moore, Deirdre Firinne, Guinevere van Seenus, Hiandra Martinez, Meghan Collison, Mica Argañaraz, Pan Haowen pour Purple Magazine ;

Beaubourg, ou le fameux centre Georges Pompidou, dédié aux Arts Contemporains du 20ème et 21ème siècle, demeure le cadre idyllique et graphique de la présentation Prêt-à-porter Louis Vuitton Automne/Hiver 2019/2020. Un décor reconstitué dans les plus infimes détails reproduisant, avec conviction, tout le dédale tubulaire extérieur, dont les tonalités vertes, bleues et rouges demeurent sa marque de fabrique. Un lieu décrié lors de sa construction, mais qui apparait comme un hommage appuyé de Nicolas Ghésquière aux trois concepteurs et architectes de ce bâtiment ahurissant : Renzo Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini. On connait l'admiration sans borne et enthousiaste que porte Nicolas Ghésquière au domaine de l'architecture. Une source d'inspiration constante. Rappelons, aussi, que ce Centre pluridisciplinaire a pour but de faire coexister peinture, sculpture, arts graphiques, photographie, nouveaux médias, cinéma, architecture, design, art moderne et musique contemporaine. Bref, un lieu propice aux échanges incessants et à la création pure. Alors, conceptuellement parlant, n'y a-t-il pas meilleur lieu pour inclure et mettre en valeur le domaine de la mode ? Assurément. C'est dans cet espace emblématique que les silhouettes hivernales 2019/2020 vont être magnifiées. La bande sonore met en avant les tubes français des années 80 (d'Axel Bauer à Rita Mitsouko). On se replonge dans des années d'insouciances ou certaines technologies comme le walkman, le magnétoscope, les jeux vidéo naissaient. Que des cultures urbaines commençaient à émerger comme le Rap, la New-wave, le Hip-hop. On perçoit clairement cet état d'esprit au travers de cette collection. Des looks qui se traduisent par une certaine individualité et un mélange des genres. On se fait plaisir. On se découvre. On s'invente. Les ceintures marquent la taille avec leurs boucles carrées, ciblées. Les jupes se font damiers au couleur de Maya "l'abeille". Les épaules volètent. S'incrustent de reproduction léopard. Les imprimés floraux peuvent être gigantesques et compulsés de couleurs chatoyantes : Fuchsia, Bleu Océan. Ou bien, toutes minimes sur des chemises Liberty. Des bouquets de fleurs presque japonisantes. Des pulls se réapproprient l'iconographie à la Mondrian, à la Fernand Léger. Les jupes s'évasent. Les pantalons s'achèvent et s'affinent par le jeu de deux boutons pressions au niveau des malléoles. Les collants demeurent opaques mais Anthracite. Les épaules disparaissent sous des lès de tissus triangulaires. Je revois presque les silhouettes du film " Working Girl " de Mikes Nichols avec Mélanie Griffith et Sigourney Weaver (1989). Les manteaux apparaissent confortables et laissent le corps libre de tous mouvements. Ils peuvent se border de segments géométriques en cuir. On est chez Vuitton quand même. Les petits bonnets me remémorent les petits personnages fantasques de la maison Kodak, imaginé par le talentueux Jean-Paul Goude. Il y a comme un vent de liberté sur le podium. Pas de préjugés. Le total look demeure banni. On mélange, on compose, on crée, on se régénère. Seul compte son individualité vestimentaire, sa personnalité stylistique profonde.

Acné Studios : Kerolyn Soares - Akris : Teddy Quinlivan - Alexander McQueen : Vilma Sjöberg - Andrew GN : Ksenia Korshunova - Ann Demeulemeester : Stan Stanislavova - Balenciaga : Neda Brady - Balmain : Alexandra Micu - Céline : Anna Francesca - Chanel : Maike Inga - Chloé : Vittoria Ceretti - Christian Dior : Ruth Bell - Dries van Noten : Mica Tosi - Elie Saab : Awuol Mach Guguei - Giambattista Valli : Maike Inga - Givenchy : Silje Lorentzen - Guy Laroche : Yana Trufanova - Haider Ackermann : Kiki Willems - Hermès : Kerolyn Soares - Isabel Marant : Hiandra Martinez - Jacquemus : Mica Argañaraz - Koche : Rocio Marconi - Lacoste : Lara Mullen - Lanvin : Sculy Mejia - Lemaire : Chu Wong - Léonard : Tessa Bruinsma - Loewe : Mel Van Roemburg - Louis Vuitton : Mariam de Vinzelle - Maison Martin Margiela : Taylor Reeves - Miu Miu : Patrycja Piekarska - Nina Ricci : Kerolyn Soares - Paco Rabanne : Steinberg - Paul & Joe : Olive Parker - Rick Owens : Sara Dijkink - Rochas : Marte Mei van Haaster - Roland Mouret : Ana Barbosa - Sacai : Mona Tougaard - Saint-Laurent : Elise Van Iterson - Stella McCartney : Krini Hernandez - Valentino : Adut Akech -