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Décembre 2023
Par Yann Gabin
YG

Pour ce dernier mois de l'année 2023, le mensuel Vogue Koréa impose une triologie de couvertures photographiée par deux stars de la photographie coréenne : Hyea W. Kang et Cho Gi Seok. Sur une pagination de trente-six pages ou ils déclinent efficacement une mode en noir et blanc, avec quelques touches de vermillon. Une tonalité portant chance dans les pays asiatiques. Ils révélent le magnétisme atypique d'América Gonzalez qui a été l'un des mannequins les plus demandés lors de la Fashion Week Printemps/Eté 2024. Très bonne fête de fin d'année.

América Gonzalez chez Supreme Management

América Gonzalez possède un visage singulier, que l'on reconnait aisément lorsqu'elle foule les podiums. Elle a le look. Quand on la scrute de près, on peut aisément souligner des traits provenant de multiples ethnies : Amérique-latine, Asie du Sud-est, parfois du Mexique. Cette longiligne vénézuélienne ne concevait pas un jour embrasser cette carrière de mannequin. Elle pensait simplement que son physique un peu trop typé serait un frein à l'accession de certains jobs prestigieux. Alors pour celle qui se destinait à devenir médecin, ce fut un choc lorsqu'elle comprit qu'elle avait toutes ses chances de devenir un mannequin d'envergure.

C'est à travers les réseaux sociaux, et plus particulièrement Instagram, qu'elle est remarquée. En 2019, juste avant la Covid-19. Mais, la pandémie stoppe tout. Pour tout le monde. Il faudra attendre l'accalmie de la pandémie pour apercevoir América sur les podiums internationaux. Des lieux où se joue une carrière. Pour les défilés Automne/Hiver 2022/2023, América Gonzalez deviendra l'un des mannequins les plus sollicités. Trente-quatre défilés sur un mois de Fashion Week. C'est énorme car s'y intègre voyages entre capitales de la Mode, défilés, fittings et castings.
Elle foulera notamment les podiums de Prada, Dior, Chanel, Bottega Veneta, Dries van Noten, Loewe, Louis Vuitton, Versace, Lanvin, Coperni, Paco Rabanne, Valentino, Ludovic de Saint-Sernin. Une surprise totale pour cette vénézuélienne qui ne croyait pas en son potentiel. Toutefois, pour durer, il +faut savoir gérer son image de main de maitre. Cela se joue à travers les shoots éditoriaux. Encore novice, América a déjà pu poser pour le Vogue Koréa par Hyea W Kang ; le W Usa par Ethan James Green ; Le Vogue Usa par Sam Rock ; le Document Journal par Alexandra Leese ; le Vogue Uk par Thue Noorgard. Dernièrement, elle est devenue l'un des mannequins préférés de Maria-Grazia Chiuri qui l'a choisit pour plusieurs défilés Dior ainsi que pour la dernière campagne prêt-à-porter Dior Automne/Hiver 2022/2023. Une affaire à suivre.
YG
Les couvertures à retenir au mois de Décembre 2023

Ida Heiner pour Vogue Paris ; Nicki Minaj pour Vogue Usa ; Jodie Comer, Olivia Colman, Tilda Swinton, Little Simz, Stormzy, Kate Moss et Lila Moss pour Vogue Grande-Bretagne ; Liya Kebede pour Vogue Italie ; Abeny Nhial et Mary Ukech pour Vogue Japon ; Greta Hoffer pour Vogue Allemagne ; Sara Caballero pour Vogue Espagne ; Non distribué pour Vogue Russie ; Hejia Li, Huijia Chen, Mengyao Wang et Sherry Shi pour Vogue Chine ; Ivete Sangalo pour Vogue Brésil ; Constance Jablonski pour Vogue Turquie ; Emily Ratajkowski pour Vogue Australie ; Amanda Murphy, Karen Elson et Sasha Pivovarova pour Vogue Netherlands ; Paloma Elsesser pour Vogue Mexico ; Anita pour Vogue Arabie ; América Gonzalez pour Vogue Koréa ; Anna Cleveland pour Vogue Grèce ; Non distribué pour Vogue Ukraine ; Alek Wek pour Vogue Pologne ; Daniela Kocianova pour Vogue Tchécoslovaquie ; Marianne Theodorsen, Nina Sandbech, Janka Polliani, Darja Baarannik pour Vogue Scandinavia ; Alessia Merzlova, Bradley Veragten, Giselle Norman, Lldjima Masrangar, Meerle Haket et Sterre Haket pour Vogue Portugal ; Deepika Padukone pour Vogue Inde ; Tony Leug pour Vogue Singapore ; Haerin pour Vogue Hong-Kong ; Pichukkana Wongsarattanasin pour Vogue Thaïlande ; Kuang-Han Hsu pour Vogue Taiwan ; Tanya Churbanova pour Numéro France ; Rinko Kikuchi et Tara halliwell pour Numéro Tokyo ; Cailee Spaeny pour V Usa ; Emma Stone pour W Usa ; Victoria Beckham pour Allure Usa ; Jennifer Lopez pour Elle Usa ; Rosemary Ferguson pour Elle Uk ; Loli Bahia pour Harper's Bazaar France ; Lana Del Rey pour Harper's Bazaar Usa ; Jenna Ortega, Janelle Monae, Emerald Fennell, Gugu Mbatha-Raw et Emilia Clarke pour Harper's Bazaar Uk ; Apolline Rocco Fohrer pour Harper's Bazaar Italie ; Elle Macpherson et Marisa Berenson pour Harper's Bazaar Espagne ; PinkPantheress, Rema, Sampha, Alex Consani, Colin Jones, Nyajuok G, Paul Ohunyon, Peter Ohunyon, North West pour i-D Magazine ; Yuki van Gog pour Marie-Claire Italie ; Marion Cotillard pour Marie-Claire France ; Abby Champion, Angelina Kendall, Apolline Rocco Fohrer, Celeste Fitzpatrick, Elio Berenett, Fran Summers, Irina Shayk, Karolina Spakowski, Mica Argañaraz et Nyawurh Chuol pour Self-Service ; Aubrey Plaza, Emma Mackey, Ever Gabo Anderson, Maude Apatow, Penelope Cruz, Arca, Coi Leray, Peggy Gou, V, Alex Consani, Amélia Gray, Kaia Gerber, Karolina Spakowski, Mona Tougaard pour POP Magazine ; Hari Nef, Margaret Qualley, Milla Jovovich, Aylah Peterson, Minttu Vesala, Paul Hameline, Saskia de Brauw, Gabbriette pour Purple Magazine ; Hunter Schafer, Lakeith Stanfield, Rowoon, Ella Mccutcheon, Jennifer Matias, Kristen McMenamy et Mica Argañaraz pour Another Magazine ;

Louis Vuitton Automne/Hiver 2023/2024 par Nicolas Ghesquière

Nicolas Ghesquière fait son come-back dans les murs du musée d'Orsay pour dévoiler sa nouvelle collection hivernale 2023/2024. Un lieu classique, historique, mêlé de tragédies et de fêtes désopilantes. Les parquets antiques, entourés de dorures et stucs décoratifs, recouvrent toutes les salles à profusion. Un oblong podium carbone, complètement eighties, tranche avec le conservatisme du lieu. Un esprit Versailles. Nicolas Ghesquière a probablement eu l'appétence de dramatiser cette présentation hivernale. Juxtaposant une kyrielle de lustres en cristal XVIIème, des colonnes métalliques supportent des rampes luminaires diffusant une luminescence carrément glaciale mais efficace pour focuser chaque look de la collection. Quelques parapets anti-soniques bordent le podium générant un effet de décor de films "Catastrophe". On mêle des univers antinomiques et anachroniques. C'est la jeune Greta Oberwalleney qui monte en premier les quelques marches vers le podium avec cette veste singulière dont les plissés demeurent dignes d'une Madame Grès. Celle-ci, à l'allure d'un autre temps, s'accordera entièrement avec le notre. Souple et ample, elle se suffit à elle-même. Quand le pantalon vanille parait sur un second look, il se boursoufle, à chaque pas, attirant des volumes dignes de l'accoutrement de Soliman le Magnifique. La fine ceinture enserrant la taille se fait lien et glisse jusqu'à plus bas que terre. Ce néo-classique devrait prendre place dans le vestiaire de cette fameuse néo-bourgeoise cosmopolite. Il y a travail évident sur l'architecture et le bâti intrinsèque des vêtements. Ainsi, une robe bustier beige, asymétrique par son unique bretelle "boudin" boursouflée, incorpore un pull en maille mastic accroissant le "sur-volume" de cette unique brassière. Quand un second bustier laisse trop de place à la poitrine, on l'additionne d'un pull en cachemire afin de conserver son honneur sauf. On croisse au sein de cette collection quelques détails de style, utilisés dans de précédentes collections, comme le coup de scalpel horizontal aux genoux, déjà aperçu lors de son passage chez Balenciaga. La flanelle grise intègre un tailleur pantalon d'une rigueur digne d'Irène Cassini (Uma Thurman) dans le film "Bienvenue à Gattaca" d'Andrew Nicol. La version immaculée, sur Loli Bahia, demeure, elle-aussi, d'une sobriété à toute épreuve. Le maquillage surligne le bas de la paupière par un agencement de sequins argentés dispensant un esprit "Euphoria". Même si certaines lignes demeurent, à première vue minimales, on discerne véritablement un travail minutieux au sein de certaines tenues. Nicolas Ghesquière célèbre les volumes architecturaux et tente d'en reproduire l'esprit à travers un style fluide et d'une précision sans faille. En extrapolant, le look d'Apolline Rocco Fohrer pourrait me faire penser à du mobilier d'ameublement. Plus précisément, à une chaise déstructurée. Son plastron blanc possède la forme d'une assise. Ses emmanchures à ceux d'accoudoirs. Le textile de sa robe grège récupère la matière d'un tissu de "recouvrement". Les plissés de la robe d'Hanna Felding demeurent aussi rigides que des empennages d'avions. Ils sont raides et tenus. Les couleurs surnagent dans une palette de beige, Camel, gris, anthracite ou blanc. La chemise lactescente se fait blouse sur Alaato Jazyper. Son col rigoureux dégouline en gilet. Une touche puritaine, sobre. Nicolas Ghesquière s'amuse avec le graphisme, notamment en superposant les tonalités noires et blanches. Les cols demeurent, aussi, un terrain de jeu : col cape, col cygne, col chorale, col hirondelle. Des longilignes écharpes tricotées s'enroulent autour du cou et pendent tel un balancier. Des manteaux, à la forme de Bombers, s'offrent des proportions volumineuses telles que sur Samile Bermannelli. Quelques pantalons, de confection somme toute ordinaire, s'offrent de jolies teintes tabac ou carbone. Des basiques sans chichi. Les sacs s'habillent de la toile cirée classique LV et prennent la forme de sacs photos ou de micro-valises. D'autres réintègrent des formes ultra classiques, d'une certaine austérité. Un fugace cadenas argenté se grave du LV maison. Toutefois, le vanity-case "Maison" sera le clou du spectacle en termes d'accessoire. Il y a clairement un retour vers un luxe moins ostentatoire, sans logos, mais surement plus durable. Moins connoté d'une saison. Une robe hair, sans manche, se découpe d'une myriade de cavités de tailles diverses qui, dans son ensemble, fait penser à un entrelacement de coraux. Des clous mordorés en investis la périphérie. Les bottes, d'allure classique, jouent avec les tonalités de peaux des mannequins. Des illusions d'optique s'opèrent ainsi sur les jambes. Parfois, on est dupé par une fausse hauteur de bottes. Ludique. Deux masques luminescents suscitent interrogation lorsqu'ils passent sur le podium. Cocasse à voir. De délicats strass diamant argentés viennent se glisser sur un caraco Camel. Ou, de couleur chair, sur une jupe éthérée de baladine enfilée par Angelina Kendall. Evie Saunders s'empare d'un céleste peignoir/smoking bordé de strass en diamant noir. Quant à Victoria Fawole, affabulée d'un des deux masques étincelants, elle fait de sa tenue un melting-pot stylistique : veste/peignoir lie de vin, dont l'imprimé mélange roses et félins. Sa chemise s'édifie autour d'un jacquard d'arabesques florales argentées et carbones. Son short bouffant intègre fausse fourrure "loutre" et broderies florales à l'allure de chardons bleu Klein, vermillon et neige. La comédienne Hoyeon Jung achèvera cette présentation dans une robe au damassé fleuri, aux épaules légèrement bombées, avec un bustier prenant la configuration d'un cœur épuré. Toutefois, en observant précisément, on distinguera de fines surpiqures de fils de soie blancs brodés sur un cuir ultra souple carbone. Un véritable effet stuc. La quintessence du style dément de la cours de Versailles. Pourtant, Nous ne sommes pas à Versailles ici mais bien au musée d'Orsay pour le show Vuitton Automne/Hiver 2023/2024.

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Louis Vuitton

Automne/Hiver

2023/2024

"I need to live", l'expo éphèmère de Juergen Teller
"I need to live", (pouvant être traduit par "J'ai besoin de vivre"), l'exposition du photographe Juergen Teller, au Grand Palais Ephémère (Place Joffre, Paris 7e) devraient attirer la crème des aficionados de la photographie de mode. Ce photographe allemand, connu pour le port continuel de shorts fluorescents, demeure une référence indéniable de la photographie de mode contemporaine et artistique. Il débute sa carrière, au début des années 90, en publiant ses clichés au sein de supports anglais comme The Face, Arena, Dazed & Confused ou i-D. D'autres supports le sollicitent pour embellir leurs pages Mode de séries sulfureuses, trashs voire humoristiques comme le Visionnaire, Interview, Vogue British, Purple, Self-Service, Pop Magazine ou W Usa. Juergen Teller s'adapte pleinement à chaque ligne éditoriale sans jamais trahir son écriture photographique. Son univers ultra réaliste plait énormément aux maisons de luxe qui recherchent un point de vue réaliste, borderline, voire parfois une tension sexuelle, pour la diffusion d'un message ultraciblé. Il offre sa vision personnelle de la mode aux marques tels que Céline (sous l'ère de Phoebe Philo dont il réalisera presque toutes les campagnes publicitaires), Yves Saint-Laurent (par Anthony Vacarello), Marc Jacobs (ou on l'aperçoit, par exemple, dans le même lit que Charlotte Rampling), Loewe (par Jonathan Anderson), MCM, Vivienne Westwood ou dernièrement Dolce & Gabbana. Ses portraits sans fioriture, sans maquillage et coiffure, montrent un instantané de la vie telle qu'elle est. Du pur naturalisme. Des célébrités font appel à son œil unique pour mettre en valeur pochettes d'album, clips vidéos ou séries de mode comme Björk, Simply Red ou Sinnead O'Connor. Juergen Teller produit de nombreuses séries personnelles, n'hésitant pas à se mettre en avant, dans des postures parfois cocasses. Il aime exposer sa vie privée en questionnant ses relations autour de la famille, ses racines et son identité. Il faut signaler que quelques œuvres pourront heurter la sensibilité de certains par une nudité crue. L'ouverture de cette exposition éphémère débutera le samedi 16 décembre et s'achèvera le mardi 9 janvier 2024 (Tous les jours de 10h à 19h).
Colin Jones chez Women 360
Quand on observe Colin Jones, on ne peut penser une seule seconde qu'elle est née fille dans un corps de garçon. Elle incarne cette féminité presque parfaite. Le seul indice pouvant soulever une interrogation s'apparente en son prénom : Colin. Un prénom masculin dont la racine grecque signifie "victoire du peuple". Colin Jones a su être victorieux pour elle-même en entamant cette transformation de genre. Souhaitant être 100% authentique dans sa vie future, elle assure n'avoir pu faire autrement que de changer radicalement d'identité. Recouvrer son véritable "soi". Être Trans et l'assumer a permis de renforcer son tempérament. Une peau diaphane, voire blafarde, de longs cheveux blonds, un regard pénétrant de ceux qui en disent long, Colin Jones a su rapidement imposer sa plastique dans le modeling New-Yorkais. Mais, aussi sa forte personnalité, très créative. Du signe astrologique du Lion, Colin avoue être un personne compétitive, un peu vantarde et pleine d'audace. Elle adore attirer l'attention et être contemplée. Sa chevelure demeure comme une obsession tel le lion avec sa crinière de feu. Des points essentiels qui apparaissent déterminants dans une carrière de mannequin. Originaire de l'état de l'Utah, de la ville de Spanish Fork, à prédominance mormone, sa jeunesse a été un peu compliqué et alambiqué, notamment lorsqu'on l'a critiqué sur son apparence féminine. Mais, Colin ne changerait en rien ce parcours de vie, formateur. Cette vie "d'avant", éloigné du chaos de la mode, lui a forgé un mental d'acier. Une armure contre les mauvaises ondes de ses contemporains qui l'ont préparé à affronter la vie et le modeling avec une force à toute épreuve. Elle signe avec une agence de l'Utah dès son adolescence. Cette dernière lui propose rapidement des rendez-vous avec des agences New-Yorkaises. Sur dix-huit agences contactées, seize lui donnent une réponse positive. Venir s'installer à New-York, l'une des capitales de la mode, lui permet de découvrir ce métier complétement fait pour elle. Une révélation. Aujourd'hui, Colin a su devenir une personnalité et une image fort demandée. Elle a déjà collaboré avec les maisons Prada, Fendi, Marc Jacobs, Ferragamo, JW Anderson et Maison Margiela. Pour la Fashion Week Printemps/Eté 2024, Miss Jones a foulé les podiums d'Ann Demeulemeester, Alexander McQueen, Atlein, Maison Margiela, Chloé, Acne Studios, Victoria Beckham, Torishéju, Missoni, Blumarine, N°21, Luar, Carolina Herrera, Gabriela Heasrt, Staud, Jason Wu, Dion Lee, Coach, Benetton et Andreadamo. Toutefois, Colin est grandiose, lors du dernier défilé Margiela Printemps/Eté 2024, ou l'on remarque sa démarche complétement fofolle, démente et totalement irrévérencieuse. Aussi, elle demeure extrêmement fière d'incorporer la nouvelle famille des anges de Victoria's Secret qui intègre aussi des femmes Trans dans son prochain défilé. Des projets de campagnes pour Fendi et Dion Lee sont en route et prêts à sortir. Bref, Colin Jones est en train de tout déchirer.
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Matthew Williams, viré de Givenchy

En ce 1er décembre 2023, le monde feutré de la mode se permet, une fois de plus, d'annoncer le départ désarçonnant, voire déconcertant d'un autre directeur artistique. Cette fois, c'est le tour du designer américain Matthew Williams. Designer finaliste du prix LVMH en 2016, ce dernier avait été propulsé à la tête des collections prêt-à-porter féminines et masculines de la maison Givenchy dès juin 2020. Toutefois, celui-ci vient d'apprendre que son contrat ne serait malheureusement pas renouvelé. La fin de ses fonctions prendra fin dès le 1er janvier 2024. Soit un mois seulement pour faire ses valises et prendre ses clics et ses clacs. Pour être pragmatique, ces trois années passées à la tête de cette prestigieuse maison française n'ont pas réussi à convaincre les dirigeants de poursuivre l'aventure avec Matthew Williams. Le fondateur de la maison 1017 ALYX 9SM (créé en 2015) n'a pas su trouver la magie et l'esprit pour allier héritage maison avec son identité "street wear passe-partout". Des vêtements ayant des lignes minimalistes, manquant de saveurs et de détails fashion, qui, par conséquent, peinaient à transcender et surligner l'ADN de la marque. Et surtout à trouver son public. Même si les collections paraissaient entièrement portables, elles reflétaient peu le style originel et classique de Monsieur de Givenchy. Etre dans l'air du temps ne signifie pas seulement être dans la mouvance d'une tendance. Il faut être précurseur. Annonciateur de la tendance. Peut-être manquait-il cela à Matthew Williams. Il s'est exprimé en laissant ces quelques mots : "Diriger la création Givenchy était, comme je l'ai dit en arrivant en 2020, le rêve d'une vie. Pendant ces trois années, j'ai veillé à perpétuer l'héritage de M. Hubert de Givenchy tout en apportant ma propre vision créative et je tiens sincèrement à remercier le studio, Renaud de Lesquen et LVMH pour cette formidable opportunité". Toutefois, la maison Givenchy ne peut subsister sans directeur artistique. Trois noms m'effleurent l'esprit. Le premier étant celui de Sarah Burton qui vient de quitter la maison Alexander McQueen. Sera-t-elle prête à suivre le même chemin qu'Alexander McQueen en renouant avec cette maison française ? Le deuxième étant celui d'Alessandro Michèle qui est parti de la maison Gucci en novembre 2022 et dont le passage a fait exploser les chiffres d'affaire de Gucci. Ne serait-il pas un excellent choix ? Dernièrement, on pense à l'italien Riccardo Tisci qui a tenu les rênes maison pendant dix années. Il a su comprendre et insuffler un véritable style contemporain à Givenchy, tout en développant un véritable vivier de clients fidèles. Un comeback qui pourrait être enthousiasmant. Alors qui atterrira à la tête de Givenchy ?

Bottega Veneta Automne/Hiver 2023/2024 par Mathieu Blazy

Pour sa troisième collection de prêt-à-porter féminin et masculin pour la maison Bottega Veneta, Mathieu Blazy poursuit son chemin vers l'idée incontestable d'un certain calme, luxe et volupté. Simplement parce que ce trio de vocables détermine remarquablement bien l'univers qu'il accroît pour cette maison italienne, réputée pour son savoir-faire des peaux mais également pour ses fameux nattages en cuir que l'on contemple sur de nombreux sacs, chaussures et pièces vestimentaires. Dans un immense hangar, ou le sol s'apparente à des marbres mouchetés aux accents de jade et de carbone, quelques statues d'athlètes grecs, semblables aux bronzes antiques, s'éparpillent, de-ci delà, autour du podium. Peut-être une projection fantasmée d'une villa romaine, d'un jardin à l'italienne ou d'une allée d'un musée italien. Paola Manes, mannequin Italienne, a été choisie pour incarner cette étincelle qui devrait enflammer le show. Donner l'envie irrépressible aux invités de se vêtir en Bottega Veneta. Avec une simple nuisette, aux fines bretelles, en soie lactescente, Paola englobe déjà l'idée d'un certain look minimalisme, à la manière d'un Calvin Klein ou d'un Helmut Lang. Les similis bottes se personnifient en de grosses chaussettes tricotées en laine naturelle. Quasi des chaussettes de ski. Retour vers un cocooning véritable. Son sac tressé, en forme de demi-lune, se prêtera parfaitement à des randonnées dans des stations de sports d'hiver comme Courchevel ou Megève. La version rouge écarlate est un peu trop voyante à mon goût. La veste de costume masculin s'allonge au point de frôler le sol. Le tissu crémeux s'octroie à intervalles réguliers de micros stries noires. Porté toujours avec les chaussettes. Les costumes masculins deux pièces peuvent prendre des formes ultra amples avec des configurations ultra simples. Leurs poches pouvant emmagasinées nombre de colifichets. Un manteau masculin se fait peignoir, élaboré à partir d'un tissu hirsute en laine de couleur miel. Un trench en cuir tabac, ultra caréné, recouvre l'apparence d'une peau d'alligator. Le véritable luxe ne s'édifie plus dans l'appropriation de peaux rares (souvent d'élevage) mais de s'y jumeler à s'y méprendre. Là réside le véritable luxe. Dans la manière de repenser le monde. Pour qu'il soit beaucoup plus équitable et juste. Même si, indéniablement, le pouvoir de l'argent fera toute la différence. Le défilé insiste aussi bien sur les vêtements féminins que masculins. Sur Tarlisa Gaykamangu, premier mannequin australien de la communauté aborigène, son pull replet et volumineux, aux larges mailles "limite" mal tricoté, au col cheminé tombant, s'offrira une deuxième vie en tant que simple robe. Le trench chocolat en cuir de Lara Menezes s'empreint d'une peau crocodile. La version mastic de Karolina Spakowski s'entiche d'une peau d'autruche. Plus vraie que nature. Les robes en soie, type nuisette, s'incrustent de dentelles ravissantes et s'enluminent de tonalités de taupe ou anis. D'autres, aux plissés de vestales romaines, s'incrustent de tiges fleuries perlées aigue-marine comme sur le mannequin Or Shapira ; de chardons multicolores sur Chu Wong. Le total look en cuir bourgogne d'Edith Ike prend des conformations de parachute prêt à s'ouvrir en cas de dégringolade. Presque tous les looks sont rehaussés de sacs divers et variés, une des compétences originelles de la maison Bottega Veneta. Il y en a vraiment pour tous. Sacs à main ; Bagages de voyage ; Valises ; Sacs sceau tissés ; Double Tote-bags ; Sacs coussin ; Mallettes pour col blancs ; Sacs œuf. Pour finir avec des sacs triangulaires allongés, horizontaux à l'allure contemporaine, voire ultra-sonique. Bref, une saison entièrement dédiée au savoir faire de la bagagerie. Mathieu Blazy a étudié une nouvelle silhouette masculine avec sa "robe" pour homme. Une sorte de "Kamiz" à l'indienne. Ou pour schématiser de djellaba marocaine. Mais rectiligne, en version maille, de couleurs coquelicot, crème ou Sépia. La veste de smoking anthracite de Julia Nobis cintre et emprisonne sa taille alors que la carrure de ses emmanchures s'élargie tout en sphéricité. Avec des cuissardes crème, s'il vous plait. Quant à la robe écarlate d'Ajah Angau Jok, au col en V boudiné, elle se recourbe aux niveaux des hanches par d'exquises excroissances, permettant l'élaboration d'un effet de plissés théâtraux. Des effets 3D, forme écailles, pour le pull Vermillon de Kris Wardak. Les pulls sont exécutés avec différents points de tricotage les rendant hypnotiques. Quelques couleurs vigoureuses peuvent investir des total-looks comme le soufre, l'absinthe, le parme ou le pistache. Des plumes aériennes viennent flirter avec le haut du décolleté vert pistache de Cecilia Wu. Beaucoup de recherches sur le tayloring, l'architecture du vêtement ainsi que sur l'ouvrage d'une silhouette couronnée de détails conceptuels. Cintrage, corsetage et système de baleines au niveau de la taille dégainent un maintien inégalable, incomparable. Le top chinois, Liu Wen, clôturera la présentation avec un simple marcel blanc, un pantalon impression jeans, un sweater noué à la taille dragée et un sac seau entrelacé gris souris. Le tout façonné en cuir ultra souple. Chez Bottega Veneta se niche la complexité entre une apparence dite minimaliste et une préciosité extrême des matières et des idées. L'apanage de haut vol d'une richesse discrète.

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Bottega Venetta

Automne/Hiver

2023/2024

Iris Van Herpen s'expose au musée des Arts Décoratifs
La néerlandaise, Iris van Herpen, expose ses créations vestimentaires dès le début décembre au musée des Arts Décoratifs de Paris. Intitulé "Sculpting the Senses", la designeuse hollandaise est reconnu pour ses facilités déconcertantes à sculpter les matières textiles et engendrer des formes chimériques et utopiques. Ainsi l'utilisation perpétuelle des nouvelles technologies afin de façonner ses collections apparait comme sa marque de fabrique "Number One". Depuis ses débuts, elle n'a pas hésité à intégrer découpes au laser, pliages complexes, origamis et imprimantes 3-D pour générer des vêtements extraordinaires, parfois protéiformes. Presque des œuvres d'Art. Plus d'une centaine de pièces seront présentées au visiteur avec une réflexion autour de la place du vêtement dans nos sociétés amis aussi sur les problèmes textiles sur l'environnement. Toutefois, le Musée des Arts Décoratifs met en relation ces chefs d'œuvres vestimentaires avec des œuvres d'Art d'artistes d'aujourd'hui mais aussi ceux de Dame Nature elle-même comme des fossiles, feuilles ou coraux. On peut contempler notamment des œuvres de Kate MccGwire, Kohei Nawa, Ren Ri, Ferruccio Laviani, Casey Curran ou Philip Beesley qui répondent magistralement au design textile d'Iris Van Herpen. Cet hommage débute le 29 novembre et s'achève le 28 avril 2024.
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Révélations des podiums Automne/Hiver 2023/2024
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Amélia
Angelina
Annemary
Anouk
Céline
Chaima

Gray
Kendall
Aderibigbe
Smits
Vivod
Ameziane
Ford
Industry
Premium
Supreme
Oui
Viva
YG
Denyse
Elodie
Feya
Freja
Heather
Ilya

Tumukunde
Guipaud
Voishcheva
Rothmann
Strongarm
Vermeulen
Select
Women
Women
Elite
Elite
Plateform
YG
Ji
Karolina
Lainey
Leanne
Mayowa
Meissane

Shuyan
Spakowski
Hearn
De Haan
Adagunduro
Manallah
The Claw
Oui
Oui
Premium
Silent
Women
YG
Michi
Mila
Naomi
Nataly
Nella
Nyanderi

Meyer
Bergsma
Apajok
Viera
Milenkovic
Deng
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