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Juillet 2024
Par Yann Gabin
YG

Le Vogue France du mois de Juillet accorde sa Une à l'un des événements sportifs les plus convoité et attendu de la planète : les Jeux Olympiques de Paris 2024. Même le titre s'imprègne des couleurs de notre cher drapeau national : bleu, blanc, rouge. Une fierté. Avec pour covergirl, Gigi Hadid, posant telle une gymnaste triomphante : corps tonique, bras levés, tête haute, juste au corps anthracite et jambières carbone. Sans oublier la coupe de la gagnante à ses pieds. Bref, voguons vers les JO.

Gigi Hadid chez IMG
Originaire de Malibu, en Californie, Gigi Hadid est née d'un mariage mixte entre une mère allemande et un père arabe. Basée à Los-Angeles, la mère de Gigi l'oriente, dès sa plus tendre enfance, vers une carrière de Baby-Model. Sa petite frimousse d'ange blond plait particulièrement aux clients. Et, Gigi est rapidement recompensée en décrochant sa première campagne publicitaire pour la marque Baby Guess. Toutefois, pour évoluer dans ce métier, il faut bouger. Si Los-Angeles reste la ville du cinéma par excellence, Miss Hadid doit s'envoler pour New-York afin de booster sa carrière. La capitale de la mode américaine l'accueille à bras ouvert dès début 2014. Carine Roitfeld flashe sur le composite de cette jeune américaine et n'hésite pas à l'entrainer sur les chemins de la gloire. Elle lui offre la Une du CR Fashion Book N°4, photographiée par le talentueux Bruce Weber. Puis, elle la fait poser pour les différentes éditions du magazine Harper's Bazaar. La consécration s'achèvant par la campagne publicitaire Tom Ford Automne/Hiver 2014/2015 ou elle défend, à la fois, les lignes prêt-à-porter et cosmétiques.
Grâce à Carine Roitfeld, les contrats et jobs s'enchainent à une vitesse incroyable. "Carine Roitfeld a été ma supportrice Number One. Sans elle, je ne serais pas là. Elle s'est vraiment obstinée à me faire progresser. Je suis tellement reconnaissante de l'avoir rencontrée". On ne peut nier que la grande force Carine Roitfeld est de repérer, avant tout le monde, les modèles qui feront les "Unes" de demain. Etre sous le giron de Madame Roitfeld demeure pour Gigi Hadid une chance merveilleuse.

Après sa rencontre avec Carine Roifeld, Gigi Hadid a pu, en dix ans de carrière, enchainer les plus beaux projets éditoriaux pour le Vogue Usa, British Vogue, Vogue France, Vogue Italie, Vogue Netherlands, Vogue Arabia, Vogue Hong-Kong, Vogue Brasil, Vogue Germany, W Usa, V magazine, Elle Usa, Pop magazine, Perfect, i-D magazine, Harper's Bazaar Usa, Love, M le Monde avec des photographes comme Steven Meisel, Annie Leibovitz, Peter Lindbergh, Mario Testino, Mert Alas & Marcus Piggott, Karl Lagerfeld, Solve Sundsbo, Inez van Lamsweerde & Vinoodh Matadin, Nick Knight, Patrick Demarchelier, Alasdair McLellan, Mario Sorrenti, Arthur Elgort, Karim Sadli, Willy Vanderperre, Steven Klein, Zoey Grossman, Jamie Hawkesworth, Cass Bird, Daniel Jackson, Collier Schorr, Ethan James Green, Yulia Gorbachenko, Jean-Baptiste Mondino, Stevie Dance, Rafael Pavarotti, Luigi & Iongo, Giampaolo Sgura, etc… Sans compter les campagnes publicitaires pour de belles maisons de luxe comme Chanel, Miu Miu, Prada, Isabel Marant, Jacquemus, Chloé, Self-Portrait, Versace, Givenchy, Boss, Marc Jacobs, Moschino, Tom Ford, Ralph Lauren, Max Mara, Burberry, Missoni, Fendi, Stuart Weitzman, Dsquared², Tommy Hilfiger, etc… Sans oublier son contrat de cosmétiques avec la marque américaine Maybelline. Instagram de Gigi Hadid.

YG
Les couvertures à retenir au mois de Juillet 2024

Gigi Hadid pour Vogue Paris ; Kendall Jenner pour Vogue Usa ; Mona Tougaard et Central Cee pour Vogue Grande-Bretagne ; Bad Bunny pour Vogue Italie ; Angelina Jolie pour Vogue Japon ; Margot Friedländer pour Vogue Allemagne ; Karol G pour Vogue Espagne ; Non distribué pour Vogue Russie ; Zhou Xun pour Vogue Chine ; Zaya Guarani pour Vogue Brésil ; (?) pour Vogue Turquie ; Champion Team Australia avec Emma McKeon, Mary Fowler, Nina Kennedy, Chloe Covell et Torrie Lewis pour Vogue Australie ; Heather Kemesky pour Vogue Netherlands ; Karla Souza pour Vogue Mexico ; Dunya Aboutaleb et Nawel El Moutawakel pour Vogue Arabie ; Mona Tougaard pour Vogue Koréa ; L'équipe de Water Polo de Grèce avec Rosanna Georgiou, Konstantina Pliatsika, Danae Lumani, Esther Mastroyianni, Francesco Ruggiero pour Vogue Grèce ; Non distribué pour Vogue Ukraine ; David Podsiadlo et Sanah pour Vogue Pologne ; Ashley Graham pour Vogue Tchécoslovaquie ; Rebecca Ferguson pour Vogue Scandinavia ; (?) pour Vogue Portugal ; Isha Ambani Piramal pour Vogue Inde ; Xiao Wen Ju pour Vogue Singapore ; Yoona Lim pour Vogue Hong-Kong ; Anika Chati, Arthit Mikhail Romanyk et Supha Sangaworawong pour Vogue Thaïlande ; Stéphanie Hsu pour Vogue Taiwan ; Anok Yai et Malika El Maslouhi pour Numéro France ; MOMO pour Numéro Tokyo ; Miley Cyrus pour W Usa ; Anne Hathaway pour V Usa ; (?) pour Allure Usa ; Anya Taylor-Joy pour Elle Usa ; Jodie Comer pour Elle Uk ; Angelina Kendall, Awar Odhiang, Devyn Garcia et Ella Mccutcheon pour Harper's Bazaar France ; Emma Corrin pour Harper's Bazaar Usa ; Sienna Miller pour Harper's Bazaar Uk ; Annabelle Weartherly pour Harper's Bazaar Italie ; Eva Herzigova pour Harper's Bazaar Espagne ; Non distribué pour i-D Magazine ; Maja Zimnoch pour Marie-Claire Italie ; Pauline Déroulède et Clarisse Agbégnénou pour Marie-Claire France ; Bibi Breslin, Mathilda Gvarliani et Ella Mccutcheon pour Self-Service ; Amélia Gray, Gisèle Bundchen, Imaan Hammam, Issa Lish, Kiko Mizuhara, Liu Wen, Malgosia Bela, Safe Crane, Sascha Rajasalu, Vittoria Ceretti, pour POP Magazine ; Björk , Eartheater, Chloë Sevigny, Abby Champion, Adut Akech, Anja Rubik, Bibi Breslin, Felice Nova Noordhoff, Malgosia Bela, Maty Drazek, Saskia de Brauw pour Purple Magazine ; Anna Cleveland, Kim Gordon, Elise Crombez, Lina Zhang, Sascha Rajasalu, Julianne Moore, Paul Mescal, Sophie Wilde et Steven Yeun pour Another Magazine.

Christian Dior Printemps/Eté 2024 par Maria Grazia Chiuri

Maria Grazia Chiuri poursuit son exploration et sa quête de la cause féminine à travers l'univers précis de Monsieur Dior. Un dessein évident depuis son arrivée chez Dior. Un écran giratoire, géant, à 360 degrés, enclot le podium labyrinthique de la présentation Dior Printemps/Eté 2024. Deux couleurs prédominent et éveillent une tranchante vivacité : le fuchsia et le jaune tournesol. Celles-ci laissant apparaitre et disparaitre des contestations, des différents, des affirmations ou des allégations. Toujours en faveur de la cause feminine. "I am not only a mother, a wife, a daughter. I am a woman". Les mots font sens. Maria Grazia aime se battre pour ses idées et insuffler du caractère à ses propositions mode. C'est fois, ce sera "Not Her", "Pas elle". La femme ne peut se définir seulement qu'à travers une silhouette, un vêtement, un look. Elle est bien plus complexe. C'est factuel. Toutefois, Maria Grazia, avec force, souhaite animer dans cette collection, non seulement une esthétique élégante et racée, voire passéiste, mais aussi de l'entendement, de la compréhension, de la sagesse, de la bonté. Le podium s'enlumine de rayures alternant fuchsia et jaune tournesol. Ca tranche. Ca flashe. Ca polarise. D'ailleurs, une formule explique ce choix judicieux : "Le fuchsia couplé au jaune n'est pas un marshmallow. C'est le chemin vers l'illumination. Ce qui est faux et ce qui est vrai". Une première silhouette, pétrole, s'invite dans des dentelles de transparence. Sensualité. Des phrases naissent directement sur l'écran : "Your body is poetic. Your body is political". Là, ou un homme y verrait une trace de sensualité exacerbée, voire débridée, l'œil d'une femme pourrait y déceler une revendication de la nudité, une appropriation de son corps. Une célébration. Tout n'est que point de vue. A qui sait l'écouter et l'entendre. Un autre visuel d'une ménagère des années soixante, suranné, apparait avec le slogan "Save your mariage, Iron Properly". La veste noire, aux trios de boutons, se fait ample, presque cardigan. La chemise dépasse sur cette longue jupe plissée qui s'accompagne de socquettes de collégienne. L'épaule se dévoile sur un manteau cintré qui pourrait être la configuration de cette fameuse petite robe noire. Une mode qui veut englober tout type de morphologie mais surtout atteindre toutes les attentes de la femme. Maria Grazia invective par des messages à double sens, avec un esprit acerbe : "No-body is yours. No-Body is perfect. Every-body is performative". "Let my imagination draw the geography of my body". Nombreux sont les passages, en total noir, ou bien en noir et blanc. Les proportions sont diverses et variées comme les corps : le blazer peut-être plus élancé, la chemise plus courte, la jupe plus cintré. Bref, tout se mélange pour donner une autre attractivité à la silhouette. Il n'y a plus de règles, ni de carcan. Le cabas emprunte le célèbre motif du cannage, un intemporel maison. Le tote bag, grège, s'agrémente d'ombres chinoises en forme de fleurs. Une robe en mousseline chair donne l'impression d'être déchirée, éraflée, balafrée. Presque d'être en lambeau. Un pantalon carbone, type cargo, s'imprègne sur le tibia d'un nuage de fumée. La chemise se déconstruit et s'offre avec une unique manche, oblongue. Une autre veste, ébène, laisse apparaitre, en négatif, le fantôme de la Tour Eiffel. Des silhouettes, en cotonnade alcalescente, restituent cet air estival qui manquait depuis le début à cette présentation, un peu sombre à mon goût. Un imprimé bistre, aux lignes de branches d'arbres, vient agrémenter le trench de Greta Hoffer ou la jupe plissée d'América Gonzalez. Les babies, en cuir verni goudron, se sanglent jusqu'aux genoux. Les phrases se suivent mais ne se ressemblent jamais : "I don't belong to anyone else : I always make a phone call to myself". "I am not your doll. I am not your game. Call me by my name". Beaucoup de silhouettes usuelles, pérennes comme des trenchs beiges, chemises laiteuses ou blousons noirs. Quelques pièces se distinguent, cependant, pour une allure dans l'air du temps. Un perfecto en cuir basané s'embellit de sept étoiles ivoirines sur les emmanchures, l'une des emblèmes récurrentes de Mr Dior. La chemise uni-manche. Des vestes en jean, oversize, s'ourlent de simili brulures. Des soleils de dentelles viennent charmer une robe tubulaire ou un simple top crème. Quelques bouquets de fleurs pastel contrastent sur une robe en mousseline anthracite sur Sun Mizrahi. Des robes chasubles, crème, s'ennoblissent de manches bouffantes. Des robes dont le maillage se fait filet. Mais aussi, de la dentelle macramé que nos grand-mères adoraient tant. Une mode éclairée et pleine de sagesse. Une mode structurée et équilibrée. Une mode qui ne fait pas de bruit mais dont on discerne les sous-entendus. Une mode qui se veut portable, tout en subtilité. Une mode réfléchie pour du long terme. Toutefois, une mode sombre, obscure, noire. Une tonalité classique s'infiltrant sur de nombreux looks dispersant une certaine morosité ambiante. Un peu tristounet. Néanmoins, une tonalité contrebalancée par des beiges éclairés permettant de ne pas se perdre dans ce tunnel ténébreux. Dommage que Maria Grazia Chiuri n'ait pas plus usité de touches de couleurs. Celles-ci auraient égayé sa vision, peut-être, un peu trop mélancolique à mon goût. Mais, probablement, "Not for Her".

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Dior

Printemps/Eté

2024

Arrivée de Peter Copping chez Lanvin
La maison Lanvin vient d'annoncer, jeudi 27 juin, la nomination du britannique Peter Copping à la tête de sa direction artistique. Après le départ de Bruno Sialelli, le 14 avril 2023, la maison Lanvin n'avait pas chercher à tout prix à le remplacer par un autre Directeur Artistique. Parfois, il faut prendre son temps pour trouver le profil idéal. C'est chose faite avec Peter Copping, qui dès son arrivée, au mois de septembre, aura la charge de redéfinir les collections de prêt-à-porter féminines et masculines de la maison Lanvin. Diplômé de la Central Saint Martins et du Royal College of Art de Londres, il avait été repéré par Marc Jacobs pour travailler à ses cotés pour la maison Louis Vuitton et, cela pendant plus de dix années. Directeur Artistique de la maison Nina Ricci entre 2009 à 2014, mais aussi d'Oscar de la Renta entre 2014 et 2016, sans omettre un passage éclair à la couture chez Balenciaga en 2021, Peter Copping possède une expérience hors norme de la mode, de ses enjeux, de ses codes et de ses exigences. Il maitrise les règles stylistiques à merveille pour les appliquer consciemment à chaque univers. Pareillement, il est intéressant de mentionner cette stratégie particulière de recrutement de la maison Lanvin qui a souhaité faire appel aux compétences d'un sénior plutôt qu'à un junior, très recherché actuellement. Une méthode de recrutement sortant des sentiers battus. Les groupe de luxe ayant désignés de jeunes recrues méconnues plutôt que des têtes d'affiche installées et confirmées. Comme Sean McGirr chez Alexander McQueen, Sabato de Sarno chez Gucci ou Veronica Leoni chez Calvin Klein. Le directeur général de la maison Lanvin, Siddharta Shukla, ne tarie pas d'éloge sur l'arrivée prochaine de son Directeur Artistique qui, promet-il, va écrire une page anticonformiste pour Lanvin. Ce beau label français, créée en 1889 par Jeanne Lanvin, demeure la plus ancienne maison de couture encore en activité. Vivement la prochaine Fashion Week parisienne, au mois de septembre, pour décortiquer la nouvelle ligne directrice stylistique, sous l'ère de Peter Copping.
Penelope Ternes chez Women Paris
L'allemande Penelope Ternes a débuté sa carrière en 2019 en défilant pour le show Cruise Max Mara 2020 qui se tenait à Berlin. Avec une silhouette taillée pour se glisser dans tous types de vêtements, Penelope Ternes n'hésite pas à tenter l'aventure du mannequinat. Elle poursuit par un second podium prestigieux, le défilé Fendi Automne/Hiver 2019/2020 à Rome. Mais, la Fashion Week Printemps/Eté 2020 la consacre comme un des nouveaux visages à suivre. On l'aperçoit notamment sur les shows de JW Anderson à Londres, Fendi, Max Mara ou Salvatore Ferragamo à Milan et Louis Vuitton à Paris. En mars 2020, elle enchaine par la couverture du M Le Monde par Juergen Teller. Une sommité parmi tous les photographes de mode. Il faut véritablement taper dans l'œil de ce maestro de l'image pour décrocher une séance photo, accouplée d'une couverture. D'autres Unes s'enchainent rapidement tel que le Numéro Tokyo, Vogue Portugal, The Financial Time, Vogue Turquie, Harper's Bazaar Italie ou D Repubblica Italie. Sa baby face, son teint diaphane, ses yeux bleus glaciers apparaissent comme un assemblage de différents visages connus pouvant appartenir aussi bien à Natalia Vodianova, Rianne von Rompaey, Caroline Trentini ou Bibi Breslin. Un visage malléable et interchangeable pouvant incarner aisément de nombreux personnages, pour des histoires mode toujours plus loufoques les unes que les autres. Ainsi, Penelope va poser pour les meilleurs supports mode comme Another Magazine (Anthony Seklaoui), Harper's Bazaar France (Jonathan Frantini), Harper's Bazaar Italie (David Sims), D Repubblica Italie (Paolo Roversi), The Gentlewoman (Liv Liberg), Self-Service (Stef Mitchell), The Financial Time (Jeremy Everett, Alessio Boni), Vogue Grèce (Antoine Harinthe), Numéro Tokyo (Ina Lévy), Luncheon (Ben toms) ou Muse (Davit Giorgadze). Toutefois, ce qui fait la valeur d'un mannequin, au final, apparait finalement dans la confirmation de ses campagnes publicitaires. Pour cette saison Printemps/Eté 2024, Penelope a été gâtée et peut se comptabiliser dans le haut du panier avec Saint-Laurent, Prada, Bottega Veneta et H&M.
YG
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Iris van Herpen distinguée par l'Ordre des Arts et des Lettres
La créatrice néerlandaise, Iris van Herpen, vient d'être nommée Chevalière de l'Ordre des Arts et des lettres, distinction remise par Olivier Gabet, directeur du Département des Arts Décoratifs au Louvre. Cette nomination a pour but de distinguer son parcours prodigieux et son approche singulière de la mode, toujours hyper technique, totalement organique, parfois scientifique, abondamment inspirée par "Dame Nature". Iris van Herpen a suivi un cursus mode à l'institut des Arts Artez, à Arnhem, dont elle a été diplômée en 2006. Toutefois, en 2005, elle rejoint l'équipe d'Alexander McQueen pour collaborer sur les collections prêt-à-porter féminines. Toutefois, elle ne fera qu'un passage éclair car elle n'y restera que deux années. En 2007, elle décide de créer sa marque éponyme. En 2011, elle est invitée par la chambre syndical de la haute couture parisienne pour présenter son univers fantasmagorique, composé de robes 3D, découpées au laser, reproduisant de la matière avec des imprimantes laser, dont certaines sections, selon l'assemblage de la robe, pouvaient remuer au grès d'un léger souffle de vent. Du jamais vu en couture. Iris van Herpen adore entrechoquer les disciplines, les allier, les fusionner. Elle affectionne la pure recherche afin d'engendrer de nouveaux matériaux textiles, avec l'aide de chercheurs pluridisciplinaires. Dernièrement, elle chérit à collaborer avec d'autres artistes afin de pousser à l'extrême sa vision du vêtement. Des vêtements souvent considérés comme des œuvres d'arts. On ne peut que la féliciter pour l'investiture à ce titre prestigieux.
Balenciaga Printemps/Eté 2024 par Demna Gvasalia

Demna Gvasalia affectionne la mise en scène de ses collections. Parfois théâtrale ; de temps en temps glaciale ; quelquefois naturel ; épisodiquement bourbeuse ; de temps à autre futuriste ; occasionnellement cataclysmique. Un conditionnement nécessaire permettant de cerner au plus juste le propos stylistique de ce créateur singulier. "A part" parce qu'il insuffle du sens à son œuvre. Son travail demeure bien souvent ancré dans l'actualité, l'air du temps ordonnancé par des idées ou combats politiques. Les rares interviews du créateur arborent cette détermination incessante à invalider les actes immondes (guerre en Ukraine, catastrophes climatiques, excès de la chirurgie esthétique, etc.) afin de faire réagir, à son échelle, la communauté de fidèle " modeux " sur des thématiques graves. Demna Gvasalia pourrait se définir comme un activiste dont le message politique serait retranscrit à travers sa vision de la mode et ses vêtements. Mais, cette fois, pour le printemps/été 2024, il a décidé d'une atmosphère plus feutrée, molletonnée. Un cocon théâtral. Grace à l'effet de ce rideau de velours carmin interminable. Ce podium, à la configuration d'une lettre en V, bordent des longueurs de draperies vermillon. Une atmosphère presque de cocottes parisiennes. Canaille. Le fond sonore, tout au long du défilé, s'inscrit autour d'une lecture d'Isabel Huppert, égérie maison, qui déblaie, tel un métronome, un précis de mode sur la fabrication d'une veste. Une lecture commençant par : "Chapitre 1, le corps de la veste. Préparation de la matière d'œuvre ; tracez et coupe de la matière d'œuvre ; décatissez le lainage ; repassez le lainage à la vapeur, puis séchez le bien au fer, afin d'anticiper d'éventuel rétrécissement de la matière, etc.". Cela me remémore une douce expérience à la manufacture de la Havane, ou ouvriers et ouvrières, façonnant à la main chaque cigare, écoutaient avec précision, sans un bruit, la lecture du jour. Quelle expérience extraordinaire, pour chaque invité, de devoir ouïr, sans broncher, cette étude sur la confection d'une veste, de A à Z. L'ouverture du show est une première en soi. C'est la mère du créateur qui apparait dans un trench déstructuré anthracite oversize. Presque dégoulinant sur sa frêle silhouette. Ce décor rouge sang tranche incroyablement bien avec toutes les silhouettes pétrole à venir. Les looks fusent tel un boulet de canon. Une robe en mousseline, d'allure classique, aux quelques plissés discret, se convertit en une cape élancée. Un trench beige se joue d'un aiguillage futé de manches, au mimétisme d'une pieuvre. Les escarpins poursuivent la configuration du talon aiguille et de la pointe acérée comme un bec de pygargue. Liu Wen enfile une robe ample, nouée par un discret plissé à la taille, dont les bouquets de violettes apparaissent de saison. Un look coutumier et récurrent chez Balenciaga. La même robe sur Julia Nobis demeure plus pétillante, éclatante, avec des colories pistache, ciel et mimosa. Une représentation fraiche d'une grande dame. Un casting féminin/masculin, multi-générationnel, qui semble encore rare chez les créateurs pour ne pas le mentionner. Avec des corps gironds comme ceux de Paloma Elsesser ou de la chanteuse Yseult. Nombreuses sont les lignes déstructurées, trop évasées. La journaliste de mode Cathy Horyn, rédactrice réputée du New-York Times, a accepté de défiler sur le podium. Il faut être vraiment proche du créateur, et affectionner son travail, pour décider de fouler son podium. Une sorte d'adoubement avant le compte-rendu dans la presse. On aperçoit Diane Pernet, bloggeuse et critique mode, aficionados du total look noir depuis belles lurettes, fouler ce podium rouge sang. Pareillement à son rouge à lèvre. Des masques solaires s'érigent à l'envers. Copieusement noire, cette présentation s'entrecoupe, de temps en temps, de flashs de couleur. Très peu de chair visible. Les besaces accumulent les grigris et les amulettes comme des pompons, des chaines, des clefs. Une robe en cotonnade se déchire, se troue sur l'ensemble du pourtour de l'encolure. Comme dévorées par les mites. Le blouson bombers peut s'enfiler en duo. Les baskets se portent avec un calibre XXXXL. Presque clownesque. Comme les derniers paquebots à la mode demeurant toujours plus hauts, plus grands, plus gigantesques. Comme les vestes aux épaulettes XXXXL. Mais pourquoi pas. La tendance Oversize récurrente commence à lasser, voire devenir ennuyeuse. Une mode excessivement sombre, funeste, qui répand un air de similitude à la garde robe fantasmée d'une pseudo famille Adams. Qui désire encore et, une fois de plus, enfiler ces vêtements trop volumineux à l'heure de tendances de bien-être et d'allure sportive dominante ? Toutefois, on peut envisager que cela puisse plaire aux multi-fans de la maison Balenciaga. Avec, notamment, des accessoires ordinaires assez séduisants comme le passeport portefeuille, la lunette inversée, le sac escarpin, les cabas de course aux impressions fraises, miches de pain ou céleris. Moins certain pour la pantoufle masculine agrémentée de plumes de cygnes. Pourtant, il faut être "open-mind". Un tee-shirt, seconde peau, en tulle chair, se griffe de délicats tatouages monochromes. Le pantalon Baggy se fait double-match c'est-à-dire à deux pans dissemblables. Une jupe, en denim, frôlant le sol, se superpose d'une mousseline houille éthérée. Les capuches des sweaters restent sur la tête. Comme pour se cacher. Se dissimuler des autres. Un trio de peignoirs unicolores, au couleur du drapeau français, paraissent légèrement détériorés par des brides de fils qui s'effilochent légèrement. Les propositions masculines s'enchainent les unes après les autres, juste avant les ultimes robes. Les joggings demeurent d'une simplicité déconcertante et font une silhouette super sexy. Les blousons de cuir, extra-larges, recouvrent une inspiration chère à Demna Gvasalia : celle des bikers, mi tête-brulée, mi male-alpha. Une robe bustier lactescente s'édifie autour d'un tissu type macramé, pouvant être issue d'une nappe de salle à manger. Une autre, sans manche, à la surabondance de fleurs ensoleillées, brille comme une sur nappe plastifiée. Le discours entêtant sur la construction de la veste d'Isabelle Huppert devient presque hystérique et criard. Une robe entièrement rebrodée de sequins vermillon s'inspire du costume emblématique du personnage de Dustin Hoffman dans le film "Tootsie". La version carbone s'ennoblit de franges effleurant le sol. Malgosia Bela glorifie à merveille une robe en panne de velours grenat dont l'ouverture frontale asymétrique exhibe l'une des deux jambes. Maria-Carla Boscono assume cette facette complètement ténébreuse avec une robe cintrée à la taille mais dont les volumes restent harmonieux. Les couleurs monochromes dégoulinent sur des robes déstructurées ou seconde peau avec des teintes émeraude ou dorées. Amanda Lepore, Marylin sensuelle à la démarche robotique, fait son appariation dans une robe anthracite, toute en transparence. Avec un décolleté laissant apercevoir son opulente poitrine. Sans omettre le focus sur = cette bouche rouge sang, outrageusement gonflée. La mariée, ou marié, sera incarnée par le mari de Demna Gvsalia dans une robe multicouche à la forme pyramidale. Un symbole fort pour la défense du mariage homosexuel. Une dernière note de piano mettra fin à la présentation Balenciaga Printemps/Eté 2024.

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Balenciaga

Printemps/Eté

2024

Schiaparelli, dans la tourmente ?
Schiaparelli apparait comme l'une des maisons de Couture qui affole, actuellement, les réseaux sociaux. Depuis l'arrivée de Daniel Roseberry à sa tête, en 2019, Schiaparelli a connu un regain d'intérêt comme jamais. De la part de la clientèle qui demeure subjuguée par les extravagances stylistiques du Directeur Artistique mais aussi par des médias qui n'ont jamais autant conversé et commenté le pouvoir attractif et créatif de la maison qui mêle un savoir faire artisanal unique pour mettre en place des concepts pointues et inédits. On pense à la tête de lion plus vraie que nature sur un bustier sublimée par Irina Shayk ; la robe bustier au branchage de coraux dorés magnifiée par Bella Hadid sur le tapis rouge à Cannes ; la robe entièrement rebrodée de puces électroniques et de divers matériaux informatiques enfilée par Hana Soukoupova ; ou dernièrement la cape argentée, aux ailes d'aigle repliées, portée par Awar Odhiang. Un virage communicationnel à 180 degrés qui paye en terme d'images et d'Aura. Toutefois, il est nécessaire que la manne financière escorte à part égale celle du créatif. Malheureusement, cette belle maison française ne parvient pas encore à atteindre l'équilibre financier. La famille Della Valle, propriétaire de la maison depuis 2007, déplore en 2023 un résultat net négatif de neuf millions pour un chiffre d'affaires avoisinant seulement les six millions d'euros. Soit une perte de 3 millions d'euros.
Courrèges Printemps/Eté 2024 par Nicolas de Felice
Pour le Printemps/Eté 2024, le directeur artistique de la maison Courrèges, Nicolas de Felice, a souhaité dévoiler sa collection à l'intérieur d'un quadrilatère immaculé. Presque primitif. Pas de chichi. Une arène minimalisme pour ne focaliser que sur le vêtement. Le look demeure la priorité. Une sorte d'épure stricto sensu. Un souffle de vent commence à venir marteler délicatement l'ambiance de la salle, puis un sifflement solitaire. Un peu comme dans les films d'Ennio Morricone. Le morceau de Fimos intitulé "Raindrops" susurre un "Listen" récurent permettant de s'évader vers des contrées spirituelles. Il y a presque un certain mysticisme à travers cet opus musical. Le sol, d'un blanc neigeux, commence, à chaque passage des mannequins, à se ternir par de fugaces empreintes ébène. Comme des chocs de talons et de semelles. Telle l'empreinte d'un pneu en caoutchouc après un freinage trop véloce. Se craqueler. Se fendre. Je perçois cette contamination, totalement voulue, comme l'image de la contagion perpétuelle de l'être humain sur notre belle planète, sur dame Nature. Cette explication parait probablement réductrice mais la grille de lecture apparait d'une clarté extrême. Quand on foule le sol, on laisse des traces. On pollue. On tache. On souille. Il se fissure. Pourtant, les filles Courrèges de cette saison estivale paraissent loin d'être des souillons ; des souillonnes. Vêtues en noir et blanc, elles semblent respectueuses, conquérantes, battantes et activistes. Avec une douceur dans la manière de cheminer. Loli Bahia, star française des podiums, ouvre le bal avec cette robe/chemise éclatante dont le boutonnage s'accomplit de manière asymétrique. Avec un collier ampoule. Illumination. Le mini sac, mignon à souhait, effet croco, s'offre des rondeurs intemporelles. On adoube la version cabas. De dos, la culotte s'offre à la lumière, mais décemment. Les chemises blafardes se suivent et s'amusent de constructions stylistiques variées. Une longiligne robe chemise, col blanc, somme toute assez consensuelle, laisse vibrer les jambes avec une liberté totale. Une mini-jupe portefeuille s'accouple avec un tee-shirt délogeant l'une des deux épaules. Il y a une décontraction certaine qui fusionne étonnamment bien avec la rigueur des lignes stylistiques. La mode Courrèges pour cet été semble taillée pour ne faire aucune vague. On reste magnifique dans la simplicité. Peu d'effets de mode. Certains looks demeurent plus acérés tout de même comme celui de Lulu Tenney avec cette mini-jupe portefeuille, à la forme pyramidale et à la texture croco. Portée semble t-il avec des jambières, guêtres ou simple pantalon. Effet d'optique. A priori, on optera pour un pantalon zippé à la cuisse que confirmeront les looks suivants. Un soutien gorge, en plexi thermo moulé cristallin, demeure une autre pièce chimérique de la collection. Portée par Rachel Marx, elle fait sensation avec une poitrine " m'as-tu vu ". La version, en métal argenté d'Anok Yai, apparait moins dans l'outrance. On redescend sur terre avec de discrètes rayures bayadères, chamois, qui viennent se glisser sur une chemise sans manches. Avec le micro logo Courrèges inscrit au niveau de la poitrine. La discrétion reste pourtant un point fort cette saison chez Courrèges. Pas de vague. Un perfecto droit pour Anne-Catherine Lacroix, éloignée des podiums depuis belle lurette. De longues vestes, col Mao, viennent prendre la forme de corolles inversées, en version beige ou carbone. Amélia Gray, mannequin adulé cette saison, enfile une robe bustier, à fines bretelles, martelées d'un imprimé alligator. Toujours avec un pantalon seconde peau. Le cuir ou simili cuir se mélange aisément avec la maille. Des sangles viennent agrafer, épingler, fixer le pourtour de la robe en cuir d'Angelina Kendall. Un tantinet Versace. Même configuration pour la combinaison pantalon de Jeanne Cadieu. Un "Biker style". Grace Valentine enfile une robe bustier constituée de maillage de pailles. Nature, nature. Le sol se fissure, se craquèle. Plus le défilé avance, plus le podium se transforme, se salit, se fendille. Un défilé qui explore le contraste avec les deux couleurs prédominantes du ying & yang. Comme s'il n'y avait plus de saisons, Nicolas de Felice opte pour une mode de mi-saison. Voire parfois hivernale. Des vêtements couvrant, protégeant, abritant le corps. Mais, qui ne cachent pas les formes avec notamment des robes minimalistes, à effet "collant", comme sur Julia Nobis ; ou avec un pull tubulaire, col cheminé, que l'on peut apercevoir sur Sascha Rajasalu. Le cercle demeure également l'un des fétiches de Nicolas de Felice qui l'appose en découpe sur quelques robes notamment sur le nombril d'Ida Heiner. Sans omettre les nombreux zips déferlant sur certains looks finaux. Ils permettent d'ouvrir et mettre en valeur, à sa guise, des parties sensuelles du corps comme sur le top des années 2000, Natasa Vojnovic ou la danoise super star, Mona Tougaard. Des propositions qui se veulent, somme toute, intemporels. Quarante-six looks complètement portables, avec pour point final, une cape flamboyante argentée.
 

Courrèges

Printemps/Eté

2024

Paris Couture Automne/Hiver 2024 : Quelle fille a ouvert quoi ?
Alexandre Vauthier : Pas défilé - Alexis Mabille : Tess Buitenhuis - Armani Privée : Agnes Zogla - Ashi Studio : Nyanderi Deng - Balenciaga : Khadim Sock - Chanel : Vittoria Ceretti - Charles de Vilmorin : Anamaria Cioboata - Christian Dior : Edna Karibwami - Elie Saab : Iza Dantas - Fendi Couture : Kim Kardashian - Georges Hobeika : (?) - Giambattista Valli : Sasja van der Jagt - Iris van Herpen : Coco Rocha - Jean-Paul Gaultier par Nicolas Di Felice : Roxane Marie - Maison Martin Margiela : (?) - Rabih Kayrouz (Lookbook) : Nyakier Buong - Rahul Mishra : Ana Jorge - Robert Wun : Nyajuok Kueth - Schiaparelli : Awar Odhiang - Thom Browne : Mika Schneider - Valentino : Pas défilé - Viktor & Rolf : Anna Bicanova - Zuhair Murad : Ajak Dhieu.
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Révélations des podiums Printemps/Eté 2024
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Tops à suivre en 2024
- Achenrin Madit - Achol Ayor - Adit Priscilla - Alaato Jazyper - Alix Bouthors - Amar Akway - Amélia Gray - América Gonzalez - Angelina Kendall - Annemary Aderibigbe - Apolline Rocco Fohrer - Ashley Radjarame - Assa Baradji - Awar Odhiang - Barbara Valente - Beauise Ferwerda - Bibi Breslin - Britt Oosten - Caren Jepkemei - Colin Jones - Cyrielle Lalande - Deirdre Firinne - Diane Chiu - Dija Kallon - Ella Mccutcheon - Enya Davis - Essoye Monbot - Evie Saunders - Fleur Breijer - Jan Baiboon - Karolina Spakowski - Klara Kristin - Kristine Lindseth - Laiza de Moura - Lara Menezes - Leanne de Haan - Lulu Wood - Luna Passos - Lydia Kloos - Maaike Klaasen - Malika El Maslouhi - Marilou Hanriot - Mary Ukech - Mathilda Gvarliani - Maty Drazek - Merline Schorren - Nazarit Machin - Nyakong Chan - Nyawurh Chuol - Pan Haowen - Paola Manes - Penelope Ternes - Puck Schrover - Raynara Negrine - Rejoice Chuol - Rolf Schrader - Rosalieke Fuchs - Sara Caballero - Sascha Rajasalu - Sihana Shalaj - Sun Mizrahi - Tess Breeden - Tianna St.Louis - Tindi Mar -
Tops consacrés en 2023
- Abby Champion - Akon Changkou - Anok Yai - Aylah Peterson - Blesnya Minher - Chu Wong - Felice Nova Noordhoff - Fran Summers - Giselle Norman - Greta Hoffer - Hailey Bieber - Hyun Ji Shin - Ida Heiner - Iris Law - Jeanne Cadieu - Jill Kortleve - Kaia Gerber - Lila Moss - Lola Nicon - Loli Bahia - Louise Robert - Maike Inga - Malicka Louback - Mariam de Vinzelle - Mariel Uchyda - Maty Fall Diba - Mika Schneider - Mila Van Eeten - Miriam Sanchez - Mona Tougaard - Nora Attal - Oudey Egone - Paloma Elsesser - Precious Lee - Quannah Chasinghorse - Quinn Elin Mora - Rebecca Leigh Longendyke - Sacha Quenby - Sarah Grace Wallerstedt - Sofia Steinberg - Tanya Churbanova - Ugbad Abdi - Victoria Fawole - Vilma Sjoberg - Vivienne Rohner -
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