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PlaneteMode.com
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L'éthiopienne Amar Akway dégage cette aura singulière qui peut qualifier et dénommer un grand mannequin. On n'y peut rien. C'est comme ça. Cela ne s'explique pas. Longiligne, svelte et racée, Amar possède cette élégance innée. Avec un port de tête inhérent à certains grands guerriers africains. Son regard habité observe et étudie avec minutie celui qui la croisera. A 19 ans à peine, Amar est déjà considérée comme un model sur qui il faut compter. Miss Akway débute sa carrière internationale en foulant le podium de la maison Lanvin pour le Printemps/Eté 2020. Elle dégage cette douce puissance qui lui permet d'enchainer les défilés Givenchy, Dries Van Noten, Schiaparelli et Valentino. Des podiums convoités qui correspondent parfaitement à son envergure. Amar naît et grandit à Gambela, en Ethiopie, puis déménage avec sa famille à Addis-Abeba lorsqu'elle est âgée seulement de quatorze ans. Grande et athlétique, elle intègre l'équipe nationale d'athlétisme éthiopienne. Pendant cinq années, elle s'entraine quotidiennement pour devenir une sportive accomplie et endurante. Elle apprend la patience, la rigueur, la discipline, l'endurance, le travail et la compétition. Des valeurs et règles importantes qu'elle applique, aujourd'hui, dans sa nouvelle vie de modèle. Découverte par un autre mannequin éthiopien, Mekdalawit, cette dernière décide de la présenter à son agence, qui repère immédiatement son potentiel. Une nouvelle aventure commence. Amar voit ce métier comme un excellent moyen de s'ouvrir aux autres cultures, tout en promouvant sa culture éthiopienne. Aujourd'hui, elle est ravie de son parcours qui l'a amenée à poser pour le Revue Magazine par Nicolas Kantor, Numéro France par Daisy Walker, British Vogue par Scott Trindle, Another Magazine par Julien Martinez Leclerc, Vogue Japon par Luigi & Iongo ou M le Monde par Chris Rhodes. Amar est étonnée par l'ouverture d'esprit, de plus en plus forte des magazines, à mettre en valeur les femmes de couleurs. Notamment en Une. C'est le rédacteur en chef du British Vogue, Edward Enninful, qui demeure à l'initiative de ce combat depuis plusieurs années déjà. Il défend l'idée que la représentation du monde doit être plus égalitaire et que la beauté se niche dans toutes les couleurs. Représenter la beauté des peuples d'Afrique de l'Est apparait pour Amar comme une grande joie. Elle est d'autant plus fière depuis que l'on aperçoit sa silhouette au travers des campagnes Printemps/Eté 2021 d'Hermès par Nathaniel Goldberg et d'Isabel Marant par Juergen Teller. |
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Les
couvertures à retenir au mois de septembre 2023
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Dua Lipa pour Vogue Paris ; Christy Turlington, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Naomi Campbell pour Vogue Usa ; Christy Turlington, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Naomi Campbell pour Vogue Grande-Bretagne ; Angelina Kendall pour Vogue Italie ; Hailey Bieber pour Vogue Japon ; Ashley Graham pour Vogue Allemagne ; Úrsula Corberó pour Vogue Espagne ; Non distribué pour Vogue Russie ; He Cong pour Vogue Chine ; Alek Wek pour Vogue Brésil ; Luna Bijl pour Vogue Turquie ; Tarlisa Gaykamangu pour Vogue Australie ; Felice Nova Noordhoff pour Vogue Netherlands ; Cardi B pour Vogue Mexico ; Aouatif Saadi, Farnoush Hamidian, Myriem Boukadida pour Vogue Arabie ; Maria-Carla Boscono et Jay Pak pour Vogue Koréa ; Kim Cattrall pour Vogue Grèce ; Non distribué pour Vogue Ukraine ; Cara Taylor, Suvi Riggs pour Vogue Pologne ; Abbey Lee, Alyda Grace, Amanda Murphy pour Vogue Tchécoslovaquie ; Matilda Djerf pour Vogue Scandinavia ; Minami Gessel pour Vogue Portugal ; Teens of Riverdale pour Vogue Inde ; Hyun Ji Shin pour Vogue Singapore ; Abby Champion, Cara Taylor, Lineisy Monteiro, Qun Ye, Selena Forrest pour Vogue Hong-Kong ; Alia Bhatt pour Vogue Thaïlande ; Hilda Lee pour Vogue Taiwan ; Cara Taylor et Chaima Ameziane pour Numéro France ; Topsy pour Numéro Tokyo ; Anok Yai, Gigi Hadid, Kaia Gerber, Kendall Jenner, Liu Wen, Mona Tougaard pour W Usa ; Amar Akway, Amélia Gray, América Gonzalez, Hailey Bieber, Iris Law, Lulu Tenney, Margaux Lion, Rachel Marx, Raquel Zimmermann, Vivienne Rohner pour V Usa ; Doechii pour Allure Usa ; Zendaya pour Elle Usa ; Cara Delevingne pour Elle Uk ; Catherine Deneuve pour Harper's Bazaar France ; Kendall Jenner et Doja Cat pour Harper's Bazaar Usa ; Soo Joo Park pour Harper's Bazaar Uk ; Alix Bouthors, Kendall Jenner, Maria-Carla Boscono pour Harper's Bazaar Italie ; Kendall Jenner pour Harper's Bazaar Espagne ; (?) pour i-D Magazine ; Marie-Sophie Wilson et son fils pour Marie-Claire Italie ; Adèle Exarchopoulos pour Marie-Claire France ; (?) pour Self-Service ; Aubrey Plaza, Emma Mackey, Ever Gabo Anderson, Maude Apatow, Penelope Cruz, Arca, Coi Leray, Peggy Gou, V, Alex Consani, Amélia Gray, Kaia Gerber, Karolina Spakowski, Mona Tougaard pour POP Magazine ; Hari Nef, Margaret Qualley, Milla Jovovich, Aylah Peterson, Minttu Vesala, Paul Hameline, Saskia de Brauw, Gabbriette pour Purple Magazine ; |
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Prada
Automne/Hiver
2023/2024 par Miuccia Prada et Raf Simons
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Industriel. Gris souris. Esprit loft. Un quadrilatère terne ponctué de poutrelles métalliques de tonalité citrouille, voici quelques vocables simples pour évoquer et condenser le set-design de la présentation Prada pour l'Automne/Hiver 2023/2024. Une saison qui pourra prétendre à un dépouillement incontestable. Une épuration du soi-disant "mauvais goût". La maison Prada, sous l'impulsion de son co-designer Raf Simons, perdure à s'aventurer vers un minimalisme qui, avouons le, n'est pas la carte maitresse de sa fondatrice Miuccia Prada. Toutefois, se risquer vers des contrées que Madame Prada n'expérimente guère, en cela apparait le trait commun, le ciment qui scelle ce lien puissant entre Miuccia Prada et Raf Simons. Sans omettre ce respect mutuel. L'attendre là ou on ne l'espère pas a toujours été le mantra de Miuccia Prada. S'habiller chez Prada, c'est aussi prendre un risque chaque saison. Il faut laisser s'envoler ses préjugés. Se laisser surprendre par un fil directeur, un imprimé ou un concept artistique inaccoutumé. Enfiler du Prada peut booster sa confiance en soi même si le chemin demeure complètement inattendu. Une musique menaçante, grésillant, marque le démarrage de la présentation. Une jeune fille, à la silhouette frêle et vulnérable, à l'allure d'une Sinead O'connor, Ilya Vermeulen pénètre rapidement le podium. Le regard fixe, avec un mascara laiteux, elle avance tel un robot. Un pull élémentaire, en cachemire mastic, couplé à une interminable jupe immaculé et brodé d'un collectif d'origamis, fera bien l'affaire pour l'hiver à venir. Le triangle maison ajusté au niveau de la hanche. Les ballerines, encore effilées, se griment de nœuds ou de profils d'oiseaux, issus de l'art du pliage japonais. Prada frappe fort. Une idée simple qui fait son effet. Original et facile à enfiler. C'est simplement poétique. Des marguerites 3D assiègent une jupe ample. Très fifties. Des mini-jupes sont aussi proposées pour l'hiver. On peut opter pour la version minimaliste ou agrémentée d'origamis diverses et variées. Les longilignes jupes peuvent être droites ou évasées. Elles possèdent la configuration de jupons ou d'éléments tubulaires. C'est selon son goût. Le plafond s'élève subtilement laissant apparaitre des gerbes de lierres sur les poutrelles métalliques. Quand la nature reconquiert les friches abandonnées. Beaucoup de pullovers à l'allure classique mais échafaudés avec de belles matières. Les couleurs s'intercalent autour de bleu marine, carbone, poils de chameaux, vanille ou miel. Ce vestiaire pioche dans une veine chic, sans blabla, pour une clientèle fortunée qui ne souhaite pas forcement que l'on sache qu'ils dilapident des fortunes pour un simple pull. L'art de dissimulation du luxe. Il faut seulement être initié. Une veste en cuir d'une souplesse inégalée, presque surchemise, se teint d'un adorable dégradé tabac. Même tonalité pour la veste trois boutons de Rolf Schrader. Les pantalons "cigarette" pincent la taille à merveille. D'autres se font fuseaux avec les zips à la cheville. Les chemises à épaulettes se rehaussent de cravates ton sur ton et se teignent de tonalités absolument militaires : kaki, moutarde, olive. Les robes reprennent la configuration de treillis. En un seul tenant. La jupe en laine mastic de Gigi Hadid s'épingle de tiges florales alcalescentes. Le manteau demeure large mais pas trop. Juste une carrure supplémentaire. Les vestes de costume reprennent l'idée de la collection masculine à savoir le fameux double col de forme triangulaire. Des costumes néo-classiques qui ne devraient pas prendre une ride avec le temps. Indémodable. Beaucoup de gris et marine cette saison. Les cardigans en soie se fond seconde peau laissant apparaitre les pourtours des poitrines. Les vestes et manteaux en cuir se gaufrent et persistent dans des tailles oversize. Avec une prédilection pour celle de couleur rouge sang. Trois robes, sertissant à merveille la silhouette par un jeu de découpes aux millimètres, insufflent l'image de looks des années 50. Très madame. Seulement proposées dans des tons pastel : topaze, chair ou anis. Il faut être parfaitement "gaulé". Alix Bouthors a été choisit pour supporter le tailleur "couette" ou "oreiller" que l'on avait pu apercevoir aussi sur le podium masculin. C'est gonflé. Le fameux effet culturiste. Une tendance boursoufflée s'annoncerait-elle prochainement dans les rues de nos capitales ? Les ballerines prennent des couleurs vives tel que le mandarine, pèche, kaki, moutarde, vert pomme, vert de gris, citron. Un effet qui dégouline sur les mascaras qui s'enivrent des mêmes tonalités donnant aux regards des effets narcotiques. D'ailleurs comme le mentionne la bande-son : "I go to sleep. Sleep. Sleep". Un manteau en laine Camel s'offre un dos à tomber par terre avec sa construction aile de deltaplane. La version bleu marine demeure plus terre à terre. Pour le final, des robes légères naissent dans une cotonnade immaculée. Il y a presque un effet drap qui enroule et encapsule la silhouette. C'est rafraichissant. Les ultimes robes, en soie, se parent d'imprimés contemporains avec de brèves touches de mandarine, magenta ou fuchsia. Liu Wen ferme la marche de cette présentation féminine avec un caban bleu marine agrémenté d'escarpins rouge vif. Un classique sulfureux. Le plafond redescend lentement faisant disparaitre ce merveilleux jardin suspendu. Un vestiaire néo-classique consensuel qui satisfera un large panel de clients. |
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Départ de Sarah Burton d'Alexander McQueen
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Sarah Burton, à la tête de la direction artistique d'Alexander McQueen depuis treize années, vient d'annoncer son départ de son poste après sa prochaine présentation prêt-à-porter Printemps/Eté 2024. Une nouvelle complétement inattendue. Celle qui a su comme personne comprendre, saisir, réécrire et relayer l'univers stylistique du créateur britannique de génie, met ainsi terme à une relation de vingt-trois années. Discrète, besogneuse, Sarah Burton avait su garder l'âme de la marque, dans un style toujours romantico-historico-gothique, tout en l'aiguillant vers des contrées inexplorées par feu Monsieur Alexander McQueen (avec des thématiques originales comme les abeilles et leurs ruches ou les champignons hallucinogènes). Des univers souvent glorifiés par les médias et les aficionados de la mode. Celle qui avait été la proche collaboratrice et bras droit d'Alexander McQueen pendant plus de dix années, avait été nommée à la tête de la maison après le décès du créateur en 2011. Elle sera restée au total plus de 26 années au sein de cette belle maison ce qui apparait exceptionnel pour un Directeur/Directrice Artistique à l'heure actuelle. Un pur bébé McQueen. François-Henri Pinault, PDG du groupe Kering, adresse ce joli message de départ à celle qui a su faire perdurer cette histoire dans la durée : "Je suis immensément reconnaissant envers Sarah et je tiens à la remercier personnellement pour le travail qu'elle a accompli au cours de ces 26 dernières années d'abord aux côtés de Lee Alexander McQueen, où son rôle a été déterminant dans son succès, puis en tant que directrice de la création depuis 2010. Grâce à son expérience, sa sensibilité et son talent, Sarah a continué à faire évoluer l'expression artistique de cette maison emblématique. Elle a conservé et perpétué l'héritage de Lee, son souci du détail et sa vision unique, tout en y apportant sa touche personnelle et hautement créative". Une tâche ardue s'ouvre pour le successeur. | ||||||||
Lorsqu'Angelina décroche la couverture pour le magazine Holiday Printemps/Eté 2023, alors qu'elle est une totale inconnue du monde de la mode, on peut aisément convenir qu'elle empoche directement le sésame pour une carrière express et marathon. Derrière ce shooting se cache Emmanuelle Alt, ex-rédactrice en chef du Vogue Paris pendant dix années. Cela implique un œil aiguisé, un sens pointu de la mode et du casting. Emmanuelle Alt a boosté les carrières de jeunes mannequins qui depuis sont devenues des tops de la profession comme Luna Bilj ou Malicka Louback. Cette australienne, née à Sydney, ayant des origines brésiliennes, a été repérée lors de la pandémie de la Covid-19. Encore lycéenne, elle commence à faire quelques photos tests en Australie car l'impossibilité de voyager l'empêche de rencontrer les acteurs primordiaux de ce secteur. Toutefois, Angelina n'a pas grandit en souhaitant devenir mannequin. C'est un métier que l'on ne choisit pas mais qui vous choisit. Son rêve étant de devenir médecin. Toutefois, l'envie d'aventures nouvelles et de découvrir le monde demeurent plus fort que tout. Cela la titille. Alors, elle décide avec l'accord de ses parents de tenter l'expérience. Ces derniers feront partis du voyage car Angelina demeure trop jeune pour voyager seule. Ce qui lui convient pleinement. Elle débute par les défilés pour la Fashion Week Automne/Hiver 2023/2024 c'est-à-dire lors des mois couvrant la période de février à mars 2023. Son premier grand show s'inscrit pour la marque Khaite dont elle clôturera le défilé. Puis, elle enchainera, à Milan et Paris, pour de prestigieuses maisons comme Chanel, Valentino, Etro. Elle ouvrira le show Isabel Marant et fermera celui de Courrèges. D'excellentes jobs qui la motivent et lui permettent rapidement de se faire repérer par de belles maisons de luxe afin d'incarner leurs visuels publicitaires. Pour le Printemps/Eté 2023, on l'aperçoit sur les campagnes des marques Burberry, Courrèges et Louis Vuitton. Pour l'Automne/Hiver 2023/2024, la maison Versace fait appel à son visage pour sa campagne prêt-à-porter. La maison Courrèges, déjà tombée sous le charme une première fois, fait appel à nouveau à sa plastique de rêve. Celle qu'on prénomme déjà "bébé Gisèle" à cause de sa ressemblance avec le Top brésilien Gisèle Bundchen, vient de décrocher l'une des couvertures de magazine les plus convoitée : celle du Vogue Italie du mois de septembre 2023. A 18 ans à peine, Miss Kendall souhaite s'investir pleinement dans cette carrière qui lui ouvre les portes à bras ouvert. Même si elle trouve encore étrange lors des shootings, que tout le monde la touche continuellement (Maquilleur, coiffeur, manucure, styliste, photographe). Juste un pli à prendre. | ||||||||
YG | ||||||||
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Campagnes publicitaires Automne/Hiver 2023/2024: Qui fait quoi ? |
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Simon Porte Jacquemus a opté pour un univers champêtre pour ses visuels de sa dernière collection prêt-à-porter. Avec Gigi Hadid en tête d'affiche, on peut l'admirer gaiement en train d'arroser un jardin ; recroquevillée telle une grosse fraise ; étendue sur une énorme boulle rouge, allégorie de la cerise ; entourée de reproductions contemporaines de moutons ; ou entièrement submergée dans une baignoire débordant de mousse. Des visuels bucoliques exécutés par le photographe Johnny Dufort. Une jolie brochette de modèles incarne la nouvelle collection de Kim Jones pour Fendi. A l'affiche, des new-faces comme Farah Nieuwburg et Migoa Guol complétées de tops incontournables comme Julia Nobis, Mona Tougaard, Rianne Van Rompaey ou Yilan Hua. Après ses démêlés judiciaires avec le MeToo de la mode, le designer Alexander Wang fait son comeback publicitaire en affichant un casting éclectique de genre et d'ethnicité avec les mannequins Aweng Chuol, Chris Kang, Daniel Aguilera, Jacob Gutierrez, Jay Pak, Madelyn Whitley, Valentine et l'influencer Sydney Carlson. Des visuels nocturnes dont les grosses cylindrées paraissent aussi stars que les mannequins. Irina Shayk devient l'image de la maison Marella. La maison italienne Missioni propose un casting comme il se doit pour ne froisser personne. On y voit un mannequin caucasien, Liv Walters ; un mannequin de couleur noir, Maty Fall Diba et un mannequin asiatique, Yang Ling. Photographié par Théo Wenner. La maison Altuzarra a opté pour des visuels qui mettent en valeur les pièces colorées de la collection. On retiendra la robe jaune Safran qui est une pure merveille sur la silhouette d'Amar Akway. S'y adjoint deux autres modèles : Cyrielle Lalande et Canlan Wang. Pour sa nouvelle campagne, la maison Roberto Cavalli a fait appel au top du top italien : Maria-Carla Boscono. Elle est immortalisée sur fond blanc par le photographe français en vogue, Robin Galiègue. Quant à la maison Valentino, elle ne déroge pas à poursuivre sa collaboration avec le trio gagnant : Steven Meisel, Pat McGrath et Guido Palau. C'est le top américain Kaia Gerber qui incarne le nouveau visage. Allongée dans un fauteuil en velours cramoisi, elle se prélasse dans un longiligne manteau carmin, agrémenté de boots anthracites parées de délicates plumes. Une version du gothique chic. La jeune Amélia Gray incarne la nouvelle ligne créé par Camille Micelli pour Emilio Pucci. La maison Margiela fait appel au photographe brésilien ultra demandé, Rafael Pavarotti, pour mettre en valeur son univers déjanté, créé par John Galliano. C'est le mannequin Léon Dame qui se colle au rôle. Un univers qui lui sied à merveille. Chez Chanel, cette saison sera minimalisme. Loli Bahia, top français que tout le monde s'arrache, prend des poses classiques pour mettre en valeur une collection autour des camélias. Des tirages réalisés sur un fond à la tonalité d'un ciel d'orage. |
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Paco
Rabanne Automne/Hiver
2023/2024 par Julien Dossena
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Un interminable chemin au ton sablonneux fait office de podium pour le défilé prêt-à-porter Paco Rabanne pour l'Automne/Hiver2023/2024. On peut imaginer un rivage sauvage de bord de mer, une simple carrière ou les gravillons d'un manège équestre. De préférence, je distinguerai un passage incarnant l'histoire maison entre passé, présent et futur. Une allégorie du cycle de la vie. Celle-ci prend tout son sens quand on apprend que Monsieur Paco Rabanne vient de décéder quelques jours auparavant. Triste nouvelle pour la maison. Mais, il faut apprendre à vivre avec. Aussi, l'important demeure dans la poursuite de son œuvre stylistique dont Julien Dossena, Directeur Artistique, la maitrise de main de maître. On subodore que cette présentation sera emplie d'émotions. Toutefois, il faudra attendre la surprise des derniers passages pour être submergé d'émois. Sur un concerto pour une voix de Saint-Preux, Alix Bouthors ouvre le show avec gravité et magnanimité. Son col roulé "cropé", de couleur fauve, se couple d'un pantalon achevant sa course plus bas que terre. L'ensemble en mohair ultra doux. Son sac sceau se bâtit d'un mille-feuille en pampilles de cuir carbone. Un look similaire investit une matière lurex complètement dorée, remémorant les pièces métalliques iconiques, digne signature de Paco Rabanne. La version en mohair anthracite adoptera une jupe interminable, dans un style portefeuille. Le mohair reste exécuté dans une large gamme de couleurs allant de l'ocre au bleu layette. Anok Yai optera pour un trench XXL, en cuir de tonalité Jade, arboré d'un col fourrure proéminant, serpentant du col à la cheville. Laissant juste distinguer sa paire de tennis immaculés. La robe en mohair virginale d'Anouck Smits se maintient au niveau de la poitrine par un jeu de nouage élaboré. Savoir faire. Un véritable cocon de douceur. Le cuir souple prend une brève part au sein de cette présentation. La chemise s'insère dans le pantalon insufflant un effet de combinaison aviateur sur Ida Heiner. Julien Dossena use de matières à consonance métallique telle que le look sur Mona Tougaard dont le col roulé doré prend l'apparence d'un grattoir métallique, couplé à une jupe aux milliers de fils argentés. Eblouissement total. On recouvre, aussi, l'univers des imprimés fleuris dont il affectionne tant et aime à disséminer dans chacune de ses collections. Toujours sous forme de ravissants bouquets. Jamais "gnangnan". La dentelle s'insère sous forme de lignes en V et d'une fleur solo. Le duo se combine aisément, dispensant un effet contemporain non négligeable. Une dentelle sensuelle carmin s'incruste sur une soie saphir comme sur la robe enfilée par Oudey Egone. Un effet joaillerie. Cette délicate guipure s'incruste aux fameux imprimés bouquets dont les backgrounds moirés peuvent se colorer de miel ou d'azur. Toutefois, Julien Dossena purifie certaines robes de toutes fioritures en ne gardant qu'une ligne forte dans une tonalité : carbone, orange ou parme. La version sequin, totalement dorée de Miriam Sanchez, s'enorgueillit d'un énorme cœur 3D sur la poitrine. Il se brode de quelques gemmes en rubis, entourées de micro diamants. Haute joaillerie. Le clou du spectacle se crayonne dans cinq robes à l'inspiration de l'œuvre de Dali. Elles sont sensationnelles. Exceptionnelles. Un moment suspendu lors de leurs passages. Iconiques. Les fondamentaux Paco Rabanne s'enchainent immédiatement. Les pampilles métalliques en demi-lunes ou en forme de plumes viennent crocher une jupe, une robe telle des couperets. Toujours en or ou argent. Avec une proposition enthousiasmante, le "dragée". Le tintement perceptible de ces milliers de pampilles diffuse un supplément d'âme à ces pièces ahurissantes. Des brassières fleurs, en fils de métal, viennent souligner les poitrines de Cyrielle Lalande et d'Awar Odhiang. Les robes de métal inondent la collection avec en premier temps celles désignées par Julien Dossena. Les classiques pastilles métalliques côtoient des corolles florales translucides sur la robe longiligne d'Iman Kaumann. Des franges longitudinales galvanisent une autre robe composée de losanges dorés sur Nora Attal. Un tissu en maille de métal, ultra fluide, se recouvre d'une mousseline céleste, alignée de micro-sequins comme sur Sofia Steinberg. Quand la puissance d'une matière caresse la vulnérabilité d'une autre. Puis, la voix de Paco Rabanne germe comme par enchantement. Elle murmure des choses vraies, sans compromis sur sa vision de la vie, de la mode : "Je suis un technicien venu de l'enseignement technique, de l'architecture. Un homme passionné de son époque, vivant dans ce temps-ci ; vivant pleinement dans ce temps. Amoureux absolu de ce temps et voulant l'exprimer par son métier". "C'est le rôle d'un vêtement de charmer. C'est de provoquer l'amour chez les autres. L'amour qui est le ressort de toute activité". "La mode m'a intéressé par ce coté juste extérieur symbolique. La mode n'est que symbolique extérieurement. Il m'est arrivé de faire des vêtements anti-mode. De faire des vêtements très spéciaux avec des formes et des couleurs, particulières pour voir la réaction sur les femmes. Pour l'éprouver sur les femmes". "Les femmes sont devenues des combattantes. Donc, je les ai vêtues d'armure. Ces armures essayent de conquérir leur indépendance vis à vis de l'homme. C'est très symbolique. Et, cela correspond bien à l'époque". "Travaillant des matériaux bizarres, je ne vais pas dans des endroits normaux qui fournissent la haute couture. Je vais donc dans des ateliers. Je vais dans les usines, dans les endroits les plus étranges du monde". "Certains de mes vêtements essayent de refléter en vêtements mes préoccupations comme un Jules Lepape en peinture". "Je fais des robes en morceaux de métal. On s'amuse terriblement. Parfois, on fait des vêtements, on essaye sur un mannequin. On meurt de rire pendant une journée entière. C'est très drôle". Rien de plus à ajouter pour condenser l'esprit Paco Rabanne. Tout est dit ici. |
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