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Mars 2024
Par Yann Gabin
YG

Le mensuel Vogue Nippon du mois de Mars 2024 veut être une ode à Dame Nature. A l'éveil des champs de fleurs. Le mannequin coréen, Sora Choi, se voit enchâsser et encercler de bouquets floraux multicolores afin de dévoiler les tendances du Printemps/Eté 2024. Cheveux mouillés, fard à paupière amande, lèvres corail, Miss Choi parait fraiche et clinquante dans cette robe nuisette, couleur eau, brodée de strass diamants. Une couverture luxuriante et réjouissante, photographiée par Peter Ash Lee.

Sora Choi chez Ford Models

Sora Choi possède véritablement une "gueule", si on peut l'écrire ainsi. Cela ne semble pas classieux mais c'est le sentiment qu'il en ressort quand on observe attentivement ses nombreuses photos au sein des magazines. Son regard pénétrant, interrogeant. Sa moue un tantinet grincheuse. Une très belle peau paraissant blême sous les flashs des photographes. Une attitude altière, limite condescendante. Une posture limite borderline. Sora Choi demeure bien souvent magnétisante. Venant de Corée du Sud, pays de la beauté par excellence, du skin-care à souhait, de l'esthétisme exacerbée, Sora n'appartient pourtant pas à ce type de beauté classique qu'affectionne tant ce pays. Elle intègre plutôt le rang de celles qui adorent largement exhibé une beauté froide, maitrisée, un tantinet gothique et rock n'roll. Pour celle qui a débuté sa carrière en 2012, son tempérament joyeux et toujours de bonne humeur lui ont valu de truster les meilleurs podiums de la planète.

C'est la maison Louis Vuitton qui la repère en premier alors qu'elle ne travaille seulement qu'en Corée. Il la sollicite pour venir intégrer le défilé prêt-à-porter Cruise Printemps/Eté 2015, à Monaco. La cahne à ne pas rater. Depuis, Sora Choi a arpenté des kilomètres de podiums. Ainsi, pour le Printemps/Eté 2024, on a pu apercevoir sa silhouette élancée sur les présentations de Miu Miu, Mugler, Sacai, Louis Vuitton, Valentino, Alexander McQueen, Hermès, Coperni, Rabanne et The Row à Paris. Ferragamo, Prada et Fendi à Milan. Burberry et COS à Londres. Altuzarra et Michael Kors à New-York. Sora Choi a eut l'opportunité de poser pour les meilleures campagnes publicitaires de la planète comme Gucci, Valentino et Louis Vuitton (Automne/Hiver 2023/2024) ; Louis Vuitton, Fendi, Giorgio Armani et Versace Resort (Printemps/Eté 2023) ; Ports 1961 et Moschino (Automne/Hiver 2022/2023) ; Ambush, Alexander McQueen et Prada (Printemps/Eté 2022) ; Versace, Dior, Louis Vuitton et Ports 1961 (Automne/Hiver 2020/2021) ; Salvatore Ferragamo (Printemps/Eté 2020 et Automne/Hiver 2019/2020) ;
Des expériences de vies incroyables pour celle qui n'aurait jamais imaginé un tel parcours dans le milieu du mannequinat. Sora, qui se sentait en insécurité permanente, ne pouvait se visualiser un instant se trémousser sur un podium devant une foule d'inconnus. Inconcevable. Pourtant en accompagnant une amie pour un casting, c'est elle qui est repérée et décroche le job. Une histoire mille fois vécu par de jeunes mannequins. La curiosité l'emporte sur l'appréhension. Le métier de mannequin lui apporte un réel but car Sora ne savait pas, à cette époque, trop quoi faire de son avenir. Une profession qui lui permettra de s'ouvrir au monde, d'observer d'autres modes de fonctionnement ainsi que de nouvelles manières de faire. Un véritable accélérateur de vie. Aujourd'hui, Sora Choi compte parmi les mannequins asiatiques les plus influentes de sa génération. De celles qu'on appelle régulièrement pour intégrer cabines de défilés, projets publicitaires ou éditoriaux prestigieux. Et le nombre de couvertures cumulées attestent de son Aura grandissante auprès des rédacteurs et stylistes qui font la mode. Sora parait incontournable.
YG
Les couvertures à retenir au mois de Mars 2024

Liu Wen pour Vogue Paris ; Miuccia Prada pour Vogue Usa ; Naomi Campbell, Lila Moss, Kate Moss, Linda Evangelista pour Vogue Grande-Bretagne ; Taylor Russell pour Vogue Italie ; Sora Choi pour Vogue Japon ; Claudia Schiffer pour Vogue Allemagne ; Lila Moss pour Vogue Espagne ; Non distribué pour Vogue Russie ; Fei Fei Sun pour Vogue Chine ; Barbara Valente pour Vogue Brésil ; Beauise Ferwerda pour Vogue Turquie ; Naomi Campbell pour Vogue Australie ; Annemary Aderibigbe, Jean Campbell, Mathilda Gvarliani, Maty Fall Diba pour Vogue Netherlands ; Angelina Kendall, Christy Turlington, Mahany Pery, Raquel Zimmermann, Sara Caballero pour Vogue Mexico ; Monica Bellucci pour Vogue Arabie ; Greta Lee, Chloe Oh, Hyunji Shin, Sora Choi pour Vogue Koréa ; Adèle Exarchopoulos pour Vogue Grèce ; Non distribué pour Vogue Ukraine ; Merlijne Schorren, Qun Ye pour Vogue Pologne ; Nyakong Chan pour Vogue Tchécoslovaquie ; Alisha Boe pour Vogue Scandinavia ; Ashley Graham, Bibi Abdulkadir et Simona Kust pour Vogue Portugal ; (?) pour Vogue Inde ; (?) pour Vogue Singapore ; Yoona Lim pour Vogue Hong-Kong ; Celeste Romero pour Vogue Thaïlande ; Stéphanie Hsu pour Vogue Taiwan ; Eva Herzigova, Maike Inga, Nyaduola Gabriel pour Numéro France ; (?) pour Numéro Tokyo ; America Ferrera, Barry Keoghan, Sandra Hüller pour W Usa ; Linda Evangelista pour V Usa ; Saweetie pour Allure Usa ; Vittoria Ceretti pour Elle Usa ; Naomi Campbell pour Elle Uk ; Edie Campbell et Kate Moss pour Harper's Bazaar France ; Solange Knowles pour Harper's Bazaar Usa ; Maisie Williams pour Harper's Bazaar Uk ; Penelope Ternes pour Harper's Bazaar Italie ; Jessica Chastain pour Harper's Bazaar Espagne ; (?) pour i-D Magazine ; Luca Aimee pour Marie-Claire Italie ; Mammina Aker pour Marie-Claire France ; Bibi Breslin et Ella Mccutcheon pour Self-Service ; Amélia Gray, Gisèle Bundchen, Imaan Hammam, Issa Lish, Kiko Mizuhara, Liu Wen, Malgosia Bela, Safe Crane, Sascha Rajasalu, Vittoria Ceretti, pour POP Magazine ; Björk , Eartheater, Chloë Sevigny, Abby Champion, Adut Akech, Anja Rubik, Bibi Breslin, Felice Nova Noordhoff, Malgosia Bela, Maty Drazek, Saskia de Brauw pour Purple Magazine ; Kim Gordon et Anna Cleveland pour Another Magazine ;

Saint-Laurent Printemps/Eté 2024 par Anthony Vacarello

Toujours face à la Tour Eiffel, le show Saint-Laurent a pris place sur l'esplanade du Trocadéro. Cette fois, pas de chapiteau. A l'air libre, des immenses pans de murs en marbre se tiennent verticalement et se positionnent derrière chaque invité. Telles des stèles, presque des monolithes. Chaque pièce de marbres dessine des zébrures kaléidoscopiques dont les camaïeux s'échelonnent entre des grèges, tabac ou beiges. Des murs hypnotisant, magnétisant, aimantant les regards vers le gigantesque logo YSL apposé fermement sur le mur principal. Que la force créative de dame nature est remarquable. Aussi, sans y faire véritablement attention, le prénom d'Yves refait son apparition. La maison avait depuis quelques saisons reléguées le patronyme pour ne laisser place qu'à Saint-Laurent. Quel bien m'en fasse de lire à nouveau ce prénom si respecté. Probablement concéder et insuffler un sens plus aigu au sein de cette prestigieuse maison de couture parisienne. Un sigle tellement iconique. Merci Anthony Vacarello de nous le remémorer. Une reconnaissance ? Une renaissance ? Sans Yves, il n'y a pas de Saint-Laurent. Remettons les valeurs sures à leur juste place. En repérant les premières silhouettes arrivées sur le parvis du Trocadéro, hiératiques, Anthony Vacarello a une envie irrépressible de dialoguer avec Yves. Mais également à Yves. Un discours à double sens. Dés l'ouverture du show, la voix de Catherine Deneuve, égérie de la marque depuis tant d'années, susurre à l'assemblée : "Saint-Laurent Printemps/Eté 2024". Miss Aleyna Fitzgerald monte calmement les quelques marches dans une combinaison saharienne en gabardine de coton parfaitement ajustée. Ceinture en cuir tabac, lèvres rouges, cheveux en tirés en arrière, épais bracelets en bois, boucles d'oreilles géométriques contemporaines, gant en cuir chocolat, elle est disperse cette image sacrée de l'essence intrinsèque de ce qu'est le style de Monsieur Saint-Laurent. Classique, intemporel, pérenne et un brin pionnier. En tonalité ébène ou vanille, ces combinaisons sahariennes pourront devenir un classique permanent du dressing de la parisienne. Les escarpins en cuir se font aiguilles et s'achèvent avec un aspect effilé. Le marcel s'accouple d'une boutonnière qui, une fois entrouvert, laisse discerner la naissance, sans aucune frivolité, d'une poitrine. La jupe saharienne s'offre une fente faciale. La cagoule peut venir joliment s'enfiler sur une tête, insufflant cet esprit des aviatrices des années 20. La longue écharpe ocre, en mousseline, voguant au vent laisse divaguer l'esprit vers les cieux. Toutefois, si l'esprit divague excessivement, cette cagoule pourrait s'abandonner à l'imagerie du milieu masochiste. Surtout en cuir anthracite. Malgré cela, la saharienne s'invente à nouveau et peut offrir diverses configurations : saharienne avec bustier intégré ; saharienne blouse d'infirmière sur Alix Bouthors ; Saharienne combi d'aviateur ; d'autres s'offrent la légèreté, l'évanescence d'une mousseline dispersant la notion d'une féminité plus assumée. Les diverses propositions demeurent cependant d'une facilité extrême à enfiler. Presque comme un bleu de travail. Un esprit coïncidant parfaitement à notre époque. Toutefois, rehaussées de solaires, ces sahariennes concèdent une certaine condescendance aux filles. Voire inaccessibilité. Le longiligne trench de Rachel Marx s'agrémente d'un saillant col cheminé. Une poche asymétrique vient se greffer au niveau de la poitrine. Le kaki parait vraiment cool sur cette pièce. Un simili body, possiblement maillot une pièce, s'enfile sous une jupe crayon. Toujours fermement ceinturé à la taille. Le casting mêle à la fois des new-faces comme Sascha Rajasalu, Angelina Kendall ; des tops confirmés comme Anok Yai, Loli Bahia, Vittoria Ceretti ; des icones comme Du Juan, Anja Rubik, Eva Herzigova et des femmes d'un âge plus mur comme Anna Juvander ou Bethany Nagy. En résumé, la saharienne demeure cette pièce vestimentaire intergénérationnelle. Des robes Marcel paraissent d'une simplicité déconcertante : alcalescent sur Mila Van Eeten, moutarde sur Lucas Gadjuf. Des bodys limpides, seconde peau, laissent exhiber les bustes malicieux d'Anja Rubik et de Mica Argañaraz. Le pantalon se fait cargo. On s'amuse des proportions en alliant "tiny" avec l'extra large. La voix de Catherine Deneuve revient titiller les oreilles de l'audience : "N°46 robe en mousseline Chocolat. N°47 robe en mousseline de soie noire. N°48 combinaison saharienne en crêpe de soie noire". Sur la mélodie de "The First Rebirth" de Jones & Stephenson, les dernières robes, aux plissés déliés, en mousseline de soie tabac, ébène, chocolat, font figures d'apothéose. Elles flottent au vent tel un étendard Saint-Laurent tentant de défier le dieu Eole. Il y a véritable hommage à la saharienne, pièce singulière créée par Yves Saint-Laurent dans les années 60. Presqu'un discours unique, une vénération car l'ensemble de cette collection s'inscrit autour de la démultiplication de la saharienne en attaquant aussi bien sa modélisation, les choix de matières, l'agencement avec les accessoires et l'ensemble des tonalités déclinées du beige au grège, vanille, tabac, chocolat, miel, fauve, sable, safran, ambre, chamois, kaki, etc.… La bande son de SebastiAn amène une dramaturgie. Les filles défilent telle une procession dévote. Elles impressionnent. Je crois intimement que Monsieur Yves Saint-Laurent auraient adoré concevoir cette collection. Des vêtements qui livrent une confiance et une assise avérée à la femme. Anthony Vacarello a renouvelé cet esprit Saint-Laurent avec la patte d'Yves. Avec prestance et hauteur, il a totalement intégré, ingéré et absorbé son esprit. Créant une collection Printemps/Eté 2024 magique.

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Saint-Laurent

Printemps/Eté

2024

Claude Montana s'en est allé...
Le 23 février 2024, le créateur Claude Montana décède à l'âge de 76 ans. Reconnu notamment dans les années quatre-vingt et quatre-dix, Claude Montana avait pourtant débuté une carrière dans la couture dès les années soixante. Il affectionnait travailler les volumes et l'architecture du vêtement, pour en réaliser bien souvent des sculptures vivantes. Il imposera notamment une silhouette en V, à la fin des années 80, en injectant épaulettes au sein de ses vestes et en resserrant la taille pour en faire celle d'une guêpe. Il créera avec sa sœur, Jacqueline, sa maison éponyme en 1979. Il usera énormément de cuir et de daim pour modeler parkas, vestes et jupes aux mesures toujours inédites. Il optera souvent pour des tonalités douces comme le rose chair, le parme ou le bleu dragée qu'il fusionnera avec des couleurs plus sombres. Son travail sera pleinement reconnu lorsqu'il collaborera aux collections de prêt-à-porter de la maison Lanvin, dès les années 1990. Il décrochera notamment deux dés d'or pour les collections Lanvin Automne/Hiver 1990/1991 et Printemps/Eté 1991. Ce sera une satisfaction pour ce designer hyper sensible, timide maladif et qui aura toujours un peu du mal à s'exprimer face à la caméra. Toutefois, la collaboration avec la maison Lanvin s'arrête d'un seul trait. Également, comme un malheur n'arrive jamais seul, son label ne surmontera pas les problèmes d'ordre financiers et se soldera par un redressement judiciaire en 1997. Cette dernière sera rachetée en 2000. Suivra une longue traversée du désert. On entendra à nouveau parler de Claude Montana, en juillet 2014, ou il sera promu Commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres. Puis, plus grand chose. Claude Montana restera dans l'encyclopédie de la mode comme l'un des couturiers phares et incontournables des Eighties et Nineties.
Karolina Spakowski chez Oui Paris
Karolina Spakowski a reçu les honneurs du magazine self-service en décrochant deux couvertures pour le même numéro daté du Printemps/Eté 2023. Elle réitère l'exploit en faisant une troisième couverture pour l'édition de l'Automne/Hiver 2023/2024. Une année entière de couvertures du self-service, magazine ultra pointu et dirigé par le directeur artistique Ezra Petronio, apparait comme inédit pour ne pas être mentionné. Cette allemande, basée à Hambourg, est pourtant née au Kazakhstan. Ses parents ayant quitté leur pays d'origine afin de s'établir en Europe. Ainée d'une fratrie composée de quatre frères, Karolina Spakowski grandit tranquillement. Mais, à 14 ans, elle mesure déjà 1m79. Ses amis l'encouragent à envoyer quelques photos dans les agences locales de mannequins car tous sont d'accord que leur amie possède totalement la tête de l'emploi. Des yeux immenses, d'un vert scintillant, une peau translucide, une bouche pulpeuse, une moue charmante, des cheveux blonds vénitien et une tache de naissance à la base de la mâchoire inférieure. Bref, Karolina comptabilise toutes les caractéristiques physionomiques pour devenir un mannequin qui doit cartonner. Elle envoie quelques photos. Les agences contactées répondent directement par l'affirmative et sont prêtes à l'intégrer directement à leur board principal. Pour celle qui n'y croyait pas, c'est presque un choc. Pourtant, elle attend de se sentir prête pour affronter ce monde nouveau.
A 19 ans, ayant l'aval de ses parents, Karolina décide d'effectuer le grand saut dans cet inconnu prometteur. Pour sa première apparition sur un podium, ce sera pour le défilé Valentino prêt-à-porter Printemps/Eté 2023. Une première expérience mélangeant à la fois excitation de l'inconnu et angoisse d'être "un imposteur". De ne pas être à sa place. Pourtant, elle se débrouille parfaitement sur le podium. Karolina réitère rapidement l'expérience pour l'homme, cette fois, lors de la Fashion Week Automne/Hiver 2023/2024 avec la maison Dsquared². Puis, la haute-couture arrive et Karolina ouvre le show Schiaparelli Printemps/Eté 2023. Un moment magique pour celle qui avoue avoir très peu d'expérience. Les shows couture de Valentino et Jean-Paul Gaultier lui confirment que ce métier est vraiment adapté à son tempérament. A la dernière Fashion Week Printemps/Eté 2024, elle enchainera plus de 29 défilés prêt-à-porter. Un véritable décathlon.
Les magazines commencent à la faire faire poser comme le Document Journal par Indigo Lewin, M le Monde par Jack Day, Elle Uk par Kenya Hunt, Elle Usa par Nathaniel Goldberg, Harper's Bazaar France par Bibi Cornejo Borthwick, British Vogue et Self-service par David Sims, POP par Charlotte Wales, D Repubblica par Mert Alas et Marcus Piggott, M le Monde par Karim Sadli, Vogue Espagne par Lachlan Bailey ou Harper's Bazaar France par Alasdair Mclellan. Que des éditoriaux de qualité. Elle prêtera son image aux campagnes publicitaires de Max Mara pour le Printemps/Eté 2024 ; Ports 1961, Versace, Givenchy, COS, Alexander McQueen, Swarovski et Max Mara pour l'Automne/Hiver 2023/2024 ; Alexander McQueen pour le Pré-Fall 2023/2024 et Louis Vuitton Pool pour le Printemps/Eté 2023. Karolina a déjà dépassé ses objectifs en à peine deux années de modeling. Pour celle qui aime écrire, notamment des poèmes, ce métier peut lui offrir du temps pour coucher de futures histoires sur de nombreux carnets. D'ailleurs, Miss Spakowski avait décroché une bourse d'écriture d'une année juste avant de débuter le mannequinat. Avec pour mantra : "La plupart des gens ne savent pas à quel point il faut savoir qu'on ne sait rien". A méditer.
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New-York Printemps/Eté 2024 : Quelle fille a ouvert quoi ?
3.1 Phillip Lim (Lookbook): MJ Herrera - Anna Sui : Sherry Shi - Badgley Mischka : Danyrose Langeron - Bibhu Mohapatra : Licett Morillo - Carolina Herrera : Lulu Tenney - Christian Siriano : Aviana M - Coach : Rachel Goff - Collina Strada : Divine Mugisha - Dion Lee : (?) - Eckhaus Latta : Celeste Fitzpatrick - Gabriela Hearst : Amy Arnett - Helmut Lang : Kirsten Owen - Jason Wu : Sara Caballero - Jonathan Simkhai : (?) - Joseph Altuzarra: Awar Odhiang - Kim Shui : Kuta Joaj - Khaite : Rianne Van Rompaey - LaQuan Smith : Liz Kennedy - Lela Rose (Lookbook): Dipti Sharma - Luar : Aditsa Berzenia - Marc Jacobs : Yana Grinkova - Michael Kors : Julia Nobis - Naeem Khan : Beans Wang - Oscar de la Renta (Lookbook) : Lineisy Montero, Vivienne Rohner et Xue Huizi - Peter Do : Kirsten Owen - Ports 1961 (Lookbook) : (?) - Prabal Gurung : Ugbad Abdi - Private Policy : Erik Lemus-Calderon - Proenza Schouler : Clara Denison - Puppets and Puppets : Estrella Gomez - Rag & Bone (Lookbook) : Kristen Coffey - Rodarte : (?) - Sandy Liang : Julia Belyakova - Sally Lapointe : Kaylin Williams - Sergio Hudson : Lameka Fox - The Row (Lookbook) : (?) - Thom Browne : Anna Cleveland - Tibi (Lookbook) : Mariana Santana - Tommy Hilfiger : Loli Bahia - Tory Burch : Loli Bahia - Ulla Johnson : Jennifer Matias - Willy Chavarria : Valentine -
Louis Vuitton Printemps/Eté 2024 par Nicolas Ghesquière

Bernard Arnault a toujours un coup d'avance. Stratège dans l'âme, il n'a pas hésité à soumettre l'idée que la nouvelle acquisition immobilière du groupe pourrait être un lieu idéal pour présenter la prochaine collection prêt-à-porter. Cet immeuble, d'une surface de 25.000 mètres carrez, situé au 103, avenue des champs Elysées, devrait à terme être converti en magasin Louis Vuitton, tout en incorporant un hôtel de prestige, un palace. Ex-siège de la banque HSBC France, Bernard Arnault a su créer le Buzz en effectuant d'une pierre deux coups. Dévoiler ce projet immobilier ambitieux au centre de notre belle capitale, tout en dévoilant à ceux qui comptent le prêt-à-porter Femme Louis Vuitton du Printemps/Eté 2024. Avec l'aide de ses équipes, Nicolas Ghesquière a su rendre cet espace désirable et attrayant. Cela parait peu évident quand on réfléchit à faire rimer "mode pointue" avec "chantier en cours". Flash Back. Le designer avait déjà expérimenté cette configuration lors de la présentation prêt-à-porter Printemps/Eté 2017 ou il avait présenté sa collection au sein du magasin situé, au, 2 place Vendôme, entièrement en travaux. Cependant, quand les happy few s'engouffrent dans ces nouveaux murs, ils découvrent un lieu gigantesque recouverts de bâches plastifiées mandarine. Murs, piliers et verrières se tapissent de ce tissu pelliculé, presque aspiré, propageant une lumière apaisante et calme. Cette aura chaude et généreuse se disperse gaiement au sein des blocs en béton, peu glamour à souhait. Une tonalité stimulante, excitant les sens. Une couleur caractérisant aussi le domaine de la spiritualité, convenant probablement à l'ensemble des invités pour cette dernière journée de Fashion Week parisienne. Sur l'air de "La symphonie des éclairs" de Zaho de Sagazan apparait le premier look attribué à la jeune danoise Ida Heiner. Un look décontracté. Son blouson en cuir ample, aux manches parachutes ambrées, lui permet de glisser astucieusement ses mains dans les grandes poches ventrales. Sa jupe prend la configuration d'un longiligne tutu aérien immaculé. C'est fonctionnel. La ceinture en cuir s'accroche tel un X. Rianne Van Rompaey s'octroie le même look mais en version réglisse. Le Ying et le Yang en deux passages. Les chemisiers s'affabulent de col cheminé comme sur le top danois Mona Tougaard. Mais, ils peuvent aussi prendre la configuration d'un col écharpe où Bénitier. Ils empruntent de simples jeux de rayures comme ciel et neige ou bien noir et blanc. Les rayures, de diverses formes, apparaissent comme un point récurrent de cette collection. Nicolas Ghesquière les utilise pourtant que très rarement pour ne pas le souligner. D'autres imprimés investissent la conformation de tartans pouvant presque frôler l'imagerie de la maison britannique Burberry. On superpose deux jupes, aux mousselines légères, dont leurs lignes géométriques créent un effet d'optique vibrant comme sur Julia Nobis. Le ceinturon, au tombé X, sera l'accessoire prédominant de l'ensemble des looks Printemps/Eté 2024. Elle se fixe sur la hanche et non la taille, procurant une attitude relax. Nombreux sont les sacs discrets composés de la toile iconique LV. Quelques classiques en cuir se portent grand ouvert. Le sac parapluie de Sélèna Forrest repousse une fois de plus les limites créatives du studio. Les jupes s'envolent très facilement dès que l'on déambule. Avec un bustier en cuir anthracite, au tombé corolle, cette jupe demeure plus démoniaque. Moins fleur bleue. Ella Mccutcheon chemine sur le podium avec une chemise bayadère en soie (mastic, citron et neige), rehaussé d'un seul collant opaque incolore. Une autre tendance de ce printemps 2024. Sans omettre d'enclore son cou par l'inédit sac malle en cuir Fauve. Tout se joue dans le geste précis de maintenir son sac. Toujours vêtue d'un collant opaque, Evie Saunders l'additionne d'un imper acier pour une touche plus pondéré. Le pantalon, presque pyjama, prend des tonalités de bonbons acidulés sur Sacha Quenby. Des tops sans manches, en madras, redessinent la silhouette en la bombant, courbant, arquant comme jamais. Un effet montgolfière sur l'angélique Anouck Smits. Nicolas Ghesquière propose quelques blousons, au design seventies, en cuir ou satin, dont les proportions demeurent complètement Oversize comme sur Seng Khan ou Mika Schneider. Ils peuvent s'additionner de micro-plissés, complètement suranné. La version sweater houille vu sur la britannique Dana Smith parait plus contemporaine. La jupe boule de Grace Valentine s'enorgueillit d'un imprimé classique, mêlant attaches argentées et chaines dorées. Avec un top chamois, ouverture en V, épaulettes marquées, c'est une Vibe Eighties qui virevolte sur le podium. Celles en cuir d'Apolline Rocco Fohrer et de Chloé Oh ont presque des configurations "panier". Des jupes intemporelles, en Tweed, laissent succéder des jupons discontinus et asymétriques comme sur Awar Odhiang ou Annemary Aderibigbe. Une robe incarnadine, à la doublure mandarine, s'octroie des plissés constants et ingénieux. Néanmoins, seulement sur un seul flanc. Les bustiers s'affabulent de manches aux froncés "volumineuse-ment" bouffants. Sur Loli Bahia, en taffetas de soie dragée, celles-ci sont pleinement démesurées. Extravagance. Quant à Mica Argañaraz, elle a la chance de porter le chapeau du pirate. Parce que oui, on peut l'écrire, les filles Vuitton, cette saison, seront un peu "flibustières". La française Alix Bouthors enfile une robe, aux rainures de sequins noirs et blancs, coulant telle une cascade sur sa longiligne silhouette. Quelques vestes aux épaules bien garnies cintrent la taille à merveille. La veste finale, portée par Valentina Castro, se voile d'un tissage pied-de-poule à la mensuration XXL. Des vêtements qui se veulent toujours hyper architecturés chez Vuitton. L'une des signatures identitaires récursives de Nicolas Ghesquière.

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Louis Vuitton

Printemps/Eté

2024

Le musée Galliera accueille la restropective de Paolo Roversi
Né en 1947, à Ravenna, en Italie, Paolo Roversi se lance dans la photographie comme reporter à l'âge de 20 ans. En 1973, il découvre Paris et la mode. Ils ne se quitteront désormais plus jamais. Du Harper's Bazaar américain en passant par les différentes éditions du Vogue (Italie, France, Britannique), du Arena au Another Magazine, du D Repubblica au i-D magazine, Paolo Roversi arrivera rapidement à imposer sa patte photographique singulière. Un style immédiatement identifiable et reconnaissable parmi ses nombreux comparses. On recouvre dans ses visuels une magie provenant de la manière de jouer avec la lumière. De la dompter en quelque sorte. Une féerie étrange émane souvent de ses séries Mode, traduisant fatalement son univers arty inconscient contenant ses désires, envies et appétences. Des clichés, souvent misent en scène, demeurant, à la fois, touchant par la fragilité qu'ils dégagent mais, aussi, irréel par un résultat composite dû à l'utilisation de cet éclairage si particulier.
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D'emblée, Paolo Roversi aime se qualifier de photographe anti-technique. Sa manière de travailler lui est propre. Son talent, comme de nombreux grands photographes, réside aussi dans un certain charisme, un savoir relationnel, complété par une maîtrise de cadrage et une connaissance parfaite de sa caméra. Pour ses shootings, il fait appel à une chambre Deardorf 20 x 25, équipée d'un dos polaroïd. Cette technique l'a fait connaître et sortir du lot. Ainsi, sur chaque prise de vue, on obtient instantanément un agrandissement original. Cette méthode de création permet une relation étroite entre le photographe et son modèle. Un dialogue singulier pour éditer les meilleures photos possibles. Comme le dit Paolo, "Avec le polaroïd, image après image, on peut aller de plus en plus loin car chaque vue permet de corriger la suivante". Toute la technique photographique se résume dans cette passion de la chambre Deardorf et le film polaroïd (20 x 25). "La première permet une prise de vue lente. Je prends vraiment mon temps et cela me permet de profiter de ces moments très sensuels où se distillent la séduction et le narcissisme. Ma chambre donne une autre dimension au temps photographique. De plus, je ne suis pas derrière, mais à côté de la chambre, et ça c'est très important dans ma relation avec le modèle".
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L'émulsion Polaroïd permet de sauter l'étape du laboratoire et d'avoir tout de suite des tirages définitifs. Du fait de la faible sensibilité du film (le Type 804 de 100 iso posé à 60-70 iso), de la petite ouverture du 360 mm Goertz (f:6,8) et de l'éclairage (4KW de HMI), les temps de poses utilisées par Paolo Roversi se situent entre 1/4 et 1 seconde. "J'aime le léger flou de certaines images, il rend compte d'une vibration intéressante", commente t-il. Aujourd'hui, Paolo continue de collaborer avec de prestigieux magazines de mode et de mettre en valeur les plus belles filles du monde comme Malgosia Bela, Guinevere van Seenus, Rianne Van Rompaey, Karen Elson, Vittoria Ceretti ou Natalia Vodianova. On peut aisément reconnaître son style inimitable au travers de nombreux visuels publicitaires (beaucoup de maisons italiennes) comme AMI, Giorgio Armani ou Alberta Ferretti. Toutefois, le plus simple étant de se rendre directement au Palais Galliéra, à partir du 16 mars 2024, pour découvrir le parcours photographique de ce génie incontesté de la lumière.
Prada Printemps/Eté 2024 par Miuccia Prada + Raf Simons
Un set design à la saveur contemporaine, tel est l'impact visuel qui imprègne l'esprit en pénétrant le décor de la présentation Prada Printemps/Eté 2024. C'est un mélange de couleurs pastels qui saute aux yeux : melon pour le sol, rose dragée pour le plafond et gris souris pour les périphéries et murs. Des quadrillages métalliques, toujours melon, viennent cependant encadrer le sol présageant de futurs effets spéciaux. Miuccia Prada et Raf Simons ont souhaité réitérer l'effet "Blub", usité lors de la précédente présentation masculine. C'est à dire des cascades d'eau gélifiée suintant et dégoulinant du plafond. Pour être novateur et surprendre l'auditorium de cette présentation féminine, ils auraient du, à mon humble avis, colorer ce gel pour générer une différence esthétique entre les deux présentations. Par exemple, en melon ou rose pastel. Là, c'est un peu du "déjà vu". C'est la new-face belge, Jolien Bosmans, qui déboule en première place sur le podium. Un bandeau en mousseline délicatement posé sur le front dispense, à la fois, d'un air de ressemblance avec une diseuse de bonnes aventures ou d'une danseuse des années 20. C'est selon ses références. Un short en popeline mastic à la forme d'arc boutant ; une veste/chemise aux manches oblongues ; un châle aux pois perlés en mousseline déposé sur le buste ; ce premier look joue des contrastes entre une rigueur assurée au niveau du buste et une sensualité redoublée par un dévoilement total des jambes. On s'amuse aussi de la dualité redondante entre masculin/féminin. Un grand classique de la mode. La surprise sera au rendez-vous avec la survenue des robes pastel, d'une droiture de colonel, au design minimaliste. Tout détone et déflagre dans le choix du tissu en nylon ultra-light qui permet, d'un simple soupir, de faire virevolter l'ensemble des rubans, pans et lès aux moindres mouvements. Un tissu technique développé exclusivement par la marque donne, ici, toutes ses lettres de noblesse à la maison Prada. Un textile difficilement trouvable ailleurs que chez Prada. Avec un jeu de superposition, il émane des effets moirés et irisés, tels les rayons du soleil sur une cascade corporelle. De couleurs chamois et bonbon, ils reprennent parfaitement les tonalités de la peau. Les vestes de costumes s'enfilent dans les pantalons. Elles donnent l'impression qu'elles récréent les fameux codes visuels de la combi-aviateur. Les épaules demeurent une fois de plus extra larges. Presque pyramidales. La taille reste cependant extra fine par l'intermédiaire de ceintures en cuir qui enserrent bien le bassin. Le pantalon se fait cigarette. La jupe droite, en mousseline anthracite, peut s'additionner sur un short. L'immense châle demeure toujours élégamment posé sur le buste, se faisant complètement capeline. Les imprimés demeurent élémentaires. Ils harponnent la configuration de roses primaires, de simili feux d'artifices ou d'éventuels jets d'eau. Quelques strass diamants peuvent venir surligner quelques-uns de leurs contours. Le foulard/capeline peut se réaliser comme chemisier. Des sublimes chemises anthracites superposent imprimés naïfs de marguerites aux tonalités ciel, pistache, violet avec des lès de micro-fils dansant. Remarquable. Quand les jeux de fils se superposent à l'imprimé, ils recréent le même dessin au millimètre près. Un travail minutieux de montage réalisé avec précision. D'autres chemises filins, plus girly, prennent des tonalités de guimauves tels que le ciel ou l'anis. Quelques jupes s'habillent de centaines de micro-fils mais, cette fois, argentés. Elles se rehaussent de shorts gris-souris pour ne pas être trop dénudés. Quand celles-ci se teignent d'Or, elles deviennent bijoux de corps. D'autres jupes filins incorporent, de-ci delà, des cercles rivetés. Un concept de filature captivante, notamment pour les fanas de mode. Des chemises, en popeline blanche, incorporent, elles-aussi, ces cercles rivetés à intervalles réguliers. Elles peuvent être superposées de chemises en mousseline sombre aux motifs feux d'artifices ou tourbillons. On peut créer un melting-pot textile avec toutes ces pièces pour engendrer et condenser l'esprit Prada de cette saison. Le cardigan en cachemire vient se poser finement sur une robe en panne de velours vert-de-gris et légèrement froissé. C'est tendance. La transposition carbone s'agrémente de rivets et de broderies diverses. Une parka en denim bleu marine (grenat ou chamois) vient dissimuler la folie d'une chemise filin et d'une jupe crayon en mousseline carbone. L'escarpin satiné, de couleurs vives de préférence, demeure effilé comme la pointe d'un marteau. Des robes en cuir chiffonnées, d'allure basique, se couvrent, elles aussi, de clous argentés composant des tracés de feux d'artifice et de lignes géométriques. Une facette moins farouche. Prada continue d'accroître un désir pour des vêtements d'apparence classique. On s'écarte des années aux imprimés forts et puissants, marquant chaque saison. Aux thématiques bien huilées comme Frankenstein, Comics ou Automobile américaine des années 60. Que s'est-il passé ? L'arrivée de Raf Simons. Ce dernier s'immisce toujours un peu plus dans l'univers de la maison milanaise. Le design textile s'orient vers des coupes plus épurés. Plus cadrés. Est-ce bien ? Est-ce mal ? Le client en sera seul juge. Toutefois, ces derniers qui affectionnaient tant le Prada de Miuccia se sentiront peut-être un peu lésé par le Prada de Raf Simons. Il n'y a plus cette petite étincelle qui faisait réfléchir. "Est-ce que j'ai adoré cette nouvelle collection ou pas ?", "Est-elle dans l'air du temps ?", "Est-ce de mauvais goût ou non ?". Toutes ces réflexions ont disparu pour se recentrer vers des propositions de looks qui se veulent plus commerciaux. Beaucoup plus conciliants. Néanmoins, la maison milanaise avait besoin de sang neuf, de nouvelles propositions et se renouveler. Miuccia Prada devra à un moment passer le flambeau. Mais, est-ce que Raf Simons sera le designer adéquat pour mettre en exergue l'univers de la maison Prada ?
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Prada

Printemps/Eté

2024

Milan Printemps/Eté 2024 : Quelle fille a ouvert quoi ?
Alberta Ferretti : Sascha Rajasalu - Andreaadamo : Martina Bergamini - Anteprima : Xinye Wang - Antonio Marras : Alyssa Morelle - Bally : Bella Rose - Blumarine : Bella Rose - Bottega Veneta : Zayna Cisse - Dolce & Gabbana : Lulu Tenney - Dsquared2 : Addison Stender - Emporio Armani : Nuri Son - Ermanno Scervino : Bea Araujo - Etro : Dana Smith - Fendi : Luiza Perote - Ferrari : Penelope Ternes - Giorgio Armani : (?) - Gucci : Ana Rossolovich - Jil Sander : Maria-Carla Boscono - Laura Biagiotti : Anne Vyalitsyna - Marni : Fatou Kebbeh - Max Mara : Bibi Breslin - Missoni : Nora Attal - Moschino : Laura Rylands - MSGM : Tasha Tilberg - Mithridate : Princess Sentore - N°21 : Evie Saunders - Philipp Plein : Ailiny Marques - Prada : Bodine Van Galen - Roberto Cavalli : Rosalieke Fuchs - Salvatore Ferragamo : Yasmin Warsame - Sportmax : Ida Heiner - Tod's : Dana Smith - Tom Ford : Eva Komuves - Versace : Loli Bahia -
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Révélations des podiums Printemps/Eté 2024
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Agnese
An
Bibi
Capucine
Daria
Eliise

Furlanis
Deseyn
Breslin
Clowes
Zolotova
Jaasma
Supreme
Ford
IMG
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City
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Mahalia

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Tops à suivre en 2024
- Achenrin Madit - Achol Ayor - Adit Priscilla - Alaato Jazyper - Alix Bouthors - Amar Akway - Amélia Gray - América Gonzalez - Angelina Kendall - Apolline Rocco Fohrer - Ashley Radjarame - Assa Baradji - Awar Odhiang - Beauise Ferwerda - Britt Oosten - Colin Jones - Cyrielle Lalande - Dana Smith - Deirdre Firinne - Dija Kallon - Ella Mccutcheon - Enya Davis - Essoye Monbot - Evie Saunders - Fleur Breijer - Jan Baiboon - Karolina Spakowski - Klara Kristin - Kristine Lindseth - Laiza de Moura - Leanne de Haan - Lulu Wood - Luna Passos - Lydia Kloos - Maaike Klaasen - Malika El Maslouhi - Marilou Hanriot - Mary Ukech - Maty Drazek - Merline Schorren - Nyawurh Chuol - Pan Haowen - Puck Schrover - Raynara Negrine - Rejoice Chuol - Rolf Schrader - Sascha Rajasalu - Sihana Shalaj - Tess Breeden - Tianna St.Louis - Tindi Mar -
Tops consacrés en 2023
- Abby Champion - Akon Changkou - Anok Yai - Aylah Peterson - Blesnya Minher - Chu Wong - Felice Nova Noordhoff - Fran Summers - Giselle Norman - Greta Hoffer - Hailey Bieber - Hyun Ji Shin - Ida Heiner - Iris Law - Jeanne Cadieu - Jill Kortleve - Kaia Gerber - Lila Moss - Lola Nicon - Loli Bahia - Louise Robert - Maike Inga - Malicka Louback - Mariam de Vinzelle - Mariel Uchyda - Maty Fall Diba - Mika Schneider - Mila Van Eeten - Miriam Sanchez - Mona Tougaard - Nora Attal - Oudey Egone - Paloma Elsesser - Precious Lee - Quannah Chasinghorse - Quinn Elin Mora - Rebecca Leigh Longendyke - Sacha Quenby - Sarah Grace Wallerstedt - Sofia Steinberg - Tanya Churbanova - Ugbad Abdi - Victoria Fawole - Vilma Sjoberg - Vivienne Rohner -
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